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sur 9968 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un titre énigmatique pour un roman franchement splendide , un roman qui m'a été offert par les éditions du Seuil et Babelio par l'intermédiaire d'une Masse Critique privilégiée , Éditions du Seuil et Babelio à qui j'adresse un grand , très grand merci .Que ce livre soit de bonne facture , je m'en doutais car il avait déjà été mis en exergue dans ma librairie préférée, mis en avant par des libraires à qui j'accorde aveuglément toute ma confiance....
Celle qui va " illuminer " toute l'histoire , du début à la fin , c'est " la fille des marais " , la superbe Kya . Née sous une étoile flétrie , Kya se retrouve à vivre seule dans les marais de Barkley Cove , petite ville de Caroline du Nord....A dix ans , sa mère , ses frères et soeurs puis son père l'ont abandonnée dans un milieu hostile avec lequel elle va rapidement "faire corps" , par force , bien sûr. Survivre . Manger. Exister . Ce milieu , elle va l'apprivoiser au point d'en faire un allié , un milieu nourricier , d'abord "physiquement " puis intellectuellement, car de cette "fusion" naîtront de fort " belles choses" . Pour l'aider à se construire pour s'en sortir , quelques très belles personnes , Tate, Jumping et Mabel , Jodie , mais aussi , hélas, bon nombre d'opposants pleins de préjugés, racistes , prompts à juger , à accuser , à diaboliser , des humains , quoi .... C'est dans cette nature dans laquelle elle se fond que Kya puisera des ressources incroyables pour s'opposer de la plus belle des manières à la vindicte populaire qui n'aura de cesse de l'accabler . Un personnage de toute beauté, envoûtant , un personnage auquel on s'attache , à qui on va tout " passer " , pour qui on va vibrer....trembler ...qu'on va tout simplement aimer .
Ce livre , c'est un somptueux cadre d'une nature luxuriante hostile ou salvatrice , refuge impénétrable de toutes les misères humaines , milieu privilégié des opprimés et des exclus , ceux dont la Solitude est la principale compagne .Kya , et c'est bien là l'un des principaux thèmes du récit saura s'adapter à tout ...sauf à la Solitude qui va la conduire vers ...Et puis , ne l'oublions pas , il y aura aussi une enquête policière qui , si elle ne me semble pas de nature à détourner notre attention de l'essentiel , n'en demeure pas moins un élément très intéressant dans cette histoire , au point de rendre plus que remarquable le dénouement du roman .
La traduction est très agréable , alerte , efficace , le style fait qu'on lit sans peine un récit qui aurait pu "s'enliser " tant on va rester dans un milieu relativement clos et menaçant , tant par ses décors que par l'attitude des êtres désespérés qui y vivent et ...l'hostilité de ceux qui n'y vivent pas .
De multiples thèmes sociétaux sont abordés avec pudeur , certes , mais avec une force incroyable . C'est un livre qui donne à réfléchir, avec un petit côté " Tom Sawyer " pour le meilleur et " My absolute darling " pour le pire ....Un roman où la violence sans doute un peu " diluée " dans l'opulence de la nature , est perpétuellement présente .
J'ai adoré ce roman , je l'ai dévoré, il m'a touché, ému, beaucoup plu , interpellé.....Je peux me tromper , bien entendu , mais je ne serais pas du tout surpris qu'il recueille de très bons échos. Cet hymne à la nature nous ramène à des valeurs essentielles ....Et s'il suffisait de se rendre " là où chantent les écrevisses " ? Moi , j'y suis allé , c'est un monde qui ne se trouve pas sur les catalogues des voyagistes , oh non , il se trouve dans un très beau bouquin et coûte " vachement " moins cher .
Et même mon libraire a été séduit, alors ...Après , vous me connaissez , hein , moi , j'dis ça , j'dis rien ....C'est bien vous qui voyez....
.











