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Elles ont la couleur de la bière sans alcool, la couleur de la terre,celle du beurre de cacahuètes.
Leur peau est aussi sombre que le crépuscule lorsque leurs mères allument les lampes dans les pièces vides.
Elles aiment les glaces à l'eau, la pizza sicilienne spongieuse dégoulinante d'huile orange, chanter à tue-tête Mariah Carey
Elles s'appellent Nadira, Trish, Anjali, Michaela... Elles sont d'origine pakistanaise, guyanaise, haïtienne, philippine...
Elles sont amies, vivent dans le Queens et se jurent de ne jamais se séparer et d'être unies pour toute la vie.

De filles, elles deviennent adolescentes puis femmes. Elles avaient juré d'être toujours ensemble mais la vie fait que leur chemin se séparent. Mais comment faire ses choix lorsque l'on est tiraillé entre sa vie dans son quartier et l'envie d'aller plus loin, d'aspirer à autre chose tout en essayant de ne pas renier ses origines, au risque de se perdre parfois, de se regarder dans un miroir et ne pas se reconnaître. Certaines restent, d'autres partent, un fossé se creusent mais qui a changé ? Malgré l'éloignement elles aiment se retrouver, parler de leur vie et du passé.

Les filles comme nous, c'est un texte fort où le Nous l'emporte par-dessus tout. Une seule voix qui englobe le portrait de ses filles sans savoir exactement qui prend la parole car elle forme un tout.
Un texte coupé de chapitres ayant chacun un thème divers dont certains sont forts : la présidence de Donald Trump, leurs frères, le voyage dans le pays de leurs ancêtres, leur vie dans un monde de blancs.

C'est une lecture qui nous envoie dans un tourbillon d'émotions, il y a des passages où l'on rit, d'autres où l'on est fortement ému par ces filles et leur destin, par leur questionnements, leurs doutes et les tiraillements qui les oppresse entre leurs devoirs envers leur famille et leur désirs.

Véritable quête d'identité pour ces Brown Girls dans un monde si dur.

Un premier roman réussi.
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La lecture m'a, dans un premier temps, désarçonnée mais une fois le cap de la surprise passée, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce texte et je me suis laissée porter par les mots de Daphne Palasi Andreades.

A la façon d'un slam ou d'une chanson, Daphne Palasi Andreades nous immerge dans une communauté au coeur de New York. Les personnages ne sont pas clairement identifiés/identifiables et il n'y a pas de trame narrative à proprement parler. le texte est plutôt clamé à l'unisson par une multitude de femmes qui se retrouvent dans cette quête identitaire du fait de leur couleur de peau, de leurs origines sociales, de leur prénom et de leur genre.

Issues de la première ou de la deuxième génération d'expatriés, ces fillettes, adolescentes puis, jeunes femmes ont du mal à trouver leur place. Tiraillées entre, d'une part, leurs origines et la culture de leurs ascendants et, d'autre part, le rêve américain tel qu'il est diffusé dans les médias et auquel elles aspirent sans s'y reconnaître.

Si certaines ne désirent qu'une chose : quitter leur quartier pour évoluer dans les hautes sphères de Manhattan, d'autres, à l'inverse, redoutent le changement et s'accrochent à ce qu'elles connaissent.

Les chemins de ces copines soudées par les souvenirs de l'enfance se séparent alors dans des directions opposées. Pourtant, leurs préoccupations restent les mêmes. Car dans les grandes universités, les sociétés cotées, les places tendances, intégrées à force de volonté, peu sont celles et ceux qui leur ressemblent.

Cette errance identitaire plane dans tous les domaines de leur vie et on se demande si elle prendra fin un jour.

Au fil des chapitres qui défilent en même temps que l'âge de ces femmes accroît, la compréhension de soi et du monde se fait plus facile et, avec elle, une certaine acceptation.

Par la force d'évocation de ses mots, Daphne Palasi Andreades a réussi le bel exploit de capter le lecteur par un texte en prose, s'éloignant d'un schéma narratif classique.

