Lorsqu'on ouvre un livre de
Joyce Carol Oates, on ne s'attend pas à une bluette sans émotions. Il y a toujours du sang et de la castagne derrière les pages. Et ce roman, qui date de 1995, ne déroge pas à la règle. Il a été adapté dernièrement au cinéma pour la seconde fois.
Ce groupe de cinq filles, des lycéennes au début de l'histoire, ont toutes eu un problème avec la gente masculine, soit violées soit violentées, mais l'arrivée de celle qui se prénomme Legs va tout changer dans leur vie. Car elles décident d'en découdre avec ceux qui ne les respectent pas en créant "le gang des Foxfire", qui venge les actes irrespectueux.
Et en 1955, il y en a des actes machistes à dénoncer, et Maddy la narratrice et actrice des faits également, nous relate précisément le déroulement par le menu des éléments qui conduisirent ces filles à commettre des "débordements" irréparables.
De petits larcins en véritables vengeance, l'escalade est prévisible.
Le fait de savoir dès le début du récit que ça va mal tourner n'est absolument pas dérangeant puisque Mlle Oates a suffisamment de talent pour nous faire une histoire haletante, malgré tout.
Je ne pense pas que le bandeau "le mal à l'état pur" de la jaquette soit approprié ici car on a suffisamment d'empathie avec ces pauvres filles pour les excuser dans leurs excès. de plus, ce n'est pas à proprement parlé les excès qui sont à l'origine du dérapage mais de la maladresse, "la faute à pas de chance..."
L'univers des maisons de correction de l'époque, la difficulté de ces jeunes filles à s'assumer seules, sont parfaitement bien décrits par la maîtresse du thriller.