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Delia Owens, après trois ouvrages consacrés à la nature et aux animaux, réussit un magnifique premier roman que j'ai eu la chance de découvrir grâce à Babelio et aux éditions du Seuil.
En lisant Là où chantent les écrevisses, je me suis attaché aux pas de Kya, la Fille des marais. J'ai souffert avec elle. J'ai tremblé. J'ai espéré. J'ai été pétri d'inquiétude. J'ai été révolté mais j'ai vibré et j'ai surtout été émerveillé en découvrant toute les vies pullulant dans ces marais de la côte de Caroline du Nord, aux États-Unis.
Enfant, Kya qui se nomme en réalité Catherine Danielle Clark, est traumatisée par la violence d'un père qui boit et frappe cruellement femme et enfants. Ils vivent dans une cabane, loin de la petite ville de Barkley Cove, au coeur du marais. Un jour, Ma, sa mère, part sans se retourner et c'est le premier grand abandon subi par Kya avant que Jodie, le frère si précieux qui la protégeait, s'en aille à son tour.
Au fil des pages, Kya m'a entraîné dans les chenaux, dans cette nature sauvage, préservée – pour combien de temps ? – où elle ne cesse d'observer et d'apprendre. Ce livre regorge de descriptions vivantes, imagées, au fil des découvertes et des habitudes de Kya et je me suis régalé à chaque fois malgré une certaine tension omniprésente, même dans les moments les plus calmes.
Les services sociaux tentent de l'envoyer à l'école mais elle ne supporte pas les moqueries plus d'une journée, préférant continuer à apprendre au coeur de la nature, donner à manger aux oiseaux sur la plage, recueillir, observer mais elle souffre de la faim et ne sait ni lire, ni écrire.
Sans révéler trop de détails, je dois parler de ces deux amours : Tate et Chase. L'un est toute discrétion, dévouement, lui apprend à lire, à écrire et à compter mais doit partir à l'université. L'autre est la coqueluche des jeunes filles de Barkley Cove et c'est justement sur la découverte de son cadavre que débute le roman, en 1969.
Les dates sont très importantes, précisées au début de chaque chapitre puisque l'auteure remonte en 1952 et c'est la vie de Kya (six ans) qui défile en alternance avec ces mois décisifs de 1969. Solitude est le mot qui revient le plus souvent et j'ai été déchiré à chaque abandon, à chaque raté, à chaque occasion gâchée. le bonheur semblait à portée d'un sourire, d'un contact accepté mais l'héroïne, désabusée par tant d'échecs, préfère la fuite, préfère disparaître dans cette nature qu'elle connaît mieux que les plus grands scientifiques. Elle se réfugie aussi dans la poésie lorsqu'elle est au plus mal ou lorsqu'elle veut conserver quelque secret mais… pour savoir, il faut lire Delia Owens !
Je n'oublie pas de citer Jumping et Mabel, ce couple admirable, si important pour Kya. Enfin, il faut le dire, il y a un procès, une tension insoutenable où le défilé des témoins et leur questionnement révèlent une fois de plus toute la fragilité d'une justice rendue par des humains, sur des mots plus ou moins habilement exploités.
Magnifique découverte, Là où chantent les écrevisses, ce lieu isolé où la nature et Kya retrouvent calme et tranquillité, a été un régal de lecture !

