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Disparue dans la nature !
Carl Nixon excellent écrivain de polars littéraires néo-zélandais , dès les premières pages raconte comment une famille anglaise entière disparaît dans la nature suite à un accident tout bête . C'est après qu'arrive le suspens, alternant les jours, les mois et années qui suivent l'accident dans le bush néo-zélandais et trente ans après, à Londres, alors qu'on découvre et rapatrie le squelette d'un des enfants, dont la mort remonte à quatre ans après l'accident ….

Dans ce faux-polar comme son précédent livre lu, le peu que j'aimerais vous dire de l'intrigue est que trois des enfants survivront à l'accident , Katherine, Maurice et Tommy. Recueillis par un couple étrange, l'auteur va nous immerger dans leur lutte et leur acharnement, chacun selon son âge, son caractère et sa condition physique pour retrouver leurs marques dans une nature et milieu hostile et sauvage, après leur dislocation inattendue, leurs arrachement physique et psychologique de toutes leurs idées de foyer, famille et d'individualité totalement chamboulées. Chaque enfant trouvera sa voie en bien ou en mal , totalement transformé.

Le titre original de ce roman « Tally Stick » ( Bâton de comptage ) fait référence aux dettes et obligations que nous devons aux autres. Dans un sens réel, c'est là que le livre développe sa puissance à travers Katherine et Suzanne sa tante dont vous découvrirez le rôle dans le texte . Que devons-nous aux vivants, aux morts, à ceux qui prennent soin de nous et à ceux qui nous abritent mais qui peuvent quand même nous faire du mal ? Et que devons nous à nous-mêmes ? Et jusqu'où pousser ces dettes et obligations ?

Un très beau roman poignant teinté de réalisme magique et enrichi de somptueuses descriptions de la nature qui m'a donnée grande envie de découvrir la Nouvelle Zélande.


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Lors de la dernière Masse critique Mauvais genres, je n'avais pas accès à un ordinateur, je m'étais faite une raison, un seul livre me tentait, et puis en fin de journée, j'ai pu postuler et ...miracle, j'ai obtenu le seul, l'unique que je voulais. Il y a des jours comme ça ...
Il faut vous dire que j'avais eu un coup de coeur pour Rocking Horse Road, le deuxième roman de Carl Nixon.
A quoi reconnaît-on les grands écrivains ? A ce qu'ils inventent toujours avec le même style des histoires différentes, et celle-ci n'a rien, mais rien à voir, avec son roman précédent, mais a autant de force , de puissance narrative..
On est en 1978, une famille anglaise, composée des parents et de leurs quatre enfants, a débarqué sur le sol de la Nouvelle-Zélande. ils ont une quinzaine de jours avant que le père ne commence son nouveau travail, ils en profiteront pour découvrir le pays. Mais après une halte dans un restaurant, la famille , ainsi que la voiture se volatilisèrent.
Et tous les étés pendant cinq ans, la soeur de Julia (la mère) fera le voyage Angleterre- Nouvelle-Zélande, armée de cartes, d'une boussole pour essayer de les retrouver.
Puis au fil des années: juste de comprendre et leur offrir une sépulture décente.
On est en 2010 et Suzanne reçoit un appel : les restes de son neveu ont été retrouvés, il aurait vécu quelques années après l'accident.
Alors, elle repart. Vieille. Seule (son mari et elle ont divorcés depuis ). Les autres enfants sont-ils vivants ? Ont-ils été adoptés ?
Elle ne sait pas , mais nous , on sait ! Par d'incessants allers-retours entre ce que vit Suzanne et ce que vivent les survivants. Mais je ne peux rien vous dire, puisque rien n'est divulgué sur la quatrième de couverture.
Quand ils ont disparu, ils étaient au milieu de nulle-part. Sachant qu'il n'y a aucune bête féroce en Nouvelle-Zélande, sachant qu'il n'y a que la nature, , le bush, la rivière, le "au milieu de nulle part", le "bout du monde"... je vous laisse imaginer sur quel danger (ou pas !) peuvent-ils tomber...
C'est simple, c'est beau, c'est sombre. C'est tellement vraisemblable qu'il se dégage de ces pages une puissance , une économie de mots, de sentiments, d'explications. Tout y est comme cela doit être, dans les vraies histoires avec des vrais gens. C'est une histoire d'adaptabilité, de survie, de fidélité envers ses proches, de nostalgie, de rapports familiaux, de ceux qu'on se construit.
Et partout la nature explose .
Que ce soit la rivière, le bush, les abeilles, les anguilles. Elle est partout dans ce livre .
Cela commence comme un roman policier , et puis ça bifurque vers autre chose, une quête, une fidélité à la mémoire de sa soeur,pour Suzanne, et de l'autre côté , du côté de la falaise du bout du monde, on est dans le nature-writing, saupoudré de roman noir.
C'est beau, magistral.
A la fin, la nature reprend ses droits, le présent efface le passé. le bush se referme et n'a pas livré ses secrets.
Et moi, j'ai commencé ce roman dans un autre bout du monde , et je n'ai pas pu m'arrêter...

