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Critique de Antonio_Latsis
Après la chronique de « Code 93 », premier tome des (més)aventures du capitaine Coste, un mot sur cet inclassable « Entre deux mondes ». Inclassable… ou pas.
En premier lieu, nous sommes loin d'un polar ou d'un thriller convenus, à la facture « classique ». Un roman social, comme dit dans la présentation de l'auteur, oui, c'est certain. Cette immersion dans la Jungle de Calais – détruite au bulldozer en 2016 sur ordre du ministre Cazeneuve mais s'étant rapidement recréée à plus petite échelle – est une claque, du moins pour qui n'a jamais posé le regard sur cette honte… Zola aurait pu s'intéresser à pareille situation et la décrire, mais c'est Olivier Norek qui en 2017 nous plonge dans la réalité des migrant(e)s occupant ce camp, qui a ses propres lois. Dans l'hallucinant déploiement de moyens humains et techniques pour décéler la présence des hommes, femmes et enfants voulant rejoindre « Youké », le Royaume-Uni, aussi. J'en passe…
Un roman noir évidemment, c'est certain, car derrière les quelques étoiles qui brillent dans les pages, comme le « sourire désarmant » du jeune Kilani, il y a un univers de ténèbres. Qui n'est autre que notre société « civilisée… »
Mais surtout, pour moi, c'est là un roman tragique. Car c'est une tragédie moderne que cet « Entre deux mondes ». Il y est beaucoup question du destin. Des événements propulsant les protagonistes dans des parcours et des situations qui leur échappent. Des « choix » qu'ils doivent faire, mais ces choix ne sont que ce qu'ils peuvent faire et non doivent faire… Ainsi se déroule la tragédie, avec comme jouets du Destin Nora et Maya, Adam – mari et père des précédentes, policier syrien –, Bastien et Manon – le policier muté de frais à Calais et sa compagne –, Kilani, Ousmane…
Seul mini bémol, la question du racisme y est peu abordée, alors que le sujet et le cadre l'auraient permis. Seul un… …au tout début du livre la mentionne, mais elle est rapidement abandonnée, pour focaliser sur les événements et la survie dans la Jungle pour celle ou celui qui y arrive après des milliers de kilomètres. Mais là j'en demande sans doute trop, car ce roman est l'un des meilleurs que j'aie lus ces dernières années, qui m'a immanquablement fait penser à un Zola moderne, auteur que j'affectionne tout particulièrement. En résumé : fameuse réussite !
En premier lieu, nous sommes loin d'un polar ou d'un thriller convenus, à la facture « classique ». Un roman social, comme dit dans la présentation de l'auteur, oui, c'est certain. Cette immersion dans la Jungle de Calais – détruite au bulldozer en 2016 sur ordre du ministre Cazeneuve mais s'étant rapidement recréée à plus petite échelle – est une claque, du moins pour qui n'a jamais posé le regard sur cette honte… Zola aurait pu s'intéresser à pareille situation et la décrire, mais c'est Olivier Norek qui en 2017 nous plonge dans la réalité des migrant(e)s occupant ce camp, qui a ses propres lois. Dans l'hallucinant déploiement de moyens humains et techniques pour décéler la présence des hommes, femmes et enfants voulant rejoindre « Youké », le Royaume-Uni, aussi. J'en passe…
Un roman noir évidemment, c'est certain, car derrière les quelques étoiles qui brillent dans les pages, comme le « sourire désarmant » du jeune Kilani, il y a un univers de ténèbres. Qui n'est autre que notre société « civilisée… »
Mais surtout, pour moi, c'est là un roman tragique. Car c'est une tragédie moderne que cet « Entre deux mondes ». Il y est beaucoup question du destin. Des événements propulsant les protagonistes dans des parcours et des situations qui leur échappent. Des « choix » qu'ils doivent faire, mais ces choix ne sont que ce qu'ils peuvent faire et non doivent faire… Ainsi se déroule la tragédie, avec comme jouets du Destin Nora et Maya, Adam – mari et père des précédentes, policier syrien –, Bastien et Manon – le policier muté de frais à Calais et sa compagne –, Kilani, Ousmane…
Seul mini bémol, la question du racisme y est peu abordée, alors que le sujet et le cadre l'auraient permis. Seul un… …au tout début du livre la mentionne, mais elle est rapidement abandonnée, pour focaliser sur les événements et la survie dans la Jungle pour celle ou celui qui y arrive après des milliers de kilomètres. Mais là j'en demande sans doute trop, car ce roman est l'un des meilleurs que j'aie lus ces dernières années, qui m'a immanquablement fait penser à un Zola moderne, auteur que j'affectionne tout particulièrement. En résumé : fameuse réussite !