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Quel sublimissime hymne à la nature!Que ce roman m'a émue qu'il est infiniment beau, touchant et inoubliable. Un émerveillement pour les sens. le livre débute par la découverte du cadavre de Chase Andrews, jeune adulte du pays, dans le marais côtier d'une ville de Caroline du Nord. le shérif soupçonnant un meurtre, une enquête est ouverte. Deux récits s'entremêlent: l'enquête policière d'un côté, et l'histoire de Kya de l'autre étalée sur une vingtaine d'années.
Années 50, alors qu'elle vit avec sa famille dans une vétuste cabane isolée du marais, Kya n'a que six ans lorsque sa mère et ses frères et soeurs fuient à peu d'intervalle leur père et mari violent et alcoolique. Désormais seule, cette petite fille sauvage et timide sera rejetée et déshumanisée par les habitants de la ville. « La Fille des marais » doit s'adapter pour survivre dans un milieu à priori dangereux mais « l'ignoble marais » s'avérera être un refuge salutaire. Cet écosystème regorge d'espèces vivantes devenues élémentaires à sa survie surtout que Pa s'absente pendant des jours la laissant seule dans l'incurie. Manquant de tout, souffrant la fin et le froid, le marais l'apaise, la soigne « ...le marais devint sa mère ». Connectée puissamment à son environnement « elle sent pulser la vie parce qu'elle est en lien direct avec sa planète » et ce lien est si bien retranscrit par l'auteure qu'il trouve un fort écho chez le lecteur.
Kya apprend tout de la nature et du monde sauvage qui « l'avait nourrie, instruite et protégée quand personne n'était là pour le faire ».
Grande observatrice de la nature, très créative elle consigne ses observations, collectionne plumes et coquillages et peint avec précision son milieu de vie. On la suit dans son parcours atypique d'amours déçus en accusations non fondées, de rejets en privations de liberté, de ses premiers émois d'adolescente à l'affirmation de soi, de souffrance à résilience dans un décor aux descriptions fabuleuses. le jeune Tate tombera amoureux d'elle et lui apprendra à lire jusqu'à ce qu'il l'abandonne à son tour pour partir faire ses études. Et puis elle rencontre Chase qui lui fait miroiter une autre vie...Les deux récits finissent par se rejoindre et le dernier tiers du roman très cinématographique et particulièrement addictif débouche sur un final bouleversant et inattendu.
« la Fille des marais » par sa trajectoire exceptionnelle deviendra légende et symbole de liberté. N'hésitez pas à embarquer avec Kya sur son bateau en compagnie de ses fidèles oiseaux, éclairé par les astres et les lucioles la nuit pour arpenter les chenaux de son marais mystérieux, sauvage, grouillant de vie afin qu'elle vous mène le coeur serré et le frisson sur la peau jusqu'à la source, l'essentiel : là où l'on entend encore le chant des écrevisses.
Sublime.
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Ce roman est une pépite, une histoire à la fois passionnante, magnifique dans un style épuré, poétique et palpable. Une histoire qui nous fait lever les yeux là où brillent les lucioles dans la nuit.

L'histoire est celle de Kya qui très jeune se retrouve abandonnée par les siens au coeur du marais. Un climat familial difficile avec un père agressif et brutal que chacun fuira les uns après les autres laissant la petite dernière Kya seule avec ce monstre jusqu'au jour où lui aussi partira.
La solitude mais aussi la nature bienveillante la façonneront. le marais deviendra sa mère. du haut de ses dix ans, Kya devra se débrouiller, ce ne sera pas toujours facile, analphabète, craintive, naïve, elle deviendra une petite Robinsonne. Bercée dans cet environnement vert et isolé de tout, Kya n'aura de cesse de contempler et d'observer le fourmillement de la vie autour d'elle, se passionnant par les goélands, les coquillages, l'herbe, les oiseaux, elle deviendra la fille des marais, la fille-terre, la fille-arbre, la fille que personne ne voit si ce n'est que comme une bête curieuse.

Elle fera des rencontres qui elles aussi la façonneront, des heureuses et des mauvaises.

