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Critique de MarcoKerma


1er livre d'Amélie Nothomb que je lis ( comment, quinquagénaire, ai-je pu résister si longtemps aux buzz autour d'elle ? Parce que j'ai lu autre chose et que je me méfie des buzz !). Par contre, comme beaucoup de monde, je l'ai vue et entendue parler d'elle, de sa vie d'écrivain et, un peu, de sa vie tout court. Et je l'ai trouvée plutôt sympathique, emplie de respect et de gentillesse pour ses lecteurs et pas seulement eux. Alors je suis allé découvrir et je n'ai pas pu m'empêcher de chercher à comprendre, au-delà de cette histoire plutôt bien écrite compte tenu du sujet (d'où mon nombre d'étoiles moyen), assez terrifiante de cruauté au travail, chercher à comprendre pourquoi elle nous l'écrivait ainsi, avec beaucoup d'humour et, me semble-t-il de sincérité, pourquoi un tel sujet, qui n'est peut-être pas loin de la vérité de son expérience ?
Par exemple pourquoi cette fascination pour la baie vitrée surplombant au 44è étage et l'envie récurrente, le désir incessant, le "rêve" répété de s'y défenestrer ? Pourquoi cette attirance vers celle qui l'humilie sans vergogne ?
Je suis étonné de ne quasiment pas trouver de lecture similaire à la mienne dans les quelques dizaines d'avis sur Babelio - mais je me lance quand même - peut-être parce que ce qu'elle a dévoilé de sa vie est récent ?
Je l'ai entendue dire, avec pudeur, ce qui lui est arrivé à 12 ans, l'anorexie qui a suivi, au point de presque mourir vers 15 ans il me semble, je l'ai entendue dire qu'elle écrit (n'est-ce pas une sorte de boulimie ?) 4 romans par an, n'en présente qu'1 (..) à l'éditeur et cache soigneusement les 3 autres, aussi ce bref paragraphe isolé, presque détaché du reste, en bas d'une page droite que le lecteur s'apprête presque déjà à tourner, entrainé par le rythme soutenu de ce livre allègre et vif, sans chapitre , ces quelques lignes page 139, résonnent alors différemment - en dehors de ce roman-ci - et je pense qu'elle écrit cela en ayant (comment ne l'aurait-t-elle pas ?!) aussi autre chose à l'esprit que juste la logique de cette histoire dans cette entreprise japonaise : " Toute existence connaît son jour de traumatisme primal, qui divise cette vie en un avant et un après et dont le souvenir même furtif suffit à figer dans une terreur irrationnelle, animale et inguérissable".
Guérir non, vivre avec, autant que possible. A mon (humble) avis de non-spécialiste, pas besoin d'être grand clerc pour comprendre qu'un des moyens pour survivre est de parler de CELA, d'écrire CELA en racontant d'autres histoires, parallèles, celles de pas-tout-à-fait-la-même-pas-tout-à-fait-une-autre.
Je n'ai pas lu d'autres livres d'elle. Peut-être le ferai-je - celui-ci est plutôt "bien" écrit je trouve - mais je trouve la personne d'Amélie Nothomb attachante et même émouvante et ce livre-ci, au-delà de ses qualités propres, a un hors-texte assez bouleversant. Si je ne dis pas ici ce qu'elle a révélé publiquement, c'est par respect pour elle et peut-être aussi par pudeur, "pudeur et discrétion".
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