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Critique de Khalya


Second livre d'Olivier Norek après Surtension que je lis, je me retrouve à peu de choses près dans le même état d'esprit que lors de ma première lecture de l'auteur.
J'ai plongé assez rapidement dans l'histoire.
Difficile de ne pas s'attacher à Adam, ce flic syrien qui risque sa vie en luttant à la fois contre DAESH et contre le gouvernement en place. Sur le point d'être découvert, il envoie en urgence sa femme et sa fille en France par la voie périlleuse des passeurs.
Elles doivent l'attendre dans la « jungle de Calais », de là, ils comptent rejoindre l'Angleterre ensemble.
Bond en avant de plusieurs semaines, et nous rencontrons Bastien. Flic dépassé par la dépression de sa femme, il a accepté d'être muté à Calais pour qu'elle puisse se rapprocher de sa mère.
Il accepte mal l'attitude de ses collègues vis-à-vis des migrants : l'inertie. Qu'ils se battent, s'entretuent, s'en prennent aux calaisiens, rien n'est fait. La police ne rentre pas dans la jungle de Calais et se contente d'y reconduire les migrants qui ont commis des actes répréhensibles à l'extérieur sans les inquiéter.
La jungle de Calais est donc une zone de non droit, et, à part quelques personnages comme Adam ou le petit Kalini, je n'ai pas ressenti la moindre empathie pour cette population violente, qui semble penser que les malheurs qu'ils ont vécu leur donnent tous les droits en compensation et sont incapable de se serrer les coudes entre eux, alors qu'ils sont dans la même galère.
Les actes qui se déroulent dans ce camp sont insoutenables et on ne peut pas trouver des excuses à ceux qui les commettent.
Petit bémol dans ma lecture, comme dans Surtensions, plusieurs histoires sont entamées, de manière fort détaillée, pour finir en queue de poisson ou même disparaitre en cours de route.
Si je ne doute pas que, dans la vraie vie, cela doit arriver fréquemment, il n'en demeure pas moins que n'étant pas flic mais lectrice et lisant un thriller et non un documentaire, j'aurais apprécié d'avoir le fin mot de toutes les histoires entamées.
J'ai aussi trouvé que le 4ème de couverture induisait en erreur concernant le contenu du roman.
On nous promet des meurtres et une enquête là où il faut attendre plus de la moitié du roman pour qu'il y ait un meurtre, sans qu'aucune enquête soit faite.
Le roman s'attache bien plus à parler des migrants, des passeurs, et de leurs méthodes, des trafics, des tentatives de passage en Angleterre…
Le livre est résolument pro-migrant, rejetant la faute de l'attitude des migrants, afghans et libyens surtout, qui créent une vrai mafia à l'intérieur de la jungle, sur le gouvernement anglais (français aussi mais dans une moindre mesure) qui leur refuse l'installation dans leur pays.
Un engagement politique qui est tout à l'honneur de l'auteur mais qui ne m'a pas apporté ce que je cherchais : un thriller.
En dehors de cet aspect politique qui m'a dérangée, la lecture n'était pas déplaisante, bien au contraire.

La fin est bouleversante et terriblement frustrante.
Mais, malgré la frustration, elle rattraperait presque les éléments négatifs du récit.
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