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Critique de LaBiblidOnee


Plus de dix ans après avoir lu Madame Bâ, je me suis décidée à lire la suite. On retrouve l'héroïne en France, dans le 95 : Elle a finalement été autorisée à rejoindre son petit fils Michel, rejeté par le football, puis l'a sorti de la drogue. Devant l'invasion du nord du Mali par les Islamistes, Madame Bâ décide alors de retourner au pays avec Michel où, en tant que notable, elle espère pouvoir y améliorer la situation. Elle se sent investie de cette mission et s'en fait l'ambassadrice. Pour témoigner de ses actions, elle redonne à son petit fils les fonctions ancestrales de leur famille en le nommant griot : Désormais, c'est lui qui sera témoin de ses épopées et racontera sa croisade. Ensemble, ils se rendent chez elle dans le sud du Mali. A Bamako, ils entendent les malheurs des réfugiés du Nord qui fuient la charia, constatent la pauvreté que cela accroit dans le sud. Mais plus que lutter contre l'oppresseur au nord et la destruction des écoles, elle entend bien enrayer l'excès de naissances, provoqué par les religions. Ces idées vont la faire mal voir des autorités du nord, dans la gueule desquels elle décide de se jeter en se rendant, telle une Jeanne d'Arc malienne, à Tombouctou.


C'est Michel, renommé Ismaël pour l'occasion, qui raconte l'histoire en bon griot. La forme redevient donc plus classique que dans Madame Bâ. Sur le fond, j'ai aussi trouvé ce roman moins intéressant que le souvenir que j'ai conservé du premier. Rien de très consistant à se mettre sous la dent à part les états d'âme du griot. Son récit ne rend pas les personnages particulièrement attachants ni amusants, les situations décrites brièvement ne permettent pas de vraiment vivre ou se rendre compte de la situation. On la survole mais je n'ai senti aucune odeur, vu aucune couleur, entendu aucune rumeur. Bref, l'ensemble ne fait qu'effleurer les choses et les gens, et manque pour moi de profondeur, de consistance, de tangibilité voire de crédibilité, non seulement pour le rendre captivant sur le moment mais, mieux encore, pour nous laisser des souvenirs sur le long terme. Heureusement, nous savons dès le départ qu'il arrive malheur à Madame Bâ. Alors nous sommes tenus par la curiosité de savoir ce qui lui est arrivé et si elle va s'en sortir. C'est le fil conducteur qui a le mérite de m'avoir menée jusqu'à la fin ; Mais même là l'éléphant accouche d'une souris. L'ensemble se lit sans déplaisir, mais sans plus. Loin du souvenir que j'avais gardé de Madame Bâ, mais les souvenirs sont parfois trompeurs, et puis les auteurs comme les lecteurs évoluent.
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