Ce roman m'a passionnée du début à la dernière page. J'aurai aimé qu'il ne s'achève pas tant je m'y sentais bien. Il y a le poumon de la terre dans ce chant des écrevisses, une nature exacerbée et mise à l'honneur de façon magistrale. le personnage de Kya est travaillé, complexe, attachant comme jamais. Même au summum de mon extase littéraire, l'auteure me surprend encore et présente vers la fin un chat avec son mini rôle bien à lui. Quoi demander de plus. J'ai tout aimé dans ce livre. Un gros coup de coeur.
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Grand coup de coeur pour ce roman comme pour beaucoup d'entre vous, je crois.
Delia Owens, raconte en parallèle deux histoires. L'une commence en 1952, lors du départ de la mère de Kya et l'autre en 1969, lors de la découverte du cadavre sous la tour de guet de Chase Andrews. Les deux vont finir par se croiser.
Le roman se déroule dans le Comté de Barkley, en Caroline du Sud.
Difficile de rester insensible lorsque cette fillette Kya, de son vrai nom Catherine Danielle Clark est abandonnée dès l'âge de six ans, d'abord par Ma, sa mère, qu'elle espèrera toujours voir revenir puis par Jodie, son plus jeune frère, ses autres frères et soeurs étant déjà partis. Tous ont fui le père alcoolique et violent. Elle va devoir apprendre à survivre auprès de lui dans une maison précaire perdue au milieu du marais. le père finira par disparaître lui aussi. le marais sera sa seule famille et son refuge naturel. Cette enfant fragile mais curieuse et débrouillarde et surtout très proche de la nature apprend vite à cuisiner, à pêcher pour ensuite échanger moules et poissons contre des vêtements et du carburant pour sa barque. C'est Tate, un jeune garçon qui, avec une grande patience va l'approcher et lui apprendre à lire et à écrire et pour un temps l'aider à vivre sa solitude. Il l'abandonnera à son tour pour ses études.
En parallèle, donc, deux gamins découvrent le corps sans vie de Chase Andrews allongé sous la tour de guet et alertent aussitôt le shérif. Bien vite il va s'avérer qu'il ne s'agit pas d'un accident et une enquête va être ouverte, enquête qui est un élément important du roman.
Ce qui est magnifique dans ce roman comme la belle couverture nous le fait pressentir, c'est la nature dans laquelle nous immerge l'écrivaine, une nature luxuriante qui sera le refuge de Kya. C'est en parlant aux oiseaux, en les nourrissant, en collectionnant les plumes et en les peignant, en observant les coquillages, les herbes qu'elle arrive à grandir et à surpasser cet isolement et cette solitude : un magnifique destin de femme, un destin hors normes. Ce marais qui relie la terre à l'océan est quant à lui un personnage à part entière.
Là où chantent les écrevisses est un roman plein de poésie, de sensualité, de délicatesse, de pudeur. Quel moment sublimement décrit et émouvant, par exemple, lorsque Kya a ses premières règles... Mais c'est aussi un roman qui aborde le racisme avec toute la cruauté qu'il représente, racisme envers l'homme de couleur, envers l'autre tout simplement qui vit différemment.
Il n'est guère surprenant que ce premier roman de Delia Owens, zoologue et écrivaine, véritable hymne à la nature et à la liberté, à la force que l'on porte en soi, soit déjà pressenti pour une adaptation au cinéma ! Un roman qui peut révéler également de grosses surprises.

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Ce roman a un charme irrésistible qui m'a complètement emportée ...

... malgré des rebondissements téléphonés au niveau de l'enquête ( dès le prologue, on sait qu'un jeune homme a été retrouvé mort dans le marais )
... malgré son petit côté bluette
... malgré son idéalisation de la pauvreté rurale et de la vie enchantée au contact de la nature
... malgré un certain monochromatisme pour dépeindre les personnages secondaires, peu complexes
... malgré l'invraisemblable polymathie de l'héroïne Kya, enfant sauvage illettrée se muant en une écrivain-artiste-poète-scientifique reconnue.

Mais voilà, il y a Kya, et Kya, c'est juste un des ces personnages féminins inoubliables comme je les adore, originale et vivante, survivante. La fille des marais de Caroline du Nord, abandonnée par tous les membres de sa famille, les uns après les autres, devenue paria accusée de meurtre. Elle restera en moi. On la découvre à 6 ans, livrée à elle même, à peine au contact des hommes, et pourtant ne pouvant pleinement renoncée à son humanité. On la voit grandir de 1952 à 1970. Chaque page palpite de Kya et de sa volonté à rompre sa solitude, quitte à accéder à la douleur et la déception. La ligne émotionnelle est tenue, forte, persistante, mais ne tombe jamais dans le pathos ou le voyeurisme.

En fait, ce roman est un conte quasi intemporel sur le passage à l'âge adulte et Delia Owens une merveilleuse conteuse, à l'ancienne, avec sa morale dénonçant l'étroitesse d'esprit, avec ses personnages vertueux ( magnifique couple formé par Jumping et Mabel, les parents de substitution de Kya, des Afro-Américains ) et ses « méchants » issus de la petite communauté de Barkley Cove, étroite d'esprit, à la recherche de boucs émissaires si on sort de la norme. La fin avec son surprenant petit twist laisse un sentiment d'accomplissement, ce que font toujours les histoires bien racontées.

Au-delà du destin exceptionnel de Kya, ce sont les pages célébrant la symbiose établie entre Kya et la nature turbulente du marais, devenue sa mère, que j'ai savourées. le décor filmique remplit la tête d'images vives qui restent ancrées jusqu'à la dernière pages. Avec son lyrisme justement dosé, empli de chemins sablonneux et de lagunes vertes, de chênes et de sycomores, de bosquets de palmiers nains, de dindons sauvages, hérons et phaétons. Delia Owens est zoologue, spécialiste de la faune africaine ; elle transmet en toute simplicité tout son amour pour la nature, qu'elle soit faune et flore.

