Citations sur Les Enquêtes de l'Inspecteur McLean : Le livre des âmes (19)
Au nord de la ville règne un étrange silence dans les rues désertes, comme si les festivités qui se déroulent sur Prince Street monopolisaient tous les sons disponibles. Il marche sans destination précise, ses jambes semblent le porter de leur propre chef et le seul passage d'un taxi rompt par moments la quiétude ambiante. Loin de la foule, loin de l'excitation, loin de la joie…
Le tueur de noël fait un tabac Dans toutes les librairies de la ville. Sa couverture s'affiche sur les bus et les abribus de la cité, et fait aussi les beaux jours des journaux et des magazines. Comme toujours en cas de succès fulgurant, l'auteur, en pleine tournée de promotion, serre des mains, rédige des dédicaces, pérore à la télé et touche le pactole. Pour Joanne Dalgliesh, Donal Anderson a été une véritable aubaine. Le jackpot !
Dix familles endeuillées ne peuvent pas en dire autant.
— Tu es gelé, dit-elle d’une voix pâteuse de sommeil.
De sa vie, McLean n’avait entendu trois mots aux échos si érotiques.
— Normal, puisque tu m’as chipé la couette.
Si tôt en soirée, le Balm Well était presque vide. Dans un coin, deux vieux messieurs sirotaient leur bière et à une autre table, près de la fenêtre, un gros type mangeait un hamburger-frites. Derrière le comptoir, l'écran plat était miséricordieusement éteint. Du coup, à part les bruits incongrus de la machine à sous- sur laquelle s'acharnait un poivrot-, un délicieux silence régnait sur le pub.
Mc Lean approcha du barman, occupé à essuyer des verres. Méticuleux, il les exposait à la lumière, histoire de vérifier l'absence de traces. Dès qu'il vit les 2 policiers, il s'interrompit.
[...] On ne lit pas le Liber Animorum. C’est lui qui vous lit ! Il soupèse votre âme et, s’il lui trouve des défauts, il la dévore. Ce qui reste ensuite, c’est le mal à l’état pur. Une personne insensible aux remords.
[...] — Le livre ? C’est de lui que tu parles ? L’ouvrage que mentionnait Anderson ? Le Livre des Âmes ?
[...] Enlevée, séquestrée durant environ une semaine, violée et enfin égorgée avec un couteau bien aiguisé. Le cadavre lavé, puis placé dans l’eau sous un pont…
[...] — Tu m’écoutes ?
— Excuse-moi, Emma… J’essaie juste de reprendre mes esprits. Tu disais ? Ah, oui ! Pourquoi tes collègues me haïraient-ils ?
— Parce que c’est le soir de Noël. En principe, il est interdit de découvrir des crimes ce jour-là. C’est une règle non écrite…
[...] — Vous allez bien, Tony ? On dirait que vous venez de voir un fantôme.
[...] — Le Tueur de Noël…, lâcha-t-il soudain.
— C’est impossible, Bob. Il est mort. Je viens d’assister à ses funérailles. Vraiment ? Si fou que ce fût, McLean avait comme un doute…