L'Auberge du bout du Monde - Intégrale

Voilà un album qui rassemble les trois volumes de cette série publiée entre 2004 et 2008. Sortie en fin d'année 2014, cette intégrale est un petit régal pour les yeux notamment, les aquarelles de Patrick Prugne étant de toute beauté. Avec une maîtrise des couleurs, il crée des ambiances qui s'adaptent à l'histoire, nous plongeant tantôt dans la nuit noire et inquiétante, tantôt sur une plage sereine au petit matin, glissant ça et là de discrets personnages enveloppés de mystères, anges gardiens tapis dans l'ombre des planches...

Pour porter ces dessins, il fallait une intrigue qui laisse la part belle au mystère, aux légendes. Pour cela, Tiburce Oger construit une histoire qui, si elle se termine un peu trop rapidement et de manière un poil rocambolesque, fait la part belle à la mer et à ses créatures. Qui sont ces ombres qui semblent roder à la nuit tomber ? Quel mal étrange atteint les hommes employés dans la conserverie ? Serait-ce une vengeance des éléments face à la volonté de maîtrise des hommes ? Beaucoup de questions resteront malgré tout sans réponse, mais la justesse de ton des dessins réussira presque à vous faire oublier ces faiblesses narratives, du moins dans un premier temps !

Histoire pleine de la mythologie bretonne et des contes marins, L'Auberge du bout du monde vous contera aussi une belle histoire d'amour. Ou comment l'homme peut se laisser porter par quelques chimères pour peu qu'elles lui apporte le bonheur... ou un semblant de bonheur...
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J'ai vu à la médiathèque cette bande-dessiné se déroulant en Bretagne. Je me suis dit que cela faisait longtemps que je n'avais pas lu ce type de livre. Je n'ai même pas fait attention que c'était un intégral.
Dans la première partie, il est question de la disparition d'une enfant et de la mystérieuse mort de sa mère. de drôle de petites créatures ponctuent les images. Des créatures plus grandes venues de la mer jouent le rôle des méchants.
Dans la deuxième partie, des villageois disparaissent. Comme la fillette est revenue en femme. Iréna est accusée. Il y a en plus une étrange maladie. Pour ceux qui ont su lire, les conserves faites en plomb empoisonnaient les gens. Encore aurait-il fallut le savoir. Les monstres reviennent pour arrêter le fonctionnement de la conserverie.
Finalement à la fin, le lecteur découvre le grand méchant qui transmet sa malédiction aux villageois. Donc pas d'empoisonnement au plomb. Iréna se sert de ses pouvoirs pour aider comme elle peut, particulièrement son homme.
L'utilisation de la conserverie n'est pas sans rappeler une certaine réalité historique en Bretagne. Les légendes viennent se mêler à ce monde. L'ensemble bien que sombre est bien mené. C'est cohérent. Iréna est-elle véritablement celle qu'on croit ? Les légendes bretonnes ont-elles plus d'emprise sur les vivants qu'on ne le croit ? Les paysages sont magnifiques. J'ai moins accroché aux personnages, sauf ceux en esquisse, dans les pages supplémentaires. Bref, une belle histoire qui ne m'a pas ramené en Bretagne. Cela manquait d'originalité. Je vais retourner à mes mangas et albums jeunesse jusqu'à ce qu'une autre BD me donne envie de lire.