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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très intéressant ! Désolé pour cet adjectif « fourre-tout » mais c est ce qui me vient en premier à l esprit. C est une ouvre qui en mérite tellement des adjectifs : spirituelle, loufoque, réaliste , mélancolique…l âge de l auteur n a en général aucun intérêt mais là en l occurrence un trentenaire retranscrit parfaitement la réflexion possible d un quinquagénaire. Est ce de la maturité, du cynisme…? Mais moi qui suis entre ces deux âges je trouve cela très réussi. Certaines visions et approches de l existence sont je trouve très pertinentes . J apprécie beaucoup qu un roman permette de réfléchir sur soit même. Seul bémol mais l histoire s y prête , il n y a pas réellement de fin ce qui me laisse moi un peu sur ma faim . Mais très agréable découverte !
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Au commencement…
Pierre souhaitait simplement descendre chez l'épicier acheter des pamplemousses. Un acte anodin, dans sa vie remplie d'un ennui totalement assumé. Il découvre toutefois à cette occasion qu'un homme du voisinage, un certain Jean-Luc, est inopinément décédé d'un arrêt cardiaque en attendant son bus. Pierre en est stupéfait et devient obsédé par cet improbable décès. Il se laissera dès lors déporter de lui-même par les courants du hasard, de la ville et des bus, dans une mélancolique « quête de rien ».

Ce que j'en retiens…
Que d'imagination dans ce récit ! le titre à lui seul réussit à sublimer le banal. Les fruits tombent des arbres, comme les gens meurent ou se rencontrent, dans l'ordinaire d'un quotidien appréhendé ici, en lui-même, comme un fascinant périple dans le hasard, l'amour et la richesse insoupçonnée de l'oisiveté. Cette aventure contemplative, structurée au rythme des quatre saisons, concilie la beauté et l'insignifiance de l'existence, autour d'un humour parfois cynique mais paradoxalement touchant.

Une citation soulignée...
« Avant de payer mes agrumes, j'ai pensé « c'est injuste de mourir à proximité d'une épicerie » - sans plus d'arguments. J'ai repris mon court chemin. Un prospectus dépassait de ma boîte aux lettres, la carte d'un restaurant délicatement baptisé : La vie qui file. Devant les escaliers, je me suis trouvé assailli par une problématique philosophique que les événements des quinze dernières minutes venaient de faire apparaître. Est-ce la vie qui crée le hasard, ou l'inverse ?».
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Dans un roman de Florent Oiseau, on se quitte pour un yaourt à la cerise. On meurt d'une crise cardiaque à l'arrêt de bus. On se fait alpaguer par une actrice célèbre qui vous supplie de lui faire une mayonnaise. On prénomme sa fille Trieste à cause d'un sac oublié dans un train. On admire Samantha le travesti chanter Dalida dans un bar Kabyle, « une Heineken en guise de micro ».

Dans un roman de Florent Oiseau tout est anodin et insignifiant. On se satisfait du banal avec un détachement proche de la poésie. Dans un roman de Florent Oiseau la solitude ne dégouline pas de tristesse, la manque d'ambition se vit sans larmes et sans drame. Dans un roman de Florent Oiseau l'absurde débouche sans prévenir sur de sublimes moments d'humanité et le dérisoire n'a jamais rien d'un désenchantement.

J'aimerais tellement que ma vie soit comme un roman de Florent Oiseau.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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'ai suivi aveuglément le conseil d'@agnesledig et me suis offert ce livre. J'ai beaucoup aimé son ton. Il ne se passe rien, si ce n'est la vie de tous les jours et pourtant...
Prendre le bus, marcher, rencontrer ses voisins et la vie va.
C'est drôle, honnête et franc. Merci Agnès pour cette transmission 🙏🏻. Je vous remercie @florentoiseaupour ce temps posé à découvrir votre écriture.
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Il chantait si bien...:
Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude
Je m'en suis fait presque une amie,
Une douce habitude.
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude.


