AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de TerrainsVagues


Quand tu aimes il faut partir.
– Oh l'excuse à deux balles genre t'es trop bien pour moi, je ne te mérite pas. Ca va se voir mec.
– Tu connais pas « Tu es plus belle que le ciel et la mer » ?
– T'es pas obligé de la prendre pour une truffe non plus. Déjà tu la quittes alors n'en rajoute pas.
– T'as entendu parlé de Blaise…
– Matuidi, ben oui j'suis pas complètement con, pfff.
Blaise Cendrars.
– Sans quoi ?
– Nan, rien…

Quand tu aimes il faut partir.
On pourrait disserter pendant des heures sur ce premier vers du poème de Cendrars et toutes les interprétations qu'on peut lui donner mais après la lecture de ce livre de Colette Nys-Masure, je n'ai qu'une envie… me lâcher, quitte à charger la mule et à tout prendre comme prétexte pour en rajouter.
Le sujet ? Modigliani, son tableau « Maternité » et l'interprétation de Colette Nys-Masure.
Je ne connais rien en peinture et avec mon regard basique je n'arrive pas à voir où est le génie de l'artiste (pas sur que si je dessinais la bretonne comme ça, elle apprécierait le compliment à sa juste valeur) mais passons, les gouts, les couleurs et les ressentis, ça ne se discute pas.
Le coté bio de Modigliani qui aurait pu être passionnant, ressemble à une grosse page wikipédia. Il faut dire que 53 pages c'est très court pour raconter un peintre, sa vie, une oeuvre.
C'est même plus que court quand pendant cinq pages, l'auteur nous parle de son rapport à la maternité. He Coco, je m'en fous de savoir qu'ado tu voulais renoncer à la maternité parce que l'accouchement ça fait mal. Autant que le fait que tu en aies « vécu cinq sans un cri ».
Cinq pages c'est peu me direz-vous. Oui mais sur cinquante, c'est énorme. Surtout si on retire encore huit pages dédiées à des agrandissements du tableau pour mieux se rendre compte du talent d'Amedeo.

Passons aux interprétations de Coco :
« Derrière cette maternité se profilent les innombrables représentations religieuses. Délaissant la Marie hors norme de l'Immaculée conception, de l'Assomption, des apparitions, je vais comme la femme comme vous et moi, livrée à tous les avatars de l'existence, la jeune mère bousculée, la tout terrain, la femme en exode et la vieille femme que veille Jean, dont nous ne savons rien malheureusement si ce n'est qu'elle gardait toutes ces choses dans son coeur.
Jeanne (miss Amedeo) tient en elle ce mystère et le transmet à sa fille par symbiose. Quatre yeux nous regardent par les fentes des visages calmes et nous interrogent : « Toi que fais tu de ta vie, » Son vêtement ample me renvoie à la cape de la Vierge sous laquelle se nichent tant de vivants. »

Là, je me suis dit que ça allait être long, je me suis demandé si ce que prenait Modigliani émanait encore de son oeuvre et avait intoxiqué Coco. Je me suis surtout dit que ses interprétations d'un tableau qui m'indiffère autant que le résultat du championnat de curling de Moldavie, ça ne m'intéressait pas du tout.

Et puis cerise sur le gâteau, le truc qui m'a pollué et qui m'a probablement fait basculer dans l'envie de tailler le bouquin et d'en rajouter, c'est cette impression d'auto promotion et d'auto satisfaction.
Déjà la couverture. le tableau, ok mais avec un gros placard violet au milieu où l'on trouve le nom de l'auteur en jaune or bien visible, bien gras, on ne voit que ça avant d'apercevoir en dessous le titre en blanc et encore plus bas, très discret, presque invisible « sur maternité de Modigliani ».
Dans « Quand tu aimes il faut partir » Coco vous rappellera régulièrement qu'elle a écrit tel autre titre qui parlait de machin ou encore celui-ci après un travail acharné sur le sujet avant de faire une piqure de rappel sur son bouquin qui parle de machin (des fois qu'on ait oublié le titre cité trois pages plus tôt) et ainsi de suite. J'ai trouvé ça juste insupportable. Il n'y a pas dix rappels mais en si peu de page, un c'est déjà beaucoup trop pour moi.

Vous l'aurez compris, je suis passé un peu à coté du truc, j'ai décroché rapidement et quand je suis parti je ne retrouve que rarement le « droit chemin ».
Dommage car ce livre fait partie de la collection Ekphrasis qui présente des peintres et un tableau comme pour initier les ignares dans mon genre dans le domaine de l'art, une excellente idée.
Merci Valérie pour le prêt mais autant Monet, oui autant là moyen moins. Marie a adoré ;-)

Quand tu aimes il faut partir.
– Alors ?
– Alors je suis resté.
Commenter  J’apprécie          397



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}