AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La part des flammes (162)

Elle avait rencontré cet homme qui l'avait arrêtée plus sûrement que la flèche d'un archer. Ses qualités ne suffisaient pas à expliquer l'embrasement de son être. Il n'était ni plus beau ni plus intelligent que celui qu'elle avait fait le serment d'aimer jusqu'à la mort. Il se tenait simplement sur ce chemin où tant d'autres, avant lui, étaient demeurés transparents. D'où venait qu'elle l'avait vu et regardé, prenant note du grain de beauté sur sa paupière droite et de la fossette enfantine que creusait son sourire ? Il n'y avait pas d'explications. Son désir les méprisait superbement, qui pliait tout à sa loi avec la tranquille assurance d'une Majesté de droit divin. La folie de ce désir l'impressionnait, son inflexibilité, cet entêtement qui soutenait de l'enfance et fondait les éclats brisés de son être en une entité neuve et entière qui se laissait enfin caresser, mordre et embrasser pour mieux embrasser à son tour, s'abandonnant à sa propre voracité. Les pieux barbelés de la loi maritale se plantaient en vain dans sa chair et l'épine de sa culpabilité avait beau mêler de la douleur à ses extases, son corps enfin réuni pleurait de reconnaissance. Elle savait que ce corps ne supporterait pas que tout cela s'arrête, ne pourrait endurer d'être à nouveau scindé en plusieurs morceaux, ne pourrait se résigner à cette mort à petit feu.
Commenter  J’apprécie          00
Il avait découvert les coutures de son personnage, la violente imperfection de sa nature. L'orgueil avait toujours été sa force et son talon d'Achille, et il en payait aujourd'hui le prix. Son idéal de vie, son intransigeance envers lui-même et envers les autres, toutes ces constructions de son orgueil avaient sombré avec lui. Désormais il se verrait forcé d'accorder aux autres le droit de se tromper et de s'abîmer comme il s'était abîmé.
Commenter  J’apprécie          00
La deuxième sentence n'en finissait pas de lui dévorer le cœur avec l'infatigable cruauté des châtiments antiques. Elle disait "tu n'en finiras pas de te sentir séparée de cet homme, cette déchirure ne s'estompera pas avec le temps à la manière d'une jambe coupée dont l'absence ne cesse de démanger. Le monde effacera ton souvenir mais tu ne pourras chasser le sien. Il t'obsèdera sans relâche, et le manque que cet amour humain a creusé en toi au point de t'écarter de moi ne se comblera jamais.
Commenter  J’apprécie          00
Violaine de Raezal se disait que s'il était bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on n'osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière.
Commenter  J’apprécie          00
Il la fixa calmement, et leurs solitudes s'effleurèrent et se reconnurent.
Commenter  J’apprécie          00
Les cheveux restaient ce trésor des femmes qui nourrissait la rêverie érotique des hommes, qui serpentait le soir venu au bas de leurs reins, que les peintres habillaient de lumière et les poètes d'assonances luxueuses. Une femme sans cheveux était une hérésie, une magicienne au mécanisme éventré.
Commenter  J’apprécie          00
Les anges ne les avaient pas serrés dans leurs bras pour apaiser leurs dernières minutes sur cette terre, pas plus qu’ils n’avaient arraché les fillettes dansant dans le brasier pour les porter jusqu’au Ciel dans un bercement d’ailes.
Commenter  J’apprécie          00
La terre était pleine de créatures saturées d’elles-mêmes qui prenaient plaisir à vous foudroyer pour les fautes qu’elles s’interdisaient, les libertés qu’elles prenaient dans l’ombre, les extases qui venaient mourir près d’elles sans qu’elles se soient permis d’y goûter. Châtier était le tonique qui ranimait leur cœur exsangue.
Commenter  J’apprécie          00
Les livres lui avaient enseigné l’irréverence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables ; à percevoir, au-delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s’échappait d’eux à leur insu et découvrait des petits morceaux d’âmes à ceux qui savaient les voir.
Commenter  J’apprécie          00
Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (2538) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3237 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}