Pierre, le narrateur, n'est en fait jamais seul mais il aime revenir a sa solitude apres chaque rencontre qu'il fait. Et il en fait…Desoeuvre par ideal de vie, il aime errer au hasard autour de chez lui, a Paris, prenant a rebours des itineraires modianesques. “La marche et l'attente sont des denrees precieuses, rien ne doit les galvauder, car le temps n'est important que s'il est possible de le gacher, de jouir de la liberte intellectuelle de le dilapider sans avoir le sentiment de le perdre, de flaner sans but, sans amour et sans haine”.

Et il y peche plus d'aventures qu'en franchissant les Andes et plus d'interet qu'a visiter la Galleria degli Uffizi. Parce que tout et rien l'interesse, les hommes et femmes qu'il croise au hasard de ses deambulations, surtout ceux qui semblent les plus perdus, qu'il a l'art d'ecouter, qu'il a l'art d'aider sans en avoir l'air, sans s'appesantir. Parce qu'il est oisif mais pas inactif, et dans ses errances il sait s'arreter quand il repere quelque chose, quelqu'un, interessant parce que se demarquant de l'entourage. “Je n'ai cherche, tout au long de ma vie, a ne m'entourer que de personnes qui ne faisaient pas grand-chose, car c'est, selon moi, l'essence meme de l'extraordinaire. Il faut un certain detachement, une forme de poesie pour se satisfaire du banal et en extraire le merveilleux. […] Or il n'y a rien de plus delicieux que l'ennui, c'est grace a ca que survient l'interet pour le petit, pour le deglingue, pour ce qui pue la merde. C'est l'ennui qui magnifie l'inutile, et vice versa”.

Chaque rencontre de ce flaneur pourrait etre une nouvelle, et toutes se lient entre elles par ses pensees, par ses reactions internes, par son parcours d'une annee plus particuliere qu'il n'ose se l'avouer. Et cela devient, touche apres touche, interessant. En plus l'auteur a l'art de la formule, on se prend a sourire a plus d'une page, et comme le livre n'est pas long, cela n'arrive pas a devenir lassant.


