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EAN : 9782266275651
192 pages
Pocket (07/09/2017)
3.48/5   232 notes
Résumé :
Fred, la petite quarantaine, surfe sur l’écume des jours. Après des années à enchaîner jobs alimentaires et périodes de chômage, il a renoncé à faire carrière. Il passe désormais ses journées à dormir, manger des Knacki devant les émissions de Sophie Davant et boire des demis au bistrot du coin en attendant l’amour.
Jusqu’au moment où il découvre qu’il arrive en fin de droits, et que ses maigres allocations disparaîtront bientôt. Il n’a plus le choix : il doi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 232 notes
Mais se mettre à quoi exactement Monsieur Oiseau ? À donner un sens à la littérature contemporaine ? À susciter l'émoi de ceux qui ne demandent qu'à sourire de tout, pour un rien ? Vous l'aurez compris, je sais désormais ce qu'éprouvent ces personnes ayant "un réel coup de coeur pour un livre si bon, si beau, si juste" qui, je l'avoue, me faisaient l'effet d'exagérer légèrement, la lecture étant pour moi vivante surtout dans le recul, la distanciation et enfin seulement dans l'appropriation.

Et voilà que, pour mon plus grand plaisir, un jeune écrivain se permet de me perturber dans mes habitudes de lectrice. Mais de quel droit ? Celui du talent visiblement, et d'un talent presque nonchalant, à la limite de l'arrogance. Florent Oiseau, de manière plus involontaire qu'engagée (il me semble) nous parle d'une certaine précarité de la vie, qui peut mener à certains glissements dramatiques que l'on envierait presque sous l'influence de ses mots cousus dans un patchwork de finesse, d'absurdité et juste ce qu'il faut de vulgarité pour témoigner d'un récit de vie, toute simple et tout simplement. Une familiarité en somme, sûrement celle qui donne envie de comprendre l'auteur (j'étais presque d'accord pour me faire fille de joie sans culpabiliser).

Mon seul (tout petit même minuscule) regret se tourne vers le potentiel poétique de cet écrivain qui, selon moi, aurait pu être davantage exploité (même si je n'ai pas pu retenir mon rictus de petite bourgeoise à l'apparition du myosotis à un moment précis de réminiscences qui fait écho à l'Aurelia de Nerval dans mon esprit).

Cela étant, après avoir été bien renseignée par mes compatriotes babeliotes, je sais que le deuxième roman de Florent Oiseau (Paris-Venise) a récemment pointé le bout de son nez et qu'il a apparemment tout ce qu'il faut de poésie pour combler mon côté "fille un peu niaise mais pas trop".
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Fred est un petit branleur, chômeur professionnel, spécialiste de l'allocation. Il vit à Paris dans un studio minable que lui loue à crédit son oncle. Toujours à la recherche d'une combine plutôt que d'un travail, il pointe tous les jours au balto.
Fred est un papillon qui butine d'une femme à une autre, pour peu qu'elles ne soient pas trop regardantes, d'une bouteille de côte du Rhône à une autre, pourvu que le prix ne dépasse pas les quatre euros zéro six.
Il est un aficionado de la procrastination, un professionnel du dilettantisme, jusqu'au jour où sonne le glas des deux ans de chômage…
« Je vais m'y mettre demain » est une histoire débordante d'humour que l'on aurait aussi bien pu titrer :« Les poissons panés, c'est avec le riz qu'il se marient le mieux. »
C'est une philosophie de vie que l'on pourrait résumer par :
« c'est ça, la vie, quelques espoirs en pagaille çà et là, des plaisirs simples, une grasse matinée, un éternuement libérateur. Un boulot pour payer le loyer, quelques convictions, une étreinte amoureuse de temps en temps, un pavé de saumon à l'estragon avec du riz bien cuit. Tout le reste n'est qu'un long chemin de croix, ponctué par des déchirures, des doutes et des chiasses verdâtres. »
Une belle histoire en quelque sorte…
Allary éditions, Pocket, 186 pages.
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On ne peut pas dire que le narrateur soit une figure attractive : c'est le type même du loser qu'on a envie de ne pas rencontrer.