Et puis, il y a ces poèmes qui ponctuent et rythment toute la deuxième moitié du récit. Des extraits d'Emily Dickinson, par exemple, ou de la poétesse fictive Amanda Hamilton. Je les attendais avec impatience. Respirations apaisantes pour Kya plongée dans la tourmente d'un procès, comme pour le lecteur. Reflets des pensées les plus profondes de Kya, jusqu'à ce que l'ultime révèle tout ce que le lecteur n'avait pas su voir.

Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée
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Quel plaisir de tourner les pages en compagnie de Kya, la fille des marais, la laissée pour compte, trahie, abandonnée par tous ceux qui lui sont chers!

Le père est si violent que sa mère fuit la maison qui aurait été fatale, et les frères et soeurs ne tardent pas à s'éloigner eux aussi, laissant la fillette en compagnie de cet homme si peu fiable. Jusqu'à ce qu'il disparaisse lui aussi.

Kya n'a pas une nature à se laisser dépérir, et organise sa survie, aidée par la présence et le soutien discret, de Mabel et Jumping, qui tiennent la station service en bordure du marais. C'est dans la masure qui servait de logement à la famille, dans un décor minimaliste, qu'elle observe, son environnement, incollable sur les oiseaux, les herbes les coquillages , elle qui ne sait pas lire.

Les années passent, Kya grandit, et Tate, l'ami de toujours parvient à l'apprivoiser, et lui apporte une aide fondamentale, en lui apprenant la lecture.

Le roman, clairement inscrit dans le mouvement de nature-writing, s'apparente également à ces romans très américains qui racontent la destinée étonnante de personnages voués par leurs origines ou leur histoire familiale à une survie précaire et qui malgré tout s'en sortent avec les honneurs. C'est ici ce qui rend l'héroïne si sympathique, et crée le manque lorsque l'on doit la quitter.

Pour renforcer l'addiction et éviter que le récit se borne à des mièvreries, un meurtre vient pimenter l'histoire. Et parallèlement aux années qui passent dans le marais, l'enquête sur la mort de Chase Andrews focalise le récit sur une courte période de l'année 1970.


Très bon roman, un grand plaisir, tant pour l'empathie que suscite Kya que pour le séjour au coeur de ce marais grouillant de vie.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Barkley Cove, 1952. En ce matin brûlant d'août, Kya, âgée de 6 ans, est étonnée d'apercevoir sa mère, une valise à la main, qui descend le chemin sablonneux. Sans un regard en arrière. Pendant des jours, la jeune fille attendra impatiemment son retour. En vain. Puis, à leur tour, les trois aînés quittent la cabane des marais. Ne reste que son père et Jodie qui, malheureusement, ne tarde pas à s'en aller. Abandonnée par les siens, Kya doit maintenant supporter le caractère colérique de Pa, son alcool mauvais et ses longues journées d'absence. Loin de la civilisation, au coeur du marais qui deviendra son seul refuge, elle devra apprendre à vivre et survivre...
Barkley Cove, 1969. Deux gamins découvrent, horrifiés, le corps sans vie de Chase Mathews dans le marécage, au pied de la vieille tour de guet. Une mauvaise chute ? Un crime ? Sur place, le shérif Ed Jackson et son adjoint sont surpris de constater l'absence d'empreintes...

Tout à la fois hymne à la nature sauvage, récit initiatique, roman d'amour(s) et thriller juridique, Là où chantent les écrevisses nous plonge au coeur des années 50 et 60 et nous dépeint, avec force et passion, la vie de Kya. Délaissée à tour de rôle par les siens, sauvage, débrouillarde, indépendante et farouche, Kya ne pourra compter que sur elle-même et le marais, devenu sa seule famille. C'est dans ce décor qu'elle se passionnera pour tout ce qui l'entoure (oiseaux, insectes, coquillages...) et qu'elle se laissera timidement approcher et apprivoiser par Tate. Une relation décrite avec pudeur et subtilité. Alternant l'adolescence et l'apprentissage de Kya avec l'enquête policière sur la mort d'Andrews Chase, ce roman est avant tout une véritable ode à la nature, où faune et flore sont des personnages à part entière. Delia Owens nous offre un magnifique roman, émouvant, empreint d'humanité et servi par une plume sensible...
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Trois raisons me conduisent à mettre cinq étoiles à ce roman qui m'a été adressé dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée. Je remercie à cette occasion les éditions du Seuil et Babelio.

