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Critique de cedratier


« le bestial serviteur du pasteur Huuskonen » Arto Paasilinna (310p, Denoël)
Voici, au milieu des années quatre-vingt-dix, l'histoire délirante d'un pasteur finlandais anticonformiste, plus ou moins alcoolique, déjanté et bon vivant, à qui ses paroissiens offrent un jour, dans des conditions ubuesques, un ourson orphelin. En rupture de ban familiale et de foi luthérienne, le pasteur va se lier au plantigrade, s'en occuper comme d'un enfant, plus ou moins hiberner dans sa tanière avec lui… et une pimpante universitaire, puis commencer son éducation et l'emmener dans ses pérégrinations rocambolesques. On va les suivre dans le Grand-Nord finlandais, sur une île déglinguée de l'ex-URSS effondrée, puis jusqu'en Méditerrané. Entre dressage d'ourson (au métier de serveur, aux danses slaves, au brossage de dents, au torchage de cul ou aux gestes religieux), quête de messages extra-terrestres, bagarres rabelaisiennes et bienfaits du sauna finlandais sur l'île de Malte, Paasilinna nous offre une fable animalière hors du commun et surtout hors de la réalité. La première moitié du livre, je me suis laissé prendre à l'humour de l'auteur, à ses extravagances, à ses paysages nordiques et enneigés aussi, à la soif de liberté de son héros. Puis je me suis lassé. Sans doute parce que ce roman, écrit en 1995, soit vingt ans après « le lièvre de Vatanen », semble vouloir en reprendre au pied de la lettre les recettes d'écriture qui avaient fait le succès (mérité à mon sens) de cet opus-là. Mais celui-ci traîne en longueur, s'étire, ça sent finalement le réchauffé, et la frontière entre la fable et le grand n'importe quoi se révèle ici assez perméable, même si l'éditeur, dans sa quatrième de couverture, cherche de manière un peu présomptueuse à faire passer l'errance hasardeuse du pasteur plus ou moins défroqué pour une quête du sens de l'existence.
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