Un merci ( grand et chaleureux ) aux Editions de L'aube Noire et à Babélio pour ce voyage en terre inconnue...
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Avril 1978. Venue tout droit d'Angleterre, la famille Chamberlain décide, pour des raisons professionnelles, de s'installer en Nouvelle-Zélande, à Wellington. Avant que John ne prenne ses nouvelles fonctions, la famille profite de visiter le pays, au gré de ses humeurs. Mais ce soir-là, une pluie battante et incessante a rendu la route glissante et dangereuse au point que la voiture dérive, devient incontrôlable, traverse l'accotement puis la végétation et finit dans la rivière. S'il devine la peur dans le regard de Julia, son épouse, John espère de tout coeur que ses quatre enfants dorment encore à poings fermés... C'est Katherine qui reprend difficilement conscience la première, confuse, perdue parmi tous ces bruits qu'elle peine à identifier. C'est la voix de Maurice, son frère aîné, qui la réveille totalement et lui fait comprendre qu'ils viennent d'avoir un accident de voiture...
Novembre 2010. Suzanne reçoit un appel de l'attachée au Haut Commissariat de la Nouvelle-Zélande l'informant qu'un étudiant a découvert, il y a une semaine, des restes humains. Après analyses, il s'avère que ceux-ci appartiennent à son neveu, Maurice Chamberlain. Si depuis toutes ces années, Suzanne a fait le deuil de la famille de sa soeur, une nouvelle inattendue va cependant la bouleverser, Maurice avait 17 ou 18 ans au moment de sa mort et aurait donc survécu 4 années après leur disparition...

Une famille qui disparaît soudainement et malgré les recherches, aussi bien de la police locale que de Suzanne, la soeur de Julia, personne ne la retrouve. Si, plus de 30 ans plus tard, cette dernière a enfin des nouvelles de Maurice, fussent-elles mauvaises, beaucoup de questions la tiraillent alors ? Était-il le seul survivant ? Où était-il et qu'a-t-il fait pendant les 4 années séparant sa disparition de sa mort ? En alternant son récit entre passé et présent, Carl Nixon déroule peu à peu les conditions de vie des trois enfants survivants, Maurice, Katherine et Tommy, et dévoile tout ce que Suzanne a entrepris pour tenter de retrouver les membres de sa famille, perdant, inévitablement, espoir au fil des ans. La survie de la fratrie est quant à elle surprenante, parfois déroutante, même si elle fait montre d'un courage et d'une solidarité à toute épreuve. Si l'on connaît dès le début la fin tragique de Maurice, l'on s'en vient à espérer que Katherine et Tommy auront connu un sort meilleur d'autant que, peu à peu, les recherches de Suzanne se peaufinent. Si Carl Nixon dose savamment les rebondissements et les coups du sort, s'il travaille au corps ses personnages, il réussit aussi à nous plonger dans une nature sauvage, parfois hostile, mais toujours fascinante, et excelle dans la description de la faune et de la flore.
Un roman captivant et impitoyable sur la résilience et les rapports humains...

