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Critique de cheyenne-tala


Depuis quelques années, je vois circuler sur les blogs et sur Babélio des chroniques sur les romans d'Olivier Norek. Mais s'agissant d'une série (Code 93 en premier tome), j'ai laissé tout ça en attente, car je n'aime pas faire la connaissance d'un auteur avec une série.

Bien décidée à le lire quand-même, car il a une belle gueule, ainsi que pour le retour positif des critiques (mais avant tout parce qu'il a une belle gueule), je me suis lancée avec « Entre deux mondes », thriller indépendant des précédents.

Verdict ? Très bon roman qui me permet donc de continuer à cheminer avec Olivier Norek !

Un thriller ? Oui, c'est écrit sur la couverture du livre, et il y a bien les ingrédients pour. Meurtres, flics, coupables. Mais on sent bien que ce n'est pas le but premier et profond du roman… je dirais qu'il fait partie des oeuvres agitatrices de consciences.

L'histoire tourne autour d'Adam, flic syrien sous le régime du dictateur actuel. le récit débute d'ailleurs là-bas, en Syrie, et si je n'avais pas été au courant que le reste des péripéties se dérouleraient en France, je n'aurais pas continué ma lecture, c'est certain. Il y a des situations et des contextes qui sont beaucoup trop pénibles à supporter, même en lecture.

Tout ce que Adam va vivre est terriblement d'actualité, même si depuis quelques temps ça s'entend moins, peut-être que c'est rentré dans la routine de notre monde pourri jusqu'à l'os ? Ou alors c'est tout simplement plus facile d'ignorer ce qui dérange, parce que regarder vraiment implique une action ?

Entre deux mondes est un genre de vide dans la réalité du quotidien, un trou noir qui fait peur mais qu'on essaie d'éviter pour ne pas être absorbé, confronté au devoir moral et humain envers tout être vivant sur cette planète.

Comme si le fait de devoir fuir son pays dans l'urgence, de s'éloigner le plus possible de la guerre et de ses atrocités, de la nécessité impérieuse de protéger sa famille du néant n'était pas un drame en soi, tous ces migrants sont en plus dans l'obligation de demeurer des invisibles et de perdre toute dignité.

La recherche du bonheur et de la liberté n'est-elle pas un droit fondamental ?

Olivier Norek a joué avec les contrastes, pour donner plus de poids au fond du problème.

Adam, capitaine en Syrie, avec femme et enfant se retrouve à errer dans une zone de non-droit, en France, et à dépendre d'un lieutenant français pour l'aider dans ses démarches.

Adam, syrien chrétien, est perçu comme un extrémiste religieux (musulman, bien sûr), barbu, sale, louche. Un arabe de plus.

Adam, flic sous les ordres du régime de Bachar El Assad, mais agent double pour le compte de l'armée de libération.

Tous ces points sont censés en faire un « bon » aux yeux de l'opinion publique, mais voilà, c'est un arabe, donc il est à mettre dans le même panier que tous les autres, ainsi que tous ces noirs qui viennent envahir l'occident, et profiter de la générosité des Etats, perçus comme des parasites par une partie de la population occidentale.

Oui, mais, si ces Etats prenaient leurs responsabilités et travaillaient à la paix dans le monde, et à plus d'équité économique, en serait-on là ?

Ces Etats le veulent-ils seulement, ce changement ? Pas sûr…

Pour finir, quelques mots pour parler de la plume de l'auteur : la lecture a été pour moi très fluide, les chapitres assez courts sont dynamiques, et l'histoire, addictive.

Entre deux mondes c'est du malheur, de la souffrance, du désespoir, du danger, mais aussi de l'entraide, de l'amitié, de la générosité et de l'amour.

Merci Olivier Norek.
Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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