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EAN : 9782815914628
240 pages
Éditions de l’Aube (07/06/2018)
3.8/5   30 notes
Résumé :
Nous sommes en 1980, quelques jours avant Noël. Lucy Asher, 17 ans, est retrouvée morte sur une plage de la banlieue de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Ce drame va bouleverser l'ensemble des habitants de ce coin un peu paumé du monde.
Celui qui a découvert le corps et ses copains passeront la trentaine d'années suivantes à chercher, à archiver articles de presse et documents, en mémoire de Lucy dont le meurtrier court toujours.
Carl Nixon nous raco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Qui a tué Lucy Asher ?
New Brighton, banlieue de Christchurch, Nouvelle-Zélande.
Un matin de décembre 1980, Pete, ado de quinze ans, descendant la plage aperçoit de loin une jeune fille nue couchée sur le sable. Est-ce un mirage ? Malheureusement, non. C'est Lucy, dix-sept ans, assassinée. Vingt-cinq ans après, le narrateur, l'ami de Pete, et présent à l'époque sur les lieux, suite à la découverte morbide, se souvient.
Un meurtre qui bouleversera les habitants de New Brighton et s'incrustera dans la mémoire de Pete et ses acolytes. Il leur laissera à jamais un sentiment de malaise balayant l'insouciance de leur jeunesse, dont l'image, du court chemin du cercueil, de l'église au corbillard, marquera pour toujours, un tournant dans leurs vies et la perte de leur innocence, “un moment décisif où nous sommes entrés dans un espace de non retour, comme le prouveront ultérieurement les faits”, (« At that moment we moved through to a landscape from which, events would later prove, there was no going back. »). Dans cette communauté fermée, où Lucy était une des leurs, désormais elle deviendra une obsession.....
Suite au meurtre fin 80 , l'annonce en mars 81 de l'arrivée en tournée en Nouvelle Zélande de l'équipe de rugby sud-africaine Springbok, rival notoire de leur équipe AllBlack, et le vandalisme qui s'en suivra dû à là diversité d'opinion vis à vis de l'Apartheid, portera la perte d'innocence au niveau national. Quel type de personne peut tuer ainsi une jeune fille, ou peut faire du vandalisme défiant tout une communauté ? (« What type of people came in the night and defiled such an important part of the community? »).Des questions qui semblent étranges aujourd'hui, vu l'état du monde, mais apparemment dans ce pays à l'époque elles ne l'étaient pas.

Superbement écrit dans le fond et la forme (v.o), avec de jolies descriptions de la nature et des lieux, ce n'est pas à proprement parler un thriller. A partir d'une simple histoire de meurtre, l'auteur nous plonge dans les méandres d'une chronique sociale et d'études de moeurs d'une communauté, et de la radiographie de sa jeunesse, sur fond de la Nouvelle-Zélande des années 80. Un livre aussi sur l'amitié, au ton mélancolique, un brin fataliste, égayé de temps en temps d'un zest d'humour discret. Un livre qui plaira aussi bien aux amateurs de romans noirs, qu'aux amoureux de la littérature, et surtout, surtout, aux curieuses et curieux .

“One of the things that our investigation has taught us over the years is that life is almost never that simple.”
( de nos recherches durant des années, nous avons bien appris une chose, que la vie n'est presque jamais aussi simple).
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Nouvelle-Zélande , 1980, quelques jours avant Noël…
Le corps d'une jeune fille de 17 ans est retrouvé sur la plage par un jeune adolescent. Ce roman raconte les répercussions que cet événement aura sur la famille, leur bande de copains, et la communauté. Cette poignée de garçons passera près d'une trentaine d'année à essayer de résoudre l'affaire, quasi de façon professionnelle, ils aligneront ce qu'ils appellent leurs "pièces à conviction", et force est de constater que le "peu "qu'ils récolteront, s'avérera plus palpable que les résultats de la police .
Une quête de vérité, une espèce d'aventure "en vrai", une obsession amicale que rien , ni les épouses, ni les enfants, ne viendra diluer au fil des années.
Parce que l'un d'entre eux est fils de flic, parce que cette bande de copains n'avaient rien de mieux à faire, parce que Lucy était très jolie., parce qu'elle n'était guère plus âgée qu'eux, parce qu'ils la croisaient quasiment tous les jours : c'est comme s' ils lui étaient redevables de la vérité .
D'eux , on ne saura presque rien , presque trop peu. Dans une bande de potes, c'est le "nous" qui prime . Aussi soudés que les doigts de la main, ils évolueront toujours à plusieurs, pour le meilleur et presque pour le pire.
C'est un roman qui parle de meurtre , d' enquête, d'une façon extrêmement originale. Le paysage s'impose au lecteur, le sable avance et grignote tout, la mer est toujours trop proche.
C'est une formidable histoire d'amitié, d'adolescence qui s'enfuit, d'un pays qui change, et du contact brutal avec le monde adulte.
La vraie vie, avec ses côtés flous, mouvants, imparfaits et inaboutis.
Original , très agréable à lire et puis..."la nostalgie, camarade"...


