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Critique de leschroniquesdeminuit



J'ai découvert les romans d'Olivier Norek en commençant par son dernier-né, Entre deux mondes (qui deviendra l'avant-dernier dans moins d'une semaine avec la sortie de surfaces le 4 avril). Une immersion dans la jungle de Calais avant son démantèlement. J'ai rencontré son écriture réaliste, ciselée, extrêmement documentée et poignante. Ce livre a été pour moi une révélation littéraire. J'ai donc enchainé assez rapidement avec Code 93 où j'ai fait connaissance avec Victor Coste, capitaine de police en Seine-Saint-Denis et son équipe tonitruante et hyper attachante. Je les ai suivi tout au long d'une enquête sur fond de réseau de prostitution dans les milieux bourgeois. J'ai également dévoré ce premier volet d'un triptyque mettant en scène les mêmes personnages et ai ressenti les premiers symptômes du manque en refermant le livre.
J'ai un peu patienté pour lire le deuxième tome de la trilogie, mais il y a quelques jours je n'ai plus pu attendre.

C'est ce qui m'amène aujourd'hui à vous parler de Territoires, d'Olivier Norek.

« - Chloé, tu peux faire la pute en manque?
- Ah non, pas ce soir, j'ai mes parents à la maison. » p. 111

L'action démarre quelques mois après la dernière affaire durant laquelle nous avons suivi Coste. Une nouvelle série de meurtres est perpétrée dans une cité de la commune de Malceny, dépendant du groupe. Les caïds locaux sont assassinés froidement et le trafic de stupéfiants local brutalement interrompu.
Mais à qui profite ce double meurtre? Qui est ce nouveau parrain qui place ses pions d'office sur les rangs laissés vacants et dont la brutalité ne semble pas connaître de finalité? le territoire est réinvesti et les anciens acteurs du trafic fidélisés à leur nouveau patron, le prix de la moindre résistance étant une sanction par exécution immédiate. Comble de l'horreur, la main qui répand la mort est celle d'un enfant, no limit…
En période de début de campagne électorale, Andrea Vesperini, maire de la commune est catastrophée, elle qui avait une certaine main-mise sur les lieux chauds par l'intermédiaire de personnages redevables, va devoir recommencer toutes les négociations qui lui ont valu tranquillité d'esprit avec le nouveau « dirigeant ». C'est sans compter sur le flair de Victor Coste qui sent d'avance la piste de toutes les corruptions au sein de sa propre administration…

« Je préférais quand vous l'appeliez Rose, mais si vous parlez de la drogue qu'elle cachait chez elle, rassurez-vous, j'en ai tout autant dans mon armoire. » p. 153

Dans ce deuxième volet des aventures du capitaine Coste, Norek a de nouveau utilisé toute son expérience du métier d'enquêteur pour construire une histoire d'un réalisme intense. Sur fond de trafic de drogue, il nous explique tous les rouages du système et quand vient la fin du roman on se demande comment serait-il un jour possible d'anéantir ce fléau puisque nombre y trouvent leur compte. L'organisation complexe trouve ses ramifications dans chaque classe de la société, lutte impossible.
Les personnages restent savoureux, on retrouve l'intelligence de Coste, l'humour caustique utilisé par toute l'équipe et une franche solidarité.
Mais...

Malgré tout, j'ai beaucoup moins accroché avec cet opus qu'avec le précédent. Une scène d'une violence inouïe a lieu en début de livre et après l'avoir lue, j'ai eu beaucoup de mal à enchainer sans y repenser, ce qui m'a fait ressentir par la suite des longueurs dans la narration.
Je crois être une lectrice aguerrie, j'en ai encaissé des moments durs, mais là… La vulnérabilité du concerné m'a atterrée et j'ai eu une haine sans borne pour son agresseur. J'ai également ressenti de l'antipathie pour une majorité des personnages du récit, que ce soit du côté des narco trafiquants que du côté des autorités ou des notables mis en scènes.
Tous pourris, ou presque. Ça laisse peu d'espoir.

« J'imagine qu'avec cette somme et ce que vous pouvez en faire pour votre ville, votre réélection est assurée. Vous savez, j'ai toujours classé les infractions en deux mobiles. L'argent et le sexe. Vous m'avez ouvert l'esprit. Il n'y a jamais eu qu'un seul mobile, celui du pouvoir. » p. 343

C'est donc un retour moins enthousiaste que pour mes précédentes lectures de l'auteur que je fais cette fois-ci. C'est bien entendu un ressenti très personnel qui ne m'empêchera pas de lire le dernier tome avec Victor Coste, Surtensions, et le très attendu surfaces dont tous les réseaux vont sans doute parler d'ici une semaine.

Lien : https://leschroniquesdeminui..
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