Somme toute un livre agreable a lire, que je conseillerais pour des journees oisives de vacances dans une plage perdue (le meilleur endroit pour se languir de Paris). Moi je n'ai pas attendu l'ete, aguiche par les compte-rendus de Berni et d'ODP, que je salue.
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Les fruits tombent des arbres est un roman d'un certain Florent Oiseau qui m'a cueilli au vol.
Déjà, s'appeler Florent Oiseau prédestine à une belle vocation lorsqu'on prend la plume. Mais cela ne suffit pas.
Le narrateur, un certain Pierre, la cinquantaine, nous invite à prendre connaissance d'un fait-divers banal. Cela s'est passé à une station de bus, sur la ligne 69. L'endroit est très précis, c'était devant le 112 de la rue de la Roquette à l'arrêt Popincourt, vous savez juste à côté de l'épicerie et en face du restaurant libanais. Je dis ça au cas où...
Un homme est mort là à cet endroit, sans doute d'une crise cardiaque, il est tombé par terre comme un fruit tombe d'un arbre.
Le narrateur a vu son cadavre peu après l'événement. Il n'y était pas préparé. On n'est jamais préparé à cela. C'est l'épicier qui lui a raconté la scène plus tard. Cet homme était un voisin de l'immeuble dans lequel vit le narrateur.
Des voisins, des amis, des proches se mobilisent auprès de la veuve éplorée. On découvre que l'homme était un fervent de la petite reine, alors en hommage à lui le convoi funéraire prend l'allure d'une course cycliste vers le cimetière, tranquille au départ et qui ressemble à l'arrivée à un sprint au sommet du col du Tourmalet où l'on voit la veuve éplorée sortir son épingle du jeu. C'est à cet instant que je me suis dit que ce roman était beau et génial.
Ensuite, je me suis posé une question banale, pourquoi la ligne 69, pourquoi pas la ligne 70 ou la ligne 68... ? C'est vrai, non ?
Pour moi, le chiffre 69, dans la génération à laquelle j'appartiens, me renvoie immédiatement à Serge Gainsbourg... Mais pas que... Et là, je diverge, oui oui je diverge et si je développe (au sens littéraire bien sûr), Babelio risque de me censurer... Dommage pour vous...
Plus tard j'ai compris qu'il n'y avait pas de hasard, justement lorsque le narrateur pose cette question existentielle : « Est-ce la vie qui crée le hasard, ou l'inverse ? » J'ai une petite opinion sur le sujet mais je me garderais bien d'y mettre mon grain de sel ici... Et puis il me faudrait non pas deux heures mais deux jours et une caisse de Côtes de Bourg à partager entre amis...
Je reviens au récit. Ici, faire une omelette aux champignons devient une problématique philosophique insondable. C'est vrai tout de même, que mettez-vous dans votre omelette aux champignons ? Des pleurotes ? Des girolles ? Thèse, antithèse... le narrateur tranche dans une synthèse qui ne permet aucune discussion : des shiitakés.
La ligne 69 de ce bus devient brusquement l'invitation à un voyage, une déambulation, un fil tendu au-dessus du vide, au-dessus de nos vies a priori dérisoires.
Florent Oiseau, au travers de quelques battements d'ailes nous démontre le contraire.
C'est à la fois drôle et touchant.
C'est une poésie de l'ordinaire, mais les jours ordinaires ne sont pas banals. C'est une poésie de l'absurde, car la vie est ainsi faite, idiote, intelligente et géniale...
Où le quotidien devient un théâtre inouï d'émotions.
Il y a quelque chose d'absurde, de profondément déjanté dans ce roman que j'ai adoré.
Qui évoque aussi le caractère éphémère des choses.
Qui parle d'amour.
J'ai souri lorsque le narrateur cite les commentaires sous les vidéos des sites pornographiques et qui pour lui tiennent lieu d'ouvrages sociologiques, de bouteilles jetées à la mer et parfois même aussi d'aphorismes furieusement poétiques.
J'ai adoré la rencontre de Pierre avec une actrice de cinéma célèbre un peu en déclin, à la laverie automatique du coin, celle-ci tente un sursaut dans sa carrière et cela tient à la réussite d'une mayonnaise. Sublime !
Il y a des plaies béantes dans les personnages de ce roman.
Dans ce récit, des femmes, des hommes tombent comme les fruits tombent des arbres.
Se relèvent aussi.
C'est un récit d'une infinie mélancolie où les jours ordinaires deviennent nos drames, nos doutes, nos failles, nos rebonds aussi parfois heureusement.
J'ai vu ici nos vies intimes.
Il y a de la fraternité dans des pages qui disent la terrible solitude vertigineuse de certains personnages, la vraie solitude, subie, terriblement.
Le monde bascule alors pour Pierre la narrateur vers une autre dimension.
Le roman est aussi l'éloge de la liberté, le droit de s'en aller, de partir, de larguer les amarres, vers l'ailleurs.
J'ai aimé apprendre qu'une seconde, c'est le temps qu'il faut à un fruit pour tomber de son arbre, à un homme pour tomber raide mort sur le trottoir devant le 112 de la rue de la Roquette, pour croquer dans un oeuf dur...
J'ai aimé le regard que le narrateur pose sur l'amour. Aimer l'amour, les femmes, leurs hanches, leurs peurs, le goût de leur salive, la façon dont elles prennent le café...
Il a une fille qui s'appelle Trieste, en souvenir d'une ville d'Italie et dans Trieste il y a le mot triste. Les moments de ces rencontres sont beaux et offrent comme un sens ultime à ce roman.
Il y a quelque chose d'extraordinaire dans les mots de ce récit.
L'oiseau fait son nid, les mots aussi dans ce texte où viennent se nicher les âmes d'Antoine Blondin ou d'Alexandre Vialatte...
Les jours ordinaires cachent des territoires insoupçonnés, d'une beauté douloureuse. Florent Oiseau nous le rappelle ardemment et c'est jouissif.
Quand les fruits tombent des arbres, je me garde bien à l'heure de la sieste de me retrouver en dessous. Et quand bien même...
Mais quand je lis Florent Oiseau, je m'envole...