Challenge Mauvais Genres 2018/19.
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En préambule, un petit mot sur la couverture : sublime.
J'avais également "jolie comme un coeur qui bat la chamade sur une valse à mille temps" mais ça rentrait pas dans la case.

Lucy Asher est morte.
C'était en 1980, la veille d'une nouvelle orgie de cadeaux, toute la communauté s'en souvient encore.
Assassinée à 17 ans, un vrai drame pour Christchurch, et puis un peu pour sa famille, aussi.
Nous étions alors une petite bande. Personne n'a oublié.
Trente ans ont passé.
L'enquête, contrairement à Lucy, poursuit son p'tit bonhomme de chemin...

Je découvre Carl Nixon et j'aime son approche non conventionnelle du noir.
En sus de dérouler une enquête basée sur une foultitude de recoupements d'hier et d'aujourd'hui, l'auteur nous invite à voyager à travers les couloirs du temps.

Destination le trou du cul de la Nouvelle-Zélande et son way of life au sein d'une collectivité alors sous le choc d'un homicide.
Les renseignements adolescents habilement collectés pullulent, auxquels viennent se greffer les déductions Holmesiennes d'un antique gamin, aujourd'hui dans la force de l'âge, constamment hanté par ce drame.

Lire Rocking Horse Road, c'est parcourir un vieil album de famille aux photos un peu jaunies.
C'est s'immerger pleinement en une nostalgie juvénile qui, hormis ce vilain fait divers, n'endossait pas que de noirs oripeaux.
C'est faire corps, en assumant pleinement le rôle du voyeur, avec une petite communauté pour qui les secrets les mieux gardés ne le restaient pas bien longtemps.

En définitive, et tu m'excuseras bien volontiers Lucy, Carl Nixon prend prétexte d'une disparition sordide pour dresser le tableau d'une époque nostalgique révolue, le tout en usant d'une plume particulièrement immersive, ce qui explique cet engouement final alors que bon nombre de questions restent finalement en suspens...

