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Critique de Carolina78


* Mini-trilogie : Valentin 1, 2, 3 *

Valentin 1 « Lettres portugaises », Gabriel Guilleragues
Valentin 2 « Laissez-moi », Marcelle Sauvageot
Valentin 3 « Mon cher amour... », Julie Maillard

Mon cher amour…, sous-titré « L'amour en toutes lettres », est un recueil de douze petites histoires avec et autour des lettres d'amour, choisies par Julie Maillard, directrice de la collection « Mikros classique » aux « Éditions de l'Aube ».

Il s'agit de morceaux d'anthologie, peu connus, de la fin du XIXème siècle jusqu'à la première moitié du XXème siècle, composés par des écrivains reconnus. On distingue, entre autres, Guy de Maupassant et Jean Giraudoux et sur les dix auteurs retenus, on ne trouve que deux femmes, Marguerite Audoux et Anna de Noailles.

Je termine donc ma mini-trilogie Valentin 1,2,3 avec ce bel échantillon du genre épistolaire révolu, initié avec « Lettres portugaises ».

L'une des nouvelles, extrait de « Contes rapides », de François Coppée, fait clairement référence à cette « Religieuse Portugaise ». Un poète provincial, en quête de reconnaissance, monte à Paris. Tous ses essais échouent jusqu'à ce qu'il file l'amourette avec une institutrice fort ennuyeuse mais qui écrit de fort belles lettres. Elle meurt d'amour tandis que lui gagne sa célébrité en publiant ses lettres.

René Gourmont (1858-1915) ouvre le ban en contestant le fait que les lettres d'amour soient un genre suranné :

« Je ne crois pas que l'amour des amants éloignés l'un de l'autre […] puisse se contenter du télégraphe ou du téléphone. Sa prolixité, divine ou enfantine, supporterait mal d'être taxée au mot ou à la minute. Comment peut-on s'imaginer que la psychologie des hommes et des femmes ait pu soudain être modifiée par quelques appareils électriques ? On écrit davantage, donc on écrit davantage de lettres d'amour. Je l'affirme sans preuves, mais je l'affirme ».

Paradoxalement, dans ce recueil les lettres d'amour contribuent au désamour.

Tel amant qui ne sait que dire recommence plusieurs fois sa missive (Tristan Bernard), tel autre encense la jeunesse de sa maîtresse pour la taxer d'orgueilleuse (Anna de Noailles).

Elles font l'objet d'erreurs d'aiguillage, inversion d'enveloppes (Jean Giraudoux), homonymes (Albert Laberge), méprise sur le destinataire, qui peuvent s'avérer dramatiques, comme dans cette nouvelle de Maurice Leblanc - qu'on se surprend à trouver ici - où le mari trouve une lettre d'amour dans les affaires de sa femme et s'empresse de tuer le supposé amant avant de s'apercevoir que c'était l'amant de l'amie de sa femme !

Je tiens à remercier Babelio et les Éditions de l'Aube pour ce cadeau, offert lors de la masse critique de janvier, qui m'a enchanté. Je le garde de par devers moi pour le lire et le relire, en tirer tout le suc.
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