♬ Gainsbourg et son Gainsborough
Ont pris le ferry-boat
De leur lit par le hublot
Ils regardent la côte
Ils s'aiment et la traversée
Durera toute une année
Ils vaincront les maléfices
Jusqu'en 70
69 année érotique
69 année érotique ♬

Lu dans le cadre de la sélection Prix CEZAM 2022.
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Livre après livre, Florent Oiseau me surprend par sa drôlerie. On a peu d'occasion de rire en littérature, alors ne boudons pas notre plaisir et laissons- nous charmer par Pierre, un personnage peu banal qui dès les premières pages du livre nous donne la recette d'une bonne omelette aux champignons shiitaké, jusqu'à ce que sa vue soit perturbée en apercevant par la fenêtre un homme allongé sur le trottoir. Mort devant l'arrêt du bus 69 :
« Je n'y étais pas préparé, je me pensais plus armé. L'air était très froid, et ce cadavre, très mort. Les shiitakés et la mort, les gens n'y sont pas préparés. »
Voila, le ton est donné. Notre homme bien décidé à en savoir plus sur ce voisin mort sur un bout de trottoir, va hanter la ligne 69 en suivant le fantôme de Jean-Luc.
Pierre est un solitaire, un contemplatif, il observe. Il aime s'installer dans une laverie automatique et étudier jusqu'au vertige le mouvement de la machine.
Il arrose ses insomnies de verres de lait glacé en se laissant bercer par le ronronnement du réfrigérateur.
Bizarre notre homme ? Peut-être. Mais tellement attachant.

J'ai aimé l'oeil plein de bienveillance que Florent Oiseau porte sur lui.
Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce roman qui reste cependant très agréable à lire pour nous sortir de la noirceur de la période actuelle.

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Pierre est un gars contemplatif. Il ne travaille pas par choix et habite rue de la Roquette. Sa vie se trouve bouleversée lorsqu'il assiste au décès de son voisin devant chez lui à l'arrêt de l'autobus 69.

Il vous invite à le suivre dans ses pérégrinations dans Paris, à la rencontre de personnes « insignifiantes » - la veuve, sa fille, un sans abri, une trans, les prostituées, des habitués d'un bar kabyle, son voisin Dalton.

L'idée de départ me semblait mince mais sous une apparente légèreté, ses réflexions questionnent néanmoins sur la vie et le sens que nous lui donnons. Un livre de petits riens, de ceux qui font la saveur de la vie si on sait regarder ce qui nous entoure.


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Un drôle d'ouvrage qui ne vous tombe jamais des mains, qui prête souvent à rire ou à sourire, vous saisit par sa poésie et qui pourtant est porté par un rythme très lent, où l'inaction prévaut largement sur le reste. Un roman intéressant, dans lequel je me suis attachée à cet homme si ordinaire, si peu audacieux, si exempt d'ambition si ce n'est celle de déceler dans la banalité de son quotidien une magie qui enivre aussi surement que le vin. Finalement, à quoi ressemble le bonheur pour chacun d'entre nous? Pour vous, peut-être à une gigantesque pile de livres ;-)
Pour notre narrateur, le bonheur a le visage des passants observés depuis le siège du bus 69, le goût d'une séduction qui n'ira jamais plus loin que ses balbutiements (une relation, c'est un peu le début des complications), le parfum d'une enfant qu'il aime plus que tout mais à qui il ne sait pas parler et qui ne lui manque jamais, la consultation poétique des commentaires laissés sur les sites pornos par Biroute 66...cet homme ne fait pas rêver et pourtant il porte en lui certains aspects de notre humanité, dans lesquels tout un chacun peut se retrouver en partie : paresse intellectuelle parfois, forme d'oisiveté assumée, générosité presque accidentelle ou calculée, intérêt pour les autres mêlé paradoxalement de préjugés, amour des petits riens qui enchantent le quotidien, maladresse de la relation aux autres ou finesse d'analyse...étrange oiseau !
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En parcourant le résumé de ce livre , je ne m'attendais pas à une telle histoire.
A part quelques passages peu utiles dans l histoire ce livre m a plu.
Que faut il attendre de la vie? Doit on en attendre quelque chose ?
Notre héros ne fais rien lui n attend rien
C est quoi le bonheur .
Une bonne leçon de philosophie.
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