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Critique de BillDOE


Joshua Seigl, universitaire juif fortuné et auteur du best-seller « les ombres » sur l'holocauste, vit reclus dans sa grande maison du quartier huppé de Carmel Heights. La quarantaine pas encore atteinte, il est atteint d'une maladie que son neurologue n'arrive pas à diagnostiquer. Véritable affection ou trouble psychosomatique, toujours est-il que Joshua se décide enfin à embaucher un assistant pour l'aider dans son travail, lui qui chérit tant sa solitude et fuit les relations humaines.
Alma Bush est la fille tatouée. Campagnarde paumée, illettrée, elle fuit une famille prolétarienne qui ne lui a pas fait de cadeau et un passé tumultueux. Echouée dans le café où Dmitri travaille comme serveur, ce dernier la voyant finir les restes des repas des clients, l'héberge chez lui. Dmitri Meatte, « meat » comme la viande, Dmitri le viandard. Elle tombe éperdument amoureuse de lui, jusqu'à accepter de se prostituer pour lui faire plaisir.
Ayant trouvé une place de vendeuse dans une librairie, elle y croise Joshua. Il l'engage sur le champ comme assistante.
Le roman de Joyce Carol Oates est l'histoire de cette rencontre improbable d'anti-héros.
Lui est imbu de sa personne, noyé par le flot de ses courtisans qui l'adulent, ses succès auprès de la gente féminine et la reconnaissance d'une élite intellectuelle. Il en est devenu misanthrope.
Elle n'est personne. Issue d'une famille de mineurs, elle fait partie de la couche sociale la plus basse, prête à n'importe quoi pour un peu de reconnaissance, jusqu'à s'être fait tatouer le corps avec des bariolages dignes d'un enfant de cinq ans. Elle n'a pas d'existence propre, pas d'avis, aucun caractère. C'est une suiveuse. Elle est antisémite sans savoir ce que cela signifie sinon que son petit copain, Dmitri, qu'elle aime et qui la méprise, l'est.
Trois sentiments les animent : mépris, dégout et haine, de soi comme de l'autre.
Mais la vie se joue des certitudes et brouille les idées préconçues. Son oeuvre achevée, elle lève le voile sur une réalité insoupçonnée et révèle l'ampleur de l'illusion qui a trompé les esprits de ses jouets, ces êtres humains pétris de certitudes. La seule vérité éclate pour désigner l'ampleur des erreurs commises par chacun et du mensonge dans lequel ils se sont vautrés toute leur existence. Malheureusement la folie de l'aveuglement aura le dernier mot.
Traduction de Claude Seban.
Editions Stock, le livre de poche, 405 pages.
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