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Critique de iris29


Lors de la dernière Masse critique Mauvais genres, je n'avais pas accès à un ordinateur, je m'étais faite une raison, un seul livre me tentait, et puis en fin de journée, j'ai pu postuler et ...miracle, j'ai obtenu le seul, l'unique que je voulais. Il y a des jours comme ça ...
Il faut vous dire que j'avais eu un coup de coeur pour Rocking Horse Road, le deuxième roman de Carl Nixon.
A quoi reconnaît-on les grands écrivains ? A ce qu'ils inventent toujours avec le même style des histoires différentes, et celle-ci n'a rien, mais rien à voir, avec son roman précédent, mais a autant de force , de puissance narrative..
On est en 1978, une famille anglaise, composée des parents et de leurs quatre enfants, a débarqué sur le sol de la Nouvelle-Zélande. ils ont une quinzaine de jours avant que le père ne commence son nouveau travail, ils en profiteront pour découvrir le pays. Mais après une halte dans un restaurant, la famille , ainsi que la voiture se volatilisèrent.
Et tous les étés pendant cinq ans, la soeur de Julia (la mère) fera le voyage Angleterre- Nouvelle-Zélande, armée de cartes, d'une boussole pour essayer de les retrouver.
Puis au fil des années: juste de comprendre et leur offrir une sépulture décente.
On est en 2010 et Suzanne reçoit un appel : les restes de son neveu ont été retrouvés, il aurait vécu quelques années après l'accident.
Alors, elle repart. Vieille. Seule (son mari et elle ont divorcés depuis ). Les autres enfants sont-ils vivants ? Ont-ils été adoptés ?
Elle ne sait pas , mais nous , on sait ! Par d'incessants allers-retours entre ce que vit Suzanne et ce que vivent les survivants. Mais je ne peux rien vous dire, puisque rien n'est divulgué sur la quatrième de couverture.
Quand ils ont disparu, ils étaient au milieu de nulle-part. Sachant qu'il n'y a aucune bête féroce en Nouvelle-Zélande, sachant qu'il n'y a que la nature, , le bush, la rivière, le "au milieu de nulle part", le "bout du monde"... je vous laisse imaginer sur quel danger (ou pas !) peuvent-ils tomber...
C'est simple, c'est beau, c'est sombre. C'est tellement vraisemblable qu'il se dégage de ces pages une puissance , une économie de mots, de sentiments, d'explications. Tout y est comme cela doit être, dans les vraies histoires avec des vrais gens. C'est une histoire d'adaptabilité, de survie, de fidélité envers ses proches, de nostalgie, de rapports familiaux, de ceux qu'on se construit.
Et partout la nature explose .
Que ce soit la rivière, le bush, les abeilles, les anguilles. Elle est partout dans ce livre .
Cela commence comme un roman policier , et puis ça bifurque vers autre chose, une quête, une fidélité à la mémoire de sa soeur,pour Suzanne, et de l'autre côté , du côté de la falaise du bout du monde, on est dans le nature-writing, saupoudré de roman noir.
C'est beau, magistral.
A la fin, la nature reprend ses droits, le présent efface le passé. le bush se referme et n'a pas livré ses secrets.
Et moi, j'ai commencé ce roman dans un autre bout du monde , et je n'ai pas pu m'arrêter...

Un merci ( grand et chaleureux ) aux Editions de L'aube Noire et à Babélio pour ce voyage en terre inconnue...
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