Pourtant au début du roman , il semble décidé à « s'y mettre », à changer sa vie. Mais on comprend vite que renoncer à l'alcool n'est pas à l'ordre du jour, et que sa philosophie de la vie se résume à des brèves de comptoir, proférées par un cerveau embrumé.

La vulgarité de ses propos le classe sans état d'âme dans la catégorie gros beauf, et pire gros beauf qui s'ignore.
C'est une descente aux enfers qui s'annonce puisque lorsqu'il trouve un moyen de subsistance autre que les maigres émoluments du RSA, c'est dans le proxénétisme amateur, sous prétexte de protéger deux jeunes femmes de son entourage, qui lui assurera un revenu très correct!

Et malgré tout, on reste accroché au récit, un peu par curiosité, pour voir jusqu'où ce triste personnage ira dans la bêtise.

C'est l'écriture qui sauve le texte, et les qualités d'observation et de restitution du personnage.

De l'humour aussi, qui fait parfois rire un peu jaune.


A suivre pour confirmation ou pas .
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Fred, c'est le gars qui « ne veut rien branler ».
A 43 ans, il « se laisse vivre, porté par le courant d'air d'une porte de bistrot entrouverte. Un demi de bière à la main, des espoirs en pagaille. »
Un jour, il va « s'y mettre ». Arrêter « de tout arrêter avant de commencer ».

Je l'ai suivi laborieusement dans ses initiatives mollassonnes ou maladroites pour se prendre en main, trouver du boulot, changer de vie.
Et freiner sur la picole ? Non, jamais de bonne résolution à ce sujet.

Mois de février compliqué, besoin de légèreté, d'humour.
Tentative loupée avec 'Escalier C' (E. Murail). Mis en stand-by.
Après la lecture savoureuse de 'Paris-Venise', je pensais que Florent Oiseau était une valeur sûre.
Roman et Fred, les losers de chacune de ces histoires, ont beaucoup de points communs (taiseux, à l'écoute, marrants, immatures mais pas méchants), sauf que l'un est beaucoup plus sympa et touchant que l'autre.
Fred geint, est de mauvaise foi, n'a aucun sens moral, ses idées et ses plans sont foireux.

Si on n'arrive pas à se hisser au énième degré voulu par l'auteur, son ton peut faire bondir - surtout les femmes ?
La bonne nouvelle pour ceux qui avaient blacklisté Florent Oiseau après ce premier roman : 'Paris-Venise', le deuxième, est nettement meilleur - aussi impertinent et bien écrit, mais beaucoup plus fin.
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Cher Monsieur Oiseau,

Je referme votre livre avec le sentiment d'avoir lu un roman original et attachant, malgré quelques maladresses et quelques clichés tout à fait pardonnables pour un premier opus.
J'ai aimé votre écriture drôle et imagée, même si son côté « oral » m'a parfois dérangée mais je reconnais que ce procédé colle parfaitement avec l'histoire que vous nous proposez, celle d'un paumé porté sur la dive bouteille, qui aime un peu trop son lit, pour y dormir, uniquement ! le sexe ce n'est pas vraiment son truc, le travail non plus d'ailleurs !
Votre héros m'a souvent agacé, j'ai éprouvé peu de sympathie à son égard, il faut dire que vous ne l'avez pas épargné, tour à tour, fainéant, chômeur, alcolo, proxénète.
Proxénète ! Quel paradoxe pour quelqu'un qui fût un puceau attardé, là j'ai bien ri.

Pompiste, chômeur, barman, plongeur, réceptionniste de nuit, ouvrier dans une usine de pain de mie, crêpier et couchettiste sur le Paris-Venise tel est votre parcours professionnel, Monsieur Oiseau.
Au vu de votre CV hors norme, je me permets de vous adresser un amical conseil, ne cherchez plus !
Vous avez trouvé votre voix, vous avez le potentiel pour devenir un grand écrivain.
Soyez assuré que je resterai très attentive à votre prochain roman.
Dans l'attente du plaisir de vous lire à nouveau, Cher Monsieur Oiseau, recevez tous mes voeux de brillante réussite en littérature.
Je remercie très vivement Babélio et Allary Editions de m'avoir permis de faire votre connaissance.

