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EAN : 9782849530962
320 pages
La Boîte à Bulles (01/01/1900)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Bande dessinée
Pour avoir prêté sa voiture au malicieux lièvre Bakamé, la hyène Mpyisi se voit poursuivie par une bande de parieurs qui crient vengeance!
Ces parieurs avaient misé sur l'équipe nationale pour la prochaine coupe des nations. Mais toute l'équipe a péri dans un terrible accident d'avion, en raison d'un moteur défectueux: le moteur même de la voiture de Mpyisi, revendu par cet énergumène de Bakamé...
Pour se venger de ce maudit lièvr... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avant toute chose, il me faut remercier Babelio, La Boîte à Bulle, et Jeroe Janssen.
Babelio, qui m'a sélectionné pour le nouveau Masse Critique, et qui occasionne cette chronique, La Boîte à Bulle, pour m'avoir envoyé cet album, et pour y avoir adjoint une petite carte des plus courtoises, Jeroe Janssen, pour avoir dédicacé le dit album. Une belle surprise, inattendue, forcément, que j'apprécie vraiment.

Bakamé est un lièvre, coureur de jupons. Pour avoir emprunté la voiture de Mpyisi, il met celui-ci dans les ennuis jusqu'au cou, mais il n'en a que faire. Alors Mpyisi l'hyène va tout tenter pour se débarrasser du lièvre, et ira même jusqu'à traverser le pays pour trouver le mystérieux et terrible sorcier Bwana Kero.

Cet album est l'adaptation d'une fable africaine par deux auteurs belges, et blancs. C'est donc un joli tour de force, que de parvenir à nous faire ressentir pleinement l'Afrique. Graphiquement, d'abord, j'ai le sentiment, la sensation, d'un dessin adapté à ce continent. Ce que je dis n'est pas vérifié, pas scientifique, et se base sur un ressenti, car je ne connais pas de bd africaine, mais j'ai pourtant l'impression que ce style graphique là est à sa place. Cela demanderait confirmation, mais moi je l'ai trouvé extrêmement pertinent. le dessin des corps, par exemple, me fait beaucoup penser aux statues africaines qu'on peut voir à l'occasion en Europe. Peut-être n'est-ce que la vision d'un européen sur l'Afrique, mais pour un public européen, je trouve Jeroe Janssen tout à fait adapté. C'est dynamique, c'est coloré, bref, je suis convaincu. Ce n'est pas mon style préféré, mais je reconnais vraiment à cet auteur la justesse de son style.
L'Afrique, c'est par le scénario, aussi, qu'on la vit. Par les animaux choisis pour représenter certains personnages: l'hyène, la buffle... Cet anthropomorphisme me laisse toute fois une réticence. Je ne sais pas si les animaux choisis sont porteurs d'images particulières dans les différentes cultures africaines, et ainsi, je crains de rater (ou pas) des sous-entendus sur ces personnages. En France, le lièvre est plutôt un animal à l'image dynamique et positive, même si un peu vantard (merci Molière). Qu'en est-il dans les systèmes de références dont est issu la fable mise en scène? Bref, il manque peut-être un brin de contexte, en éditorial. Mais je suis peut-être le seul à attendre cela. L'Afrique, c'est aussi le personnage de Bwana Kero, sorcier mélangeant catholicisme et animisme. Une bonne synthèse, à mon sens, des réflexions que nous devons avoir nous autres européens sur notre action passée sur ce continent. Nous y sommes arrivés prétentieux, méprisant, sûr de nos valeurs, sans chercher à comprendre les cultures que nous rencontrions, et qui pouvaient avoir des choses à nous apporter. Avec Bwana Kero, dans cet album, c'est aussi la magie, le mystère, et la menace.
C'est un point du scénario, justement, qui me déplait. Mpyisi est plutôt un sale type, mais il est la victime, tout de même, des actions de Bakamé. Il est la victime, aussi, de sa femme qui exige beaucoup de lui. Et pourtant, ils vont êtres les victimes au final de Bwana Kero, et le lapin s'en sortira bien (ainsi que le titre le laisse entendre). le paresseux, le cocufieur, l'irresponsable, s'en sort bien, et celui que je qualifierai d'homme du commun, Mpyisi, sort perdant de toute cette histoire. En guise de fable, je dois avouer que j'ai du mal à comprendre la morale. Pieter van Oudheusden veut-il dire qu'il ne faut jamais trahir ses engagements, même avec une personne à la moralité douteuse? Veut-il dire au contraire qu'il ne faut jamais faire appel à un problème potentiel pour en résoudre un que l'on pourrait résoudre soi-même? Je ne sais pas, et si des membres de Babelio passent sur ce blog, en ayant lu cet ouvrage, je les invite à en débattre.