Alors, je reconnais que cet ouvrage ne plaira pas à tous, mais il s'agit d'une fenêtre vers un autre que soi, d'une ouverture sur le monde et les autres. Ce texte porte un message universel : « Pourquoi avoir cru que chez soi se résumait à un seul endroit ? Alors qu'exister dans ces corps signifie porter en soi plusieurs mondes ? »
Lien : https://thecosmicsam.com
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Les filles comme nous vous emmène au coeur du Queens où de multiples voix se réunissent pour témoigner de ce qu'est d'être une fille à la culture métissée.

Leurs parents viennent d'ailleurs et elles vivent depuis toujours ici. le cul entre deux chaises, entre, leurs envies d'émancipation, leurs décisions ainsi que leurs choix de vie. Même, leurs rêves ne sont pas anodins. Elles doivent continuellement s'ajuster dans ce monde inhospitalier où elles tentent vainement de ne pas trahir les siens et surtout de ne pas se trahir.

Daphne Palasi Andreades nous somme, un instant, d'écouter.
D'écouter celles qui ne viennent pas d'un milieu social aisé, celles qui possèdent un patrimoine multiple avec lequel, il n'est pas toujours évident de composer, celles qui subissent des injustices dues à leur genre, leur couleur de peau, leur orientation sexuelle... Celles qui ne répondent pas aux attentes de leurs parents et j'en passe.

L'autrice a réussi avec intelligence à nous faire découvrir de multiples récits à travers un pronom qui rassemble, le nous. On entend alors une chorale de femmes toutes puissantes par leur nombre, les rendant enfin visibles. C'est ainsi que de l'enfance à l'âge adulte, rien ne nous sera omis, le moindre obstacle, la moindre injustice... Leurs pensées les plus intimes et leurs doutes nous seront contés.

C'est un récit qui apportera énormément à ceux qui décident enfin d'écouter et encore plus à toutes celles qui pourront s'identifier.

Ce premier roman est réussi et je le recommande chaudement.
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Elles s'appellent Chanelle, Deepika, Ronnie, Lina, mais elles pourraient s'appeler Naz, Najira, Xiu ou Anjzli. Ce sont des filles à la peau brune. Couleur de la terre. Couleur du beurre de cacahuète. Couleur de la bière sans alcool du 7-Eleven. Elles vivent dans le Queens, à New York, grandissent dans des quartiers peuplés de filles et de garçons à la peau brune, cherchent à en partir, parfois, vont étudier dans des quartiers huppés, décident de rester. Toujours, toujours, se justifier. de partir, de rester, de tomber amoureuse d'un garçon blanc, d'une fille blanche. Subir le racisme, celui qui se dit tout haut, et celui - tellement plus insidieux - qui se glisse dans les phrases les plus anodines et tisse jour après jour sa toile. Une prison de mots.

Filles à la peau brune qui, un jour, retournent dans leur pays d'origine, ni d'ici de là-bas. Étudient. Trouvent un emploi. Se marient. Retrouvent leurs amies et évoquent le temps passé, le quartier devenu "blanc", la gentrification, la politique, et les murs entre les nations. Ont un enfant - parfois. Construisent une vie qui ne ressemble pas, surtout pas, à celle de leurs parents. Ou y ressemblent bien trop. Filles à la peau brune filles à la peau brune filles à la peau brune.

Il ne se passe "rien" dans ce roman, qui ne se déroule pas classiquement, en suivant une intrigue, mais nous conduit à découvrir une multitudes de destins, dans tout ce qu'ils peuvent avoir de personnel, de choisi, et tout ce qu'ils peuvent avoir de systémique, de subi. Il ne se passe "rien" et pourtant, il se passe tout. Toute une vie, de la naissance à la mort. Un faisceau de vies, et toutes les questions qu'elles posent, les questions de racisme, de féminisme, de sororité, d'incompréhension des classes.

Et c'est beau, et ça se dévore, ou ça se déguste, selon vos envies, court chapitre par court chapitre. C'est une lecture atypique, puissante, originale et je suis vraiment ravie que la Masse Critique de Babelio m'ait permis de le découvrir, car je serai sûrement passée à côté autrement !
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Premier roman
Les filles comme nous sont des filles issues d'une immigration récente. Elles sont généralement nées aux USA, ce sont leurs parents qui ont fui la pauvreté. Elles ont la peau plus ou moins foncée avec des cheveux raides ou frisés, