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Critique de malecturotheque


J'avais beaucoup aimé La papeterie Tsubaki d'Ito Ogawa ; c'était le premier livre de cette autrice que je lisais. de fait, j'avais très envie de découvrir d'autres de ses romans mais je ne savais pas trop par lequel poursuivre et on me parlait très souvent du Restaurant de l'amour retrouvé. Sauf qu'il semble s'agir de son meilleur roman, alors je me suis dit « autant lire les ‘moins bons' avant », et surtout le jardin arc-en-ciel promettait une histoire d'amour lesbienne, ce qui a fait penché la balance en faveur de ce livre.
Alors oui, les héroïnes sont ensemble et j'ai apprécié d'avoir une lecture avec un couple lesbien, mais le jardin arc-en-ciel est avant tout une histoire de famille, à savoir celle que se créent Izumi et Chiyoko lorsqu'elles déménagent au beau milieu de nul part, accompagnées du jeune fils d'Izumi. Afin d'être unie sous un même nom, la famille se nomme Takashima. Pendant plusieurs dizaines d'années, on va suivre les Takashima avec les projets des unes et des autres, leurs souhaits, leur quotidien… Et, afin d'être au plus proche de cette famille atypique, la narration se fait à la première personne. le roman est découpé en plusieurs grandes parties, une pour chaque membre de la famille, et c'est l'occasion pour chacun·e d'avoir son temps de parole, de revenir parfois sur certains événements et ainsi les présenter d'un point de vue différent, tout en faisant avancer le récit avec, occasionnellement, des bonds dans le temps de quelques années.
J'allais résumer tout cela en disant que c'était finalement une histoire familiale somme toute banale sauf que non puisque qu'il est question d'une famille homoparentale et, de facto, c'est tout sauf banal (cela dit, j'espère vraiment que cela deviendra bientôt une chose commune dans toutes les sociétés du monde *je suis un Bisounours*). Quoiqu'il en soit, banal ou non, ce récit est servi avec des personnages attachants, parfois même poignants. Si j'ai aimé Chiyoko et Sosûke, c'est surtout, pour moi, Izumi qui a fait mouche, notamment avec ses failles – elle m'a semblé si humaine, si réelle ! Et pour tout vous avouer, c'est le fils qui finit par me décevoir – si l'on peut vraiment parler de déception car j'ai bien aimé son évolution, c'est là aussi un personnage qui m'a plu, même si ce n'est pas mon préféré. D'ailleurs, que ce soit Izumi, Chiyoko, Sosûke…, toustes évoluent au fil des ans mais chacun·e garde son essence et c'est vraiment ce qui les a rendu·es, à mes yeux, à la fois sincères et réalistes.
Quant à la plume de d'Ogawa, je ne peux que constater de nouveau toute la tendresse et l'amour qu'elle met dans son écriture ; elle aime ses héroïnes et ses héros, elle aime nous raconter leurs histoires et ça se sent. le résultat en est un texte qui nous berce, qui nous apporte du réconfort malgré les aléas de la vie. On pourrait comparer ce roman à un plaid : doux, moelleux, chaud et réconfortant mais, s'il nous glisse des épaules, on frissonne – heureusement, le plaid est toujours là et nous n'avons qu'à nous y blottir de nouveau. C'est exactement ça avec le jardin arc-en-ciel : c'est une bonne lecture qui, en quelques rares occasions, nous refroidit le coeur avant de vite nous réconforter.

Le jardin arc-en-ciel se révère être un roman à la fois doux et dur, nous offrant un ensemble tendre et très émouvant. Il ne vous plaira pas si vous êtes à la recherche de secrets de famille, de trahison, d'action…, c'est certain. Mais si vous cherchez un foyer chaleureux, nul doute que le jardin arc-en-ciel saura vous satisfaire et vous bouleverser.
Lien : https://malecturotheque.word..
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