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Une belle découverte qu'est ce polar néo-zélandais. Un roman captivant et haletant, on se délecte devant cette lecture de qualité.
La famille Chamberlain, venue d'Angleterre près de Londres, s'embarque en Nouvelle-Zélande. A peine arrivée en avril 1978, John, sa femme et ses enfants ont un très grave accident. Il faut dire que l'environnement n'est qu'un bush et les routes sont défoncées. Une pluie incessante, quelque part sur la côte ouest et la voiture devient incontrôlable. Ils "atterrissent" dans une sorte de lac. Toute la famille est endormie. Ce sont d'abord les trois enfants : Maurice, Katherine et Tommy qui se réveillent. Ils ne voient plus leur mère, ni le bébé. le père, malheureusement, a succombé à ses blessures. Les trois enfants vont tout faire pour survivre dans cet endroit hostile...
En 2010, Suzanne, qui habite à Londres, reçoit un coup de fil du bout du monde : les ossements de l'ainé, Maurice, son neveu, ont été retrouvés....
Un magnifique roman de survie, qui ressemble beaucoup à un roman d'aventures plutôt qu'à un polar, mais qui en a le rythme.
On passe régulièrement de la période 1978-83 aux années 2000.
Un livre que je vous recommande.
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Je lis Carl Nixon pour la première fois et je suis comblée.
‘'Une falaise au bout du monde'' est un très bon livre.
Nous vivons l'instantané, le furtif… Juste avant l'impact. Il pleut de manière ininterrompue. L'accident. La voiture glisse sur la chaussée, elle s'envole ; la fraction de réflexion de John et son ultime regard vers son épouse Julia. le regard affolé de celle-ci vers les enfants sur la banquette arrière. Puis, un instant, le silence. La solitude et enfin le bruit assourdissant de l'eau. La survivance, l'état des lieux. Qui est là et qui n'y est plus ? Et enfin, la pluie qui s'arrête. Les traces qui sèchent sur la route. L'effacement de la tragédie. L'environnement. L'espèce animale et sa propre condition. La relation à soi dans une autre dimension. Tout y est de cette histoire qui s'achemine avec brio et sans aucun superflu vers le mot fin ; pas un mot de trop. C'est passionnant et le dosage est parfait. Lorsque Suzanne est avisée, bien des années plus tard de la mort de son neveu, quelque part sur la côte Ouest de la Nouvelle-Zélande, elle décide de se rendre sur place pour tenter de comprendre comment sa soeur Julia Chamberlain et toute sa famille a disparu, un jour, dans la nuit ; et surtout, comment a survécu plusieurs années durant, Maurice, le fils de John. Tandis qu'à ce moment précis, nous, lecteurs, nous sommes déjà en totale immersion dans la forêt et en bordure de rivière où nous avançons dans nos recherches.
La force du récit réside en ce qui nous est donné d'apprécier les personnages par un travail imaginaire tout juste suggéré. Il y a des dialogues bien sûr, mais le ressenti de chacun est ancré dans l'insondable de la pensée.
Il n'y a pas de trop gentil ni de trop méchant car la souffrance est pesée tout comme le ravissement naturel pouvant survenir dans le « bush », la forêt indigène. Un univers sauvage et fascinant à la fois.
Reçu dans le cadre de l'opération masse critique ‘'mauvais genres'', je remercie Babelio ainsi que les Éditions de l'Aube noire pour ce livre ainsi que son auteur. ‘'Une falaise au bout du monde'' en version cinématographique serait à mon sens assez réussie.
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Merci à Babelio et aux Editions L'Aube pour le roman noir de Carl Nixon « Une falaise au bout de monde ». Malgré la non présence de timbres sur l'enveloppe, il est finalement bien arrivé à bon port.
Et arriver à bon port, tout le monde n'a pas cette chance. En 1978, la Famille Chamberlain, d'origine anglaise, récemment arrivée en Nouvelle-Zélande, fait un voyage en voiture de quelques semaines pour découvrir ce nouveau pays avant que le père embauche dans une nouvelle société. Durant le voyage, elle a un accident : la voiture dérape et tombe d'une falaise…
Et sur les 6 membres du foyer, seuls 3 enfants réussissent à s'en sortir : Maurice, Katherine, Tommy, âgés respectivement de 14, 12 et 7 ans. Après 2 ou 3 jours, ils sont retrouvés par Peters, un homme vivant pas loin dans la forêt et qui les ramène chez lui. Plus exactement chez sa soeur Martha, une femme qui a des connaissances en médecine naturelle et va les soigner. Malgré les demandes des enfants, les adultes ne les ramènent pas « à la route ». Bon gré mal gré, les enfants vont devoir cohabiter dans le bush avec ces 2 adultes un peu étranges. Côté Outre-Manche, leur tante Suzanne va se rendre en Nouvelle-Zélande -à plusieurs reprises et sur plusieurs années- pour tenter de retrouver la trace de la famille disparue. Ce n'est qu'en 2010 que Suzanne apprend qu'on vient de retrouver les restes de son neveu Maurice. D'après les analyses effectuées, il serait mort plusieurs années après l'accident. Voilà de quoi épaissir le mystère de leur disparition.
