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Critique de Basilio


Écrit en 1974, Prisonniers du paradis est le second roman d'Arto Paasilinna. Sur une île d'Indonésie, les rescapés d'une catastrophe aérienne s'organisent en une société idéale. Comme Mr Jourdain qui prosifiait à son insu, nos ex-capitalistes font du communisme sans le savoir.

Dans cette oeuvre où il n'est pas encore lui-même, Paasilinna n'a pas fait la rencontre décisive de ses thèmes, des paysages sauvages de Carélie, de son héros vivant mais si seul, incapable de transiger avec une communauté veule et qu'il raille de son ironie mordante. Là, son idéal de la Nature demeure très classiquement la jungle ; et des êtres de bonne volonté y vivent aisément en harmonie. Au long de ce récit tiède et mou, l'accent est mis, à la Jules Verne, sur l'aménagement de la vie sociale et les astuces de survie. Rares sont les anecdotes qui prêtent à sourire, mal présentées, vite gâchées. La conclusion sans surprise ne provoque aucune catharsis.

C'est qu'avant tout Paasilinna a cherché dans ce roman à délivrer, presque au premier degré, un message politique. Il amène le lecteur à adhérer à cette construction sociale qui se fait simplement, au fil du temps, à partir de rien. Il démontre ainsi que si cette « organisation naturelle » s'est perdue, c'est en raison de la propriété. Il appuie la critique thoreauvienne de la consommation industrielle, il rejette avec Proudhon le concept d'une « propriété naturelle ». Dans une société humaine qui, comme celle des Prisonniers du paradis, ne dégagerait aucun excédent, il serait d'ailleurs impossible que certains s'accaparent le profit du travail des autres. Cela signerait l'extinction de la société-même.
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