AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 87 notes
5
11 avis
4
13 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici la vie de deux hommes, animée d'une écriture sensible, accompagnée de scènes poignantes. Chaïm fuit les persécutions en Lituanie et part en charrette vers la France, pays libre, en 1911. Engagé volontaire à la « grande guerre » il revient blessé gravement. le gaz « moutarde » lui ronge la moitié du cerveau et le rend inapte à toute vie sociale. Il part à sainte-Anne et finit ses jours à l'asile de Cadillac. Son fils Albert s'engage lui, dans la « drôle de guerre », pour être aussitôt fait prisonnier, et connait lui aussi les persécutions anti-juives. François Noudelmann, fils et petit-fils des deux hommes, a mis du temps à revenir à ses racines. Instinctivement, il a recherché une plus grande liberté encore s'installant à New-York, puis Paris pour enseigner la philo. Il écrit là un premier roman saisissant qui insiste beaucoup sur la transmission de la mémoire. L'auteur évoque la vie chaotique de son père Albert qui a connu plusieurs camps de travail forcé, la prison, les humiliations, la peur et la faim durant quatre ans. Il arrive même à changer de nom pour échapper quelque peu à sa judéité. Il a bien compris que le nazisme veut effacer les « sous-hommes » La chance et la rage le font survivre, comme tous les hommes de caractère. Il connait des amours éphémères, mais garde un lien fort avec son fils, l'auteur, qui dévoile plus de douleur que de joie, mais aucun des deux ne regrette. Cette douleur, il la retrouve en visitant le cimetière de Cadillac, où repose Chaïm, en fosse commune. Fort heureusement, un juriste-historien a fait ériger un mur métallique, en gravant des milliers de noms de Poilus, rendus fous par le gaz « moutarde » ou simplement par l'horreur de la guerre. Un asile pour les fous, les protège-t-il assez ? Hélas, difficile. Enfin, Chaïm mérite bien que la France garde sa mémoire.
Dès qu'une vérité dépasse cinq lignes, c'est du roman, disait Jules Renard. Alors un roman réussi ressemble étrangement à la vérité.
Merci à François Noudelmann pour cette leçon d'humanité.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai beaucoup aimé ce roman et je trouve qu'il répond bien à mes attentes car l'histoire est principalement basée sur l'histoire autour des juifs et de la guerre.
D'une part c'est un roman historique, basée sur des faits réels avec beaucoup de dates clés. Egalement, le narrateur utilise un style très réaliste un peu comme "Les Misérables" de Victor Hugo. Cependant ce style ne me plait pas beaucoup, de base je me concentre principalement sur des romans policiers. D'autre part, j'ai adoré la construction de ce roman. le fait qu'il y ait un chapitre pour chaque personnage permet de ne pas se perdre pendant la lecture. François Noudelmann utilise trois pronoms différents pour raconter les histoires des de ses personnages. Mon personnage préféré est Chaïm car je l'ai trouvé très attachant et émouvant. Je me suis rendu compte au cours du roman que ce personnage ressemblait beaucoup a mon arrière grand mère qui était aussi une réfugiée des persécutions antisémites.
Je conseille cette oeuvre à tous les passionnés d'histoire, d'intrigues et d'épopées vous allez être servis !
Commenter  J’apprécie          10
Aujourd'hui je vais évoquer Les enfants de Cadillac le premier roman intime et personnel de François Noudelmann.
A la lecture des Enfants de Cadillac le lecteur s'interroge sur la pertinence du qualificatif de roman. En effet, ce texte a tout d'un récit familial duquel toute fiction semble exclue. Cadillac est une petite ville de Gironde bien connue pour son hôpital psychiatrique. le grand-père de l'auteur y a terminé sa vie après de longues années d'enfermement dans un dénuement absolu. Les enfants de Cadillac est composé de trois parties dédiées à trois hommes d'une même lignée, les Noudelmann. Cela commence avant la première guerre mondiale avec Chaïm le grand-père lituanien qui fuit son pays et débarque en France. Il est juif ; à l'époque les persécutions sont nombreuses là-bas et pour y échapper il choisit l'exil. Dès lors il aspire à devenir français, il veut être exemplaire et s'intègre dans cette terre d'accueil bienveillante. Pendant la grande guerre il s'engage et combat avec les Poilus. Atteint de surdité provoquée par des obus il va sombrer dans la folie. Il est interné en région parisienne d'abord puis sera déplacé à Cadillac jusqu'à sa mort. Ses liens avec sa famille s'étiolent, l'obtention de la nationalité espérée ne change rien au mal qui pendant plus de vingt ans le ronge et nécessite son enfermement dans le milieu psychiatrique clos et démuni. Il meurt pendant la guerre, les traces mémorielles et une tombe sommaire ne seront reconstituées que des décennies après les événements. Chaïm a un fils, Albert dont la vie bascule lors de la seconde guerre mondiale. François Noudelmann recompose ces années abominables à partir d'une unique très longue conversation tenue avec son père qui a toujours dissimulé son passé à son fils adoré et tu ce qu'il avait vécu. En 1940 il a été dénoncé comme juif (alors que sa judéité n'avait rien d'évident pour lui) et il a été conduit dans des camps de travail forcé. Pendant quatre ans, sur le front de l'est, il a réussi à échapper à ses bourreaux. Ses aventures sont rocambolesques, il s'évade, est repris, s'évade encore. Il traverse les années de guerre sans rien connaitre de l'extermination systématique mise en oeuvre par les nazis. Revenu de Pologne Albert qui s'est fait appeler Philippe Garnier pour cacher son identité juive qui risquait de lui causer la mort retrouve son pays et doit réapprendre la vie et le bonheur. Son fils François n'a longtemps rien su de cette histoire. Il a grandi auprès de ce père affectueux, homme divorcé avec lequel dans son enfance il avait une grande complicité. Il raconte les codes établis entre eux pour communiquer l'évaluation de l'enfant sur les maitresses et amantes de son père. Albert se suicide et laisse François orphelin et plein de questions sur ses racines et ses origines familiales. La dernière partie des Enfants de Cadillac est une réflexion de l'auteur sur son parcours, son rapport à la judéité, ses liens familiaux, son départ de la France pour les Etats-Unis, sa propre transmission à ses enfants. En quelques pages émouvantes il s'interroge sur cette quête qui le conduit à la rédaction et la publication de ce texte qui embrasse un siècle de désordres et de menaces pour les juifs en Europe.
Les enfants de Cadillac est un roman émouvant, un récit sur la trajectoire de trois hommes de trois générations avec au centre la question de la transmission et de la judéité.
Voilà, je vous ai donc parlé des Enfants de Cadillac de François Noudelmann paru aux éditions Gallimard.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (241) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3237 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}