Il (Gaston Fébus) essaie par contre de trouver une explication logique à une tradition qui peut paraître aberrante : si la louve choisit le plus laid des mâles qui la suivent, c'est en fait qu'elle choisit celui qui a le plus couru et le plus jeûné pour la suivre pendant des jours et des jours et qui donc finit par être le plus maigre et le plus misérable.
"Chez les Sarrasins, les Juifs, les Chrétiens d'Espagne, de France, d'Angleterre, d'Allemagne et de la Lombardie, en deçà et au-delà des mers, mon nom est connu." Cette orgueilleuse affirmation, même si elle s'insère dans une prière rendant grâce à Dieu des bienfaits dont il l'a comblé, reflète la conscience qu'avait Fébus de sa propre gloire.
C'est tout cela qui plane au printemps 1331. Sur l'enfant qui vient de naître, des fées ont dû se pencher : il sera beau, savant, intelligent et charmeur...Mais les démons de la discorde et de la guerre sont là aussi : la vie de Gaston III ne sera pas un long fleuve tranquille.
La gloire de Fébus s’entrelace de cette noirceur autant que de la brillance qu’il a donnée à sa cour. (p.431)
Parce que, à la louange convenue envers un prince mécène, s’ajoutait une fascination qui lui était propre. Fascination du nom choisi, fascination de la légende forgée, cette légende qui suivit le cheminement de l’homme, de la lumière de la jeunesse au soleil noir de l’âge mûr. (p.432)