La revanche de Bakamé est un album indéniablement doté de qualité. Il n'a qu'un défaut pour moi, il ne m'a pas emporté. C'est tout à fait personnel, c'est du pur ressenti, et en restant objectif, il serait injuste de le descendre pour cela. Il y a matière à discussion, à réflexion, à découverte et enrichissement, mais l'histoire n'était pas pour moi. Tant pis, ce n'est pas grave, l'expérience aura été de toute façon très intéressante. A vous de tenter maintenant.
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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La revanche de Bakamé est une surprise. Bonne je n'en suis pas totalement convaincu mais c'est assurément un objet rare dans le petit monde de la BD. Publié par la Boîte à Bulles, cet album a l'allure des BD africaines tant sur le plan narratif – le scénario est l'adaptation d'une fable africaine – que graphique. En effet, le dessin avec son trait épais, cette caricature à outrance (en particulier dans les attributs sexuels des personnages), cette couleur quasiment directe, un remplissage très chargé de l'espace rappelle sans cesse les affiches africaines. Pourtant, les deux auteurs sont… flamands et hollandais !!!!

Pour pénétrer dans cet album, il faut s'attendre à être bousculé dans ses principes. Principes graphiques évidemment car nous nous éloignons de nos habitudes occidentales (et même orientales car nous sommes ici aux antipodes du manga) mais aussi principes moraux car, outre la fable , les auteurs de cet album nous invite à lire une histoire et à juger les personnages d'une manière bien inhabituelle. C'est à mon avis la grande qualité de cette BD.

Mais pour tout vous avouer, j'ai mis un peu de temps à pénétrer dans cet univers. Même si le graphisme ne m'a jamais empêché de lire une bande dessinée, j'avoue qu'il m'a fallu bien une dizaine de planche pour m'adapter. Cette multiplication des couleurs et ce graphisme baroque me faisait un peu peur. Et pourtant, peu à peu, la magie de la fable opère et nous voilà entrainé dans cet univers de petites lâchetés, d'égoïsmes et d'attrape-nigauds où la moralité semble bien éloignée des préoccupations des auteurs et des personnages. Sous l'apparence d'une fable coquine et humoristique, ce récit dresse un portrait pas toujours très glorieux de la société. La politique, la fidélité, l'amitié, la parole donnée, tout ça est passé à la moulinette… mais avec un humour second degré. Une vision très « africaine » je dirais. Il n'y a rien de bien sérieux dans cette histoire, pas même le tragique. En fait, La revanche de Bakamé, c'est un peu Aya de Yopougon mais en version bien plus trash. Ici, les personnages, mélange d'animaux et d'êtres humains, laissent parler leurs instincts les plus primaires, en particulier sexuels, ce qui les conduit dans des situations parfois cocasses et même souvent cruelles.

Après, vous dire que c'est un incontournable… Je n'irais pas jusqu'à franchir le pas. D'habitude dans les fables le lecteur s'identifie un peu aux personnages et ici, c'est extrêmement difficile… à moins de particulièrement se détester car, dans l'ensemble, ils sont tout de même très antipathiques.

A part ce bémol, La Revanche de Bakamé est une oeuvre intéressante, surprenante sur le fond et la forme. Il manque un petit quelque chose pour faire rentrer l'album dans la catégorie des incontournables. Il reste cependant une bonne lecture, sous réserve qu'on arrive à passer l'obstacle des premières planches.
Lien : http://www.iddbd.com/2011/02..
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En format « manga africain » (de type roman graphique), La Revanche de Bakamé tient autant du conte (pour les personnages et l'imaginaire) que de la BD. le scénario met en scène le lièvre et la hyène, protagonistes traditionnels des contes en Afrique centrale, 2 dragueurs invétérés qui vont connaître toutes les étapes d'une aventure à épisodes. L'Afrique y est vivante, cruelle, et drôle. Une dimension érotique, et très humoristique, en fait plutôt une BD pour grandes personnes.
Objet hybride donc, ce qui est très souvent le cas du conte traditionnel. En cela ce livre est parfaitement africain, et nettement plus salé que la désormais célèbre Aya de Yopougon. On y rentre en quelques secondes et on se laisse emporter par le récit très imagé. On s'y croirait presque.
Pas impérissable cependant, car la construction et le flot du récit donne un rythme un peu effréné à l'ensemble. Tout s'y enchaîne très vite. le graphisme du dessin, dense et sarcastique, pourrait figurer dans un Fluide glacial africain.
Bref, une bonne BD, qui vaut quand même 26 euros.
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