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Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
Peu après l'accident, j'ai voulu devenir prêtre. Je ne m'étais jamais vraiment posé la question de la religion auparavant. J'avais fait ma première communion, de temps en temps je joignais les mains en implorant le ciel quand je voulais vraiment un truc, mais guère plus.
Je crois que dans ces moments-là, on essaye de se réfugier derrière ce qu'on peut. Moi, ç'a été Dieu. Et puis, si je pouvais mettre à profit mes accointances avec le [vin] rouge, au nom du Christ, et gagner mon ciel avec, c'était tout bénef. D'autant plus que j'avais l'impression d'avoir fait vœu de chasteté malgré moi, alors bon.
(p. 47)
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[ au restau ]
Au loin, dans la vallée, on pouvait apercevoir un champ où deux chevaux étaient en train de s'enculer. J'avais l'oeil affûté car il y avait bien six cents mètres qui nous séparaient d'eux, mais le fait de les surplomber de notre table nous offrait un avantage non négligeable. Je l'ai fait remarquer à Cerise pour qu'elle profite du moment, et lui ai précisé qu'on avait de la chance de les surplomber car si on avait été installés en contrebas, il nous aurait été impossible de les voir. Les architectes des châteaux forts l'avaient bien compris, et depuis longtemps. La hauteur permettait de voir arriver l'ennemi et les animaux s'enculer.
- Fred, on a une incroyable vue panoramique sur la mer, et toi, tu te focalises sur deux chevaux qui copulent ?
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C'est ça, la vie, quelques espoirs en pagaille, ça et là, des plaisirs simples, une grasse matinée, un éternuement libérateur. Un boulot pour payer le loyer, quelques convictions, une étreinte amoureuse de temps en temps, un pavé de saumon à l'estragon avec du riz bien cuit. Tout le reste n'est qu'un long chemin de croix, ponctué par des déchirures, des doutes et des chiasses verdâtres.
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Déjà, à cette époque, j'arborais un côté fataliste quant à la vie en général. Rien ne m'intéressait, à part les discussions de vieilles poches au comptoir. Je disais à qui voulait l'entendre que je me fichais de tout, et c'était le cas. […]
Pourquoi prendre la peine, et surtout le temps, de faire quelque chose de sa vie ? Pourquoi attendre, s'embraser pour un projet, attiser de petites flammes d'espoir, alors que tout est voué, inéluctablement, à finir dans le grand brasier de la mort et du néant ? Je ne saisissais pas, mais au moins j'essayais de comprendre, je respectais les autres. Ça m'attirait. Aujourd'hui, je n'en ai plus rien à carrer. Limite, les gens heureux, débordant d'énergie, d'ondes positives, ça me casse les couilles. Ils me font plus chier qu'autre chose.
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- Salut, Fred, bien reposé ?
Je n'attendais le mardi que pour l'entendre me poser cette question. J'en voulais aux quarante-huit heures qui nous avait séparés. Chaque mardi, j'essayais de lui donner une réponse différente. J'avais envie de l'intriguer, de susciter sa curiosité. Il m'arrivait même d'utiliser des mots compliqués, seulement pour qu'elle remarque que malgré mon boulot pourrave, j'étais un docte personnage, un homme de lettres.
- Ma foi, oui, mais l'inexpugnable désir que j'avais de te revoir a quelque peu endigué les projets initialement fomentés par ma personne.
J'en faisais trop, parfois. Je ne savais même pas si les mots étaient à la bonne place. S'ils voulaient dire ce que j'imaginais qu'ils disaient. Mais je savais en jouer pour l'amuser.
(p. 51)
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Vidéo de Florent Oiseau
VLEEL 257 Rencontre littéraire Florent Oiseau, Tout ce qui manque, Éditions Allary
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