Ce roman est bien écrit. D'une facture agréable il suit une logique basée sur des retours sur le passé chaque fois que cela est nécessaire sans pour autant alourdir le texte.

L'histoire est singulière et permet à l'auteure de disposer ça et là et d'une façon on ne peut plus habile de nombreuses informations sur le comportement animalier. Les personnages sont pour certains attachants pour d'autres repoussants mais tous ont un parcours déroutant, fort et rugueux tout comme le décor si brillamment décrit, situé dans le marais de Barkley Cove une petite ville de Caroline du Nord.

L'intrigue, l'enquête et le point final font monter la pression tranquillement mais sûrement. le lecteur n'a pas envie de lâcher passant d'une furieuse envie de protéger, de prévenir, de frapper, de s'insurger ou de comprendre, mais il est là au coeur du marais à « l'ombre sur la souche du chêne ou au soleil sur la plage » entouré des oies sauvages, des grues, des insectes et des coquillages.

« Des kilomètres d'herbes fanées, ayant dispersé leurs graines, penchaient la tête d'un air vaincu. le vent se déchaînait, et agitait les tiges sèches dans un vacarme assourdissant. » et l'auteure, qui comprend la nature, l'investit et nous l'offre en écrin pour traiter de la liberté, de l'abandon, de la séparation et surtout de la rumeur. La rumeur qui enfle au fil des pages, qui éclabousse entrainant au passage des conséquences terribles, des blessures tenaces et des actes manqués.

Je ne présente pas les personnages. Je précise simplement qu'ils s'intègrent à la faune animale certains féroces en diable, d'autres farouches, d'autres plus sociables mais tous qu'ils aient un profil obscur ou lumineux sont nécessaires à la trame voulue par Delia Owens. Un monde sauvage de beauté et de lutte acharnée. Un monde où la vraie richesse consiste à observer une luciole ou à nourrir les oiseaux de mer, où le confort absolu ne peut exister sans une solitude consentie.

La fin m'a semblé un peu édulcorée. Est-ce à dire qu'immergée dans un contexte inhabituel, ressentant un risque imminent à chaque chapitre, je me suis habituée à l'ambiance du marais, à ses ombres, ses « on-dit » et qu'une fin un peu plus tourmentée me semblait sans doute plus logique.
Un excellent moment de lecture. Une rencontre insolite avec la nature dans ce qu'elle a de plus grandiose, avec la faune dans ce qu'elle a de plus extravagant et avec des personnages que pour ma part je n'avais jamais rencontré.

Un très bon roman.
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Enorme coup de coeur ! de ce roman j'ai apprécié toutes les composantes :

d'abord l'histoire, la belle et insoutenable histoire d'une fillette livrée à elle-même, éduquée par la nature, fille du marais, son royaume, bien plus riche que le plus riche des habitants de la ville voisine, riche de connaissances qu'elle a acquises seule, riche du marais qui est sien contre vents et marée, riche de cette vie qui foisonne autour d'elle, riche .... et seule...

Ensuite cet équilibre des personnages, entre altruisme et méchanceté, de belles personnes et de tristes individus, et enfin cet écrit poétique que nous offre l'auteur, un texte magnifique texte que je me suis surprise à lire à voix haute pour faire sonner les mots. Une belle ode à la nature et une invitation à accepter ce qu'elle nous offre et ce qu'elle peut reprendre.

Ce récit possède tout ce qu'il faut pour accrocher le lecteur : une héroïne d'une finesse inouïe avec ses doutes, ses certitudes, ses peines, ses amours, la vie d'une petite communauté à laquelle on s'attache volontiers, un certain suspens généré par la découverte du corps de ce jeune homme, et la question que cet événement suscite, une plongée progressive dans l'histoire qui permettra de découvrir peu à peu les personnages et qui dévoilera ses secrets avec parcimonie jusqu'à la fin, récit admirablement structuré et savant dosage de l'information délivrée par l'auteure.

Pas d'ennui, pas de longueur, mais de la poésie et encore de la poésie dans ce monde de brutes.

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