Je ne vais pas revenir sur le style de l'auteur : il est déjà bien ancré à travers son histoire et expliqué dans ma chronique du premier tome. Je ne vais donc pas m'attarder dessus : je ne ressens aucun changement à ce niveau-là.
Je vais donc directement passer à l'intrigue. Dans ce second volet, d'esclave Damen est promu esclave-guerrier, confident le plus proche et homme de presque-confiance de Laurent. Sa soumission n'est pas totale, comme jamais, mais le prince d'Akielos est un homme de parole – sans compter son propre intérêt à voir Laurent prendre le trône qui lui revient de droit.
Le volume est une succession d'intrigues guerrières et politiques, un jeu d'échec mis en place par le régent de Vère et joué intelligemment par Laurent. Si intelligemment que, malgré les coups durs et les défaites, il semble néanmoins sans sortir face aux assassinats programmés par son oncle.
Alors que Laurent prend tous les moyens à sa disposition pour déjouer les coups de son oncle, il emmène Damen partout avec lui, lui faisant confiance bien malgré lui pour assurer ses arrières… et parfois même ses devants. La relation entre ces deux-là change radicalement, devenant de plus en plus ambigüe, que ce soit haine, domination, soumission, incompréhension, cachotterie, mensonge, sentiments incongrus naissants… Leur relation compliquée et leurs discussions vives, inappropriées au vu de leurs statuts actuels respectifs, saupoudré par leurs conseils de guerre, la formation des troupes et l'enrayement des ennemis du prince, font de ce volume une partie bien plus intéressante que le premier tome… et bien plus longue ! L'auteur ne nous présente pas une seule attaque vite contrecarrée, non ! ; ses intrigues sont sournoises, à l'image de Laurent et de ce qu'on pense des vérétiens, alambiquées, jamais directes. Si on croit être arrivé au bout d'une partie du jeu, on se trompe lourdement car derrière, d'autres coups sont en cours, pour en venir au échec et mat final. La partie n'est jamais gagnée, il y a toujours une sortie de secours, que ce soit pour Laurent ou pour son oncle. de ce fait, on en découvre toujours plus sur Laurent, à travers le regard de Damen qui, malgré sa haine ne peut s'empêcher de se sentir intrigué. Une forme de respect s'installe doucement entre eux, ainsi qu'une reconnaissance de valeur en tant qu'homme.
Le combat contre le régent de Vère n'est pas fini et empire même à la fin du volume. Pourtant, un évènement primordiale risque bien de tout changer ; qu'il soit avantageux ou non, Damen fera certainement tout pour gagner la guerre, que ce soit en Vère ou dans son propre pays.
En conclusion, je dirais simplement que les répliques cinglantes et vindicatives de Laurent sont toujours aussi passionnantes à lire, surtout quand, en contrepartie, Damen ne se laisse jamais moucher par de telles paroles. Cela contribue énormément à l'évolution de leur relation ambigüe dont j'ai parlé plus haut. Ce sont ces divers petits changements, de situations, de décors, de relations, qui font de ce second volume un volet encore meilleur que le premier. J'ai tout simplement hâte de découvrir la suite.
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