J'avoue avoir été un peu déçue par cette lecture car malgré le synopsis et les commentaires très enthousiastes en 4ème de couv', malgré le suspens au rendez-vous, j'ai trouvé d'une manière générale que les personnages ont manqué d'ampleur au point de ne pas réussir à m'attacher à eux (à l'exception de Maurice peut-être).
De ce fait, j'ai avancé dans les différents flashbacks un peu frustrée et détachée. Et cela explique que je me sois parfois perdue dans les prénoms de la famille de la tante (le fils, le petit-fils, un voisin ??). J'étais souvent loin de toute émotion que l'on attend lors d'une lecture, comme une certaine empathie pour les personnages, quelques inquiétudes lors de l'évolution des évènements, ou encore un intérêt exacerbé pour le récit.
Je n'aurais pas été contre une dimension psychologique plus forte et le trait des personnages plus fin. Quelques réflexions de protagonistes ou des descriptions sonnaient un peu creux et cassaient un peu le rythme de la lecture. Des tentatives de donner de la profondeur aux personnages qui tombaient à plat (par exemple, la réflexion de la tante sur la couleur de peau de ses petits-enfants adoptés…).
S'ajoutent à cela, quelques invraisemblances qui gênaient un peu aux entournures. Rappelons que les enfants ont entre 7 et 14 ans. Or, peu après que les 3 gamins aient réussi à sortir du véhicule, ils se font à l'idée que le père est mort. Ils digèrent assez vite l'information. La mère et la petite soeur Emma (un bébé) ne sont plus dans la voiture ? Si les enfants se demandent un peu quel est leur sort (sont-elles mortes, disparues ?), cela ne semble pas leur effleurer l'esprit bien longtemps. Ok. Next. On passe à autre chose. Ainsi, les 3 enfants vont à peine pleurer leurs parents (3 larmes ½ et on n'y pense plus) et encore moins la petite soeur qui méritera à peine une phrase à ce sujet. En même temps, je devrais comprendre que le bébé était jeune, ils n'ont pas dû avoir le temps de s'y attacher. Et faut ce qu'il faut, pour réussir leur stage de survie, pas le temps de s'apitoyer. L'urgence est d'abord de s'acclimater au bush et à cette nature un peu hostile.
Idem pour le cas du petit Tommy dont je ne peux malheureusement pas dévoiler le fait qui me parait peu crédible.
Bref, à mon goût, des situations et des personnages qui auraient gagné à être un peu plus travaillées et brossées pour ne pas éprouver de gêne et un sentiment de manque lors de la lecture. Je restais de temps en temps sur ma faim… en attente d'un peu plus de saveur.
Possible que cette déception soit aussi en partie due à de récentes et belles lectures, des coups de coeur qui, forcément, font un peu d'ombre aux lectures suivantes (coup de coeur pour « Betty » pour ne citer qu'elle). Et si cela me gêne de faire ma petite râleuse et de ne pas être aussi enthousiaste en comparaison aux bonnes critiques précédentes, je dois rester la plus honnête en écrivant ce billet. Si j'osais l'image vis-à-vis de la Nouvelle-Zélande, je dirais que la 1ère mi-temps a été un peu poussive, avec quelques faiblesses dans la technique, mais que j'ai patienté en espérant encore l'essai…
Heureusement, peu à peu, la curiosité prend le dessus, le suspens montant en crescendo… le lecteur connaissant une partie de la fin de l'histoire (la mort de Maxime), tout curieux qu'il est, il a envie de savoir ce qu'il s'est passé pour le jeune homme et ce qu'il en est pour l'autre frère et la soeur. Il veut également en savoir plus sur les recherches menées par la tante peu après la disparition de la famille.
Le dénouement et ses quelques surprises permettent de limiter la déception et trouver du plaisir à tourner les pages. Sans parler du lieu où se déroulent les évènements qui donne un peu plus de piquant au récit : belle plongée (mais moins fracassante que la voiture) dans la Nouvelle-Zélande et sa nature sauvage : les falaises, le bush, (aah) les fameuses anguilles, les bêbêtes qui piquent, etc.
Au final, un roman noir qui tient la route par l'intrigue, et qui, malgré quelques embardées, pourra plaire à bon nombre de lecteurs par les thèmes abordés mais qui, malheureusement, risque de ne pas me marquer durablement.
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Quand Idil (@BookyCooky) ne nous emmène pas en Israël, elle nous balade en Nouvelle-Zélande. Pour notre plus grand plaisir, cela va de soi. Même si Une falaise au bout du monde ne commence pas exactement comme une jolie histoire.

