Le vin délie la langue et rend l’esprit prompt et hardi. Une ancienne sentence grecque dit qu’il est le grand cheval des poètes.
Je t’engage à ne jamais rendre de culte à la vertu. Use de la vertu comme d’un étai, d’une main-forte, mais qu’elle n’entrave jamais ta liberté. C’est elle qu’il te faudra cultiver comme ton bien le plus précieux. Détruire sa vie par de rigoureuses abstinences me paraît aussi blâmable que d’abréger ses jours par excès d’intempérance.
Il n’y a qu’un mot pour dire ce que j’éprouve, c’est le ravissement. Il faut bien peu de chose, le chant d’un oiseau, un parfum de chèvrefeuille, pour atteindre à une joie voluptueuse sans que l’on puisse démêler la tissure de ce charme indéfinissable qui soudain vous trouble le cœur.
Qui consent aux honneurs en accepte aussi les servitudes.
Auprès de lui, j’ai compris combien l’amour sensuel est maligneux. La promesse de volupté le stimule, son approche l’affaiblit, son exaucement l’anéantit. Pour aimer véritablement, les sens ne suffisent pas, car la chair assouvie aussitôt se lasse.
La célébrité est un tyran. Elle réduit à l’esclavage cette noble portion de l’âme qui, née libre, doit rester affranchie de toutes ses chaînes.
Longtemps j’ai pensé que la volupté était l’assaisonnement qu’un dieu sage et généreux dispensait aux hommes pour améliorer une vie qui, sans elle, serait fade et ennuyeuse.