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Critique de BazaR


BazaR
08 novembre 2016
Deuxième livre de Justine Niogret que je lis et qui confirme mes ressentis du premier : une très belle plume mais de grandes difficultés à m'accrocher le long de son récit.

Tout le long de ma lecture, j'ai eu du mal à ne pas laisser mes pensées se disperser. J'ai même éprouvé des moments d'ennui certain. La plume est belle, mais elle est là avant tout pour créer une ambiance mêlant les décors physiques et les pensées décortiquées de Mordred. Par moments j'ai eu l'impression de regarder des scènes d'un film de Sergio Leone, avec ses gros longs plans sur le robinet qui fuit goutte à goutte ou sur la mouche qui se balade sur le nez du vilain gangster. Dans cette mer d'ennui, je m'accrochais au moindre rocher d'action qui affleurait, le suçant doucement comme un bonbon.
Parmi ces scènes agréables, le prologue qui conte une pièce avec Renart et le loup Ysengrin, la lutte contre l'Aspic… et puis la bataille. L'auteure se métamorphose dès qu'il s'agit de montrer la violence d'une bataille, ou plutôt elle intègre la violence crue dans son style, l'exaltant et multipliant son impact, comme si les coups étaient portés au ralenti.
Je vous le disais, c'est une ambiance avant tout.

Et l'histoire dans tout ça ? Eh bien je l'ai cherchée tout du long, me demandant où Justine Niogret voulait m'emmener avec cette douleur insupportable qui agresse Mordred, avec ses flashback sur son enfance ou sur ses premiers temps de chevalier. Tout le récit est conté du point de vue de Mordred, et pourtant il nous cache suffisamment ses pensées pour que l'on ne sache pas à quoi on a vraiment affaire.
Jusqu'à la fin où, quelques pages avant le final indescriptible, j'ai compris.
Et là le puzzle s'est assemblé comme par magie. J'ai compris pourquoi Mordred supportait sa douleur depuis des mois, et pourquoi Arthur lui disait qu'il pouvait lâcher prise. Mordred refusait de jouer le rôle que la légende lui avait assigné. Arthur, lui, l'avait accepté. Comprendre le sens de la toile quand on s'en éloigne un peu fait un bien fou. du coup je reste sur cette bonne impression, en n'oubliant pas le dur chemin qui m'a mené là.

Il faut bien le noter, Justine Niogret s'éloigne beaucoup de la légende. Elle écrit une variation qui veut dédouaner Mordred, le débarrasser de ce rôle de traître. Elle ne s'intéresse qu'au « renégat » et à Arthur, les autres personnages sont quasi absents, même Merlin est réduit au rang de simple mire. Si vous êtes fan des récits sur le Graal et tout ça, vous risquez d'être déçus. Allez voir la critique de lyoko avec qui j'ai fait cette lecture commune.

Je suis maintenant à peu près convaincu que Justine Niogret se trompe en publiant ses livres dans le domaine de l'Imaginaire. Elle écrit des livres qui s'intéressent plus à ses acteurs qu'à l'histoire, avec une portion de fantasy extrêmement congrue (ici il n'y en a pas). Elle ferait mieux de publier dans les collections littérature blanche. Je crois, d'ailleurs, qu'elle a commencé : elle a publié un thriller sous le pseudonyme de Misha Halden
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