« La voiture dans laquelle se trouvaient les quatre enfants endormis quitta le sol. le sommet de la falaise boisée, où la route rendue glissante par la pluie s'incurvait dangereusement, dominait d'une bonne vingtaine de mètres la rivière en crue qui coulait au pied. C'était une nuit sans lune ; des nuages bas et lourds bouchaient le ciel. Comme en suspens, la voiture s'immobilisa dans l'air une fraction – voire une fraction de fraction – de seconde. Très bientôt les enfants amorceraient leur chute. Vers la cime des arbres. Vers l'eau hâtive qui coulait entre les gros rochers. Leur plongeon dans l'avenir. ». Ca, c'est l'incipit.

Au volant, John Chamberlain. Anglais pur jus des années 70, il a embarqué sa femme Julia et leur quatre enfants, du nourrisson à l'ado, dans son nouveau projet de carrière pour lequel il doit passer deux ans en Nouvelle-Zélande. Tout juste arrivé dans ce pays, tout ce petit monde bien propre sur lui a quinze jours avant la prise de fonction du Papa pour partir à la découverte de leur nouvel environnement. Un road trip version famille nombreuse.

Il y aura un certain nombre de morts à la suite de cette fâcheuse échappée de leur voiture en dehors de la route. Mais pas d'autre meurtrier que la pluie et l'inconséquence d'un père si sûr de ses choix. On ne cherchera d'ailleurs pas vraiment de responsable à cette tragédie.

En fait, tout au long de ce récit, on ne saura pas vraiment ce qu'il y a à chercher. Ni qui le cherche. Mais on n'en continuera pas moins à lire avec délice, gourmandise et hâte la construction pleine de suspens que nous propose Carl Nixon.

Suzanne, la soeur de Julia, fera le voyage depuis l'Angleterre, plusieurs fois, une fois l'alerte donnée, bien longtemps après, des semaines ayant passé depuis la fatale nuit. Elle sera accompagnée de son mari au début, et puis plus ensuite. Ce qu'elle cherchera en arpentant obstinément le chemin surplombant l'endroit où la carcasse de la voiture aura été finalement découverte, elle ne le saura jamais elle-même. Après plusieurs mois, plusieurs années ensuite, que peut-elle bien espérer trouver ? Elle ne le sait pas trop mais continue. Marche là où elle est déjà venue. Pose des questions, montre les photos collet-monté et de plus en plus diluviennes où ses neveux et nièces posent dans tous les attributs de leur statut de collégiens d'un prospère établissement privé anglais.

C'est pourtant Suzanne que l'on suit très vite, d'abord depuis 2010, à une distance de plus de trente ans avec la tragédie donc, lorsqu'elle reçoit un coup de téléphone lui apprenant que des ossements ont été retrouvés. Mais il y a comme un problème. Et puis, petit à petit, la narration nous proposera des chapitres où le temps de Suzanne retrouve celui qui s'est arrêté lors de cette nuit de 1978.

On partage aussi ce qui arrive à trois des enfants, Katherine, Maurice et Tommy. Je ne vous dirai rien. Il faudra pour que vous l'appreniez que vous vous plongiez à votre tour dans ce roman qu'on ne lâche pas. Dans cette histoire où la vraie enquête réside dans la compréhension des personnages. Complexes, en évolution, en réaction avec un environnement que l'on découvre petit à petit, ils disent une histoire qui n'est pas celle que l'on attendait, ce qui n'en est que plus séduisant.

Ce n'est pas un polar. Il n'y a pas de meurtre, pas d'assassin, pas vraiment d'enquête. Mais c'est haletant, on frissonne, on postule, on élucide, on se trompe et ensuite on comprend. Immersion dans un autre monde garantie !

Merci à toi, Idil, pour cette très belle découverte !
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Un thriller de Nouvelle-Zélande, la disparition soudaine d'une famille anglaise.

Au bout du monde, c'est là où la famille Chamberlain est allée s'installer. Leur séjour en Nouvelle-Zélande commence par des vacances à parcourir le pays en auto. Puis, l'entreprise où le père devait aller travailler est sans nouvelles de lui. En Angleterre, Suzanne n'a plus reçu aucun appel de sa soeur qui a accompagné son mari avec ses quatre enfants. Malgré les recherches policières, ils semblent avoir complètement disparu.

Il ne s'agit pas vraiment d'un polar, car aucun policier n'est la vedette du roman. Dans des chapitres décalés dans le temps, on verra Suzanne se rendre plusieurs fois en Nouvelle-Zélande, des recherches inlassables, au point de mettre son propre couple en péril.

Un bon roman, qui amène dans un décor sauvage et à la rencontre de personnages humains complexes, des enfants auxquels on pourrait s'attacher (ou que certains ont choisi d'attacher…)

Et si je rêve de visiter un jour la Nouvelle-Zélande, je me promets de faire bien attention à la route car des drames terribles se cachent parfois au fond des ravins…
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"La voiture dans laquelle se trouvaient les quatre enfants endormis quitta le sol. le sommet de la falaise boisée, où la route rendue glissante par la pluie s'incurvait dangereusement, dominant d'une bonne dizaine de mètres la rivière en crue qui coulait à ses pieds "

C'est le début de ce superbe roman.
1978. La famille Chamberlain vient d'arriver en Nouvelle Zélande. Avant de commencer son nouveau job et avant de s'installer John propose à Julia de visiter l'île du sud.

Il pleut abondamment, c'est l'accident, la famille disparaît pour tout le monde.

2010, Hélène la soeur de Julia reçoit un appel téléphonique de Nouvelle Zélande. Les ossements de son neveu Maurice ont été retrouvés. Mais il y a un hic, Maurice serait mort entre 17 et 18 ans , soit 4 ans après l'accident. Où a-t-il vécu pendant tout ce temps.

Hélène a effectué plusieurs voyages en Nouvelle Zélande en espérant trouver des traces de sa famille, sans résultat.

Je vous laisse découvrir ce qui s'est passé durant ces 4 ans. C'est sombre et magnifique.
Un roman servi par un très beau style.

En première page on peut lire.
Def. de famille : n.f. ensemble formé par deux parents et leurs enfants ou personnes liées par le sang vivant ou non sous le même toit .
Cette lecture vous prouvera qu'il peut en être autrement.

Si vous lisez ce roman vous direz comme moi merci à Hélène pour ses bons conseils !

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Le hasard d'une conférence sur le roman noir en Nouvelle Zélande m'a donné envie de plonger dans un roman de l'un de ses meilleurs représentants contemporains : Carl Nixon.

Une lecture qui vous prend aux tripes et nous fait partager le quotidien de trois jeunes frappés par le destin. Avril 1978, Maurice,Katherine et Tommy Chamberlain ont survécu à un terrible accident de voiture alors que leur famille, tout juste débarquée d'Angleterre, était en pleine excursion à travers la Nouvelle Zélande où le père venait de décrocher un nouveau job. Leurs parents et la petite dernière ont eu beaucoup moins de chance. Nos trois ados, habitués à la vie londonienne, vont devoir apprendre la débrouille en milieu hostile, se trouver un abri contre le froid et l'humidité ambiante tout en économisant la maigre nourriture qu'ils ont pu sauver. Katherine va devoir prendre les commandes de la petite troupe alors que Maurice est gravement blessé à la jambe et que son petit frère semble avoir perdu la boule.
Leur seul chance de ne pas mourir de faim à court terme réside maintenant dans le fait qu'ils soient découverts par des autochtones vivants à proximité ou que leur tante Suzanne restée en Angleterre , s'inquiétant de ne plus avoir de nouvelles, se lance à leur recherche. Qui sait avec un peu de chance..

L'auteur néo-zélandais laisse durer le suspens mais pas nécessairement celui auquel on peut penser d'entrée de jeu. Il alterne habilement entre les chapitres consacrés à l'existence des trois jeunes dans ce milieu sauvage où la nature semble avoir repris ses droits loin de toute civilisation et ceux où Suzanne déploie sans relâche ses efforts pour retrouver la moindre trace de la famille Chamberlain.
On se retrouve peu à peu absorbé par la quête de Suzanne et on partage avec elle tous ses regrets comme son impuissance alors même que, quelque part dans ce bush souvent infranchissable, trois gamins découvrent malgré eux la noirceur du monde et de certains de ses rejetons. Comment y échapper quand la force et la violence sont contre vous ? Faut-il céder ou tenter de s'échapper ? Des décisions difficiles à prendre alors que le sort semble s'acharner et que personne ne vous a préparé à de telles situations.
Un roman puissamment charpenté grâce à la force de son récit et par le relief de ses personnages. Un roman noir mais qui sait malgré tout nous offrir quelques belles éclaircies à travers notamment le personnage de Katherine qui semble avoir trouver sa place non loin de cette falaise du bout du monde.


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