Très belle découverte !
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Christchurch, dans l'île du sud de la Nouvelle-Zélande, est la ville natale d'un auteur bien connu en nos contrées : Paul Cleave. Mais c'est aussi là-bas qu'a grandi Carl Nixon, qui écrit aussi des romans noirs mais très différents et beaucoup moins spectaculaires que son confrère. Après Sous la terre des maoris, Rocking Horse Road est le deuxième livre de Nixon à paraître en France, alors que sa première parution date de 2007. L'accroche du roman est directe : Eté 1980. Nouvelle-Zélande. Qui a tué Lucy Asher ? C'est en effet la question qui parcourt tout l'ouvrage et bouleverse la petite communauté du Spit, un quartier résidentiel au sud de Christchurch. Un endroit idéal pour situer un suspense, une bande de terre coincée entre l'océan et ses fureurs et un estuaire formé par la rencontre de deux rivières. Un lieu menacé de disparition qui, après 1980 et ce meurtre mystérieux ne sera plus jamais le même. Une affaire qui passionne le narrateur et sa petite bande de copains, que des garçons, des adolescents tellement épris de justice qu'ils vont mener leur enquête parallèle alors que les policiers piétinent. Ce sera même une obsession pour eux, alors qu'ils deviennent des hommes d'âge mûr et rangés, mais toujours habitués à se réunir plus de 25 ans après les faits et à chercher le coupable et à se remémorer une époque enfuie. A travers leur évolution, qui correspond à la perte de leur innocence et insouciance, Carl Nixon trace aussi celle d'un pays obligé contre son gré de s'ouvrir au tumulte du monde. le livre raconte notamment comment en 1981 la tournée des Springboks, les rugbymen sud-africains, symboles de l'apartheid, divisa profondément la Nouvelle-Zélande. Plus qu'un roman noir à proprement parler, Rocking Horse Road est une chronique sociale subtile et profonde où les descriptions magnifiques de la nature alternent avec une analyse très fine des tourments de l'adolescence et de l'impossibilité de faire son deuil, non seulement vis-à-vis de la jeune fille assassinée mais aussi avec sa propre jeunesse disparue. L'écriture est ciselée, le récit mêle avec brio les temporalités et séduit par sa mélancolie intrinsèque. Un beau roman, contemplatif, nostalgique et amère, avare en péripéties, mais d'une grande justesse psychologique.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Attention départ pour l'autre bout du monde … la nouvelle Zélande, le pays où il fait plus chaud au nord qu'au sud, le pays où il fait froid en été et où il fait chaud en hiver … dans l'île la plus au sud, dans une ville qui n'avait pas encore été ravagé par des séismes destructeurs … Christchurch et ses faubourgs le long de l'océan, une communauté retirée sur elle même … de jeunes adolescents qui se retrouvent confrontés à la disparition de celle qui aurait pu devenir leur muse.
« En 1981 a lieu l'ultime tournée officielle des Springboks en Nouvelle-Zélande avant que le pays ne soit mis au banc de l'ovalie. Dans une atmosphère délétère –manifestations houleuses dans les rues, matches violents, jets de farine sur les joueurs pendant un match-, les All Blacks remportent la série de la honte (2-1) mais la société reste profondément divisée sur l'attitude à adopter, le gouvernement néo-zélandais ayant prétexté de ne pas mélanger sport et politique… »
C'est peut-être ce que le net a retenu de cette époque mais comme nous le raconte Carl Nixon, « le rugby, c'est le rugby, la politique a rien à faire là dedans… » certes mais il n'empêche que beaucoup condamnent ces « putains de gouines et de cocos qui foutent le bordel pour rien »… mais bien sûr, il n'y a rien de politique là dessous.
Il y a eu meurtre … la police cherche, a cherché, et peut être pourrait encore chercher … mais le meurtrier reste inconnu !
Une bande de jeunes, devenue une bande de moins jeunes, et pour finir une bande d'honnêtes pères de famille ne veut pas se contenter de cette situation.
Le ton du roman est original, ce n'est pas tel ou tel qui est le narrateur mais un « nous » protecteur et symbolique de cette bande de mecs soudés par leurs souvenirs et leurs ressentis.
Carl Nixon dépeint son pays avec un souci de réalisme pour nous baigner dans l'atmosphère de ce petit coin baigné par la mer qui s'empare de tout, remplit nos oreilles de la violence de l'océan, et notre nez des odeurs maritimes pas toujours accueillantes.
Il s'empare d'un fait divers inventé pour explorer les tréfonds de notre conscience et du besoin pour nous tous de faire revivre notre jeunesse avec cet esprit de bande soudée qui veut chercher, toujours chercher pour trouver ou pas un coupable.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Nous avions connu toute notre enfance le grondement sourd de ces vagues mais il était impossible de l'ignorer totalement. Il couvrait les voix de nos professeurs tandis que nous étions assis en classe, et nous l'entendions pendant nos déjeuners sur le terrain sablonneux du lycée de South Brighton. Il couvrait le bavardage de nos frères et sœurs alors que nous mangions à la table de nos cuisines. Il constituait la bande-son de notre adolescence ingrate. Mais cette nuit-là, alors que nous étions couchés dans nos chambres et que Lucy Asher était assassinée, le son des vagues parut plus grave et lugubre à plus d'un d'entre nous. Tel un train infini traversant l'obscurité, condamné à défiler sans cesse, sans jamais disparaître.
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Les jours suivant l'apparition du cadavre de Lucy, les journaux ne parlèrent que de l'affaire. Les journalistes rôdaient sur la plage comme des chiens errants. Ils nous arrêtaient sur la route afin de nous demander si nous avions connu Lucy, et quel genre de fille c'était. De temps en temps, nous découvrions nos propres paroles dans le journal, attribuées à un "ami proche" ou "un camarade de longue date de la jeune fille assassinée". Il était gênant de voir ces mots prononcés en passant écrits noir sur blanc. Ils correspondaient rarement à ce que nous pensions avoir dit. Ces mots échouaient naturellement à décrire la Lucy que nous avions croisée tous les jours au lycée et à l'épicerie.
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Pour beaucoup de petites filles, ce fut la toute première fois qu'on aborda la question sexuelle. On leur raconta des histoires de petits oiseaux et d'abeilles. Toutefois, dans la version de cette fin février 1981, l'oiseau était un corbeau noir insatiable et l'abeille vous piquait encore et encore puis vous laissait pour morte dans le fossé.
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It is often not until something is gone that you begin to see it.
( Souvent on ne commence à voir quelque chose que quand il disparaît ).
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A l'âge de onze ans, la plupart d'entre nous avaient encore droit à une histoire le soir et embrassaient leurs mères avant de dormir. Quelques années plus trad, elles auraient donné n'importe quoi pour que nous leur racontions une blague puérile du genre " Toc-toc ! Qui est là ? ". Evidemment , nous n'avions rien à leur dire à cette époque là. Nous étions aussi fermés que des coquillages affolés.
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