Citations sur La trêve (10)
Le sentiment amoureux est une chose étrange. Une fois disparu, on est incapable de dire pourquoi il a surgi. (p.19)
Certains gardiens (de prison) trouvaient incroyable qu'un type, depuis aussi longtemps dans le métier parvienne à garder confiance dans la nature humaine en espérant toujours le meilleur. C'était pourtant le cas de Robie et si tout le monde l'aimait bien, c'était probablement à cause de cet incorrigible optimisme. (p. 130)
Tous les deux vivaient un moment inédit, quelque chose qui ne leur etait jamais arrive auparavant .Une attirance , une sorte de faim d'être ensemble, encore et encore, de se prendre dans les bras, de s' aimer, de se noyer dans l'autre, et pourtant d'en ressortir plus vivant qu'au premier jour de la Création, avec la sensation que le monde leur appartenait. (p.61)
ose
Non, personne ne lui avait donné, comme elle, le désir de mourir en même temps que celui de vivre par dessus tout. (p.75)
"J'arrive", dit-il sur la radio. "Quoi de neuf ? "
"Rien qui vaille le déplacement", lui répondit le brigadier de l'accueil.
"Comment ça, rien ? Pas de putes dans le panier à salade, pas de bagarres, pas de violences conjugales? "
"Non, rien."
"C'est étrange", dit Simon.
Il ne se souvenait pas que ce soit jamais arrivé.
Quoi qu'il en soit, ses souvenirs évoquaient un monde plus raffiné, où les gens étaient moins grossiers, moins vulgaires, moins bassement intéressés (...) Un monde plus beau où l'on avait une vie, pas un plan de carrière, où -home- voulait dire chez soi et non page d'accueil sur le web (...) (p.182-183)
La société des enfermés s'organisait comme la société des hommes libres. Dedans comme dehors, c'était la même course pour le pouvoir. (p. 128-129)
C'était merveilleux de penser à quelqu'un...elle avait comparé les échanges inoffensifs qu'elle avait avec ses autres collègues et ceux qu'elle avait avec lui. (....) Mais elle se méfiait d'elle-même, craignant que les années de solitude ne lui fassent imaginer de la chimie là où elle n'existait pas (p.78)
Elle venait enfin de réaliser à quel point elle détestait les fanatiques, les activistes, ou quiconque croyait posséder la réponse aux innombrables questions dont le monde regorgeait.Cette histoire de religion aussi la dérangeait. La religion, c'était l'espérance et la consolation, pas la souffrance et le conflits perpétuels. La religion, c'était la lumière, pas l'obscurité. (p.106)
"Il n'était pas devin, mais ses années de service lui avaient appris au moins une chose : à peu près n'importe quoi pouvait arriver n'importe quand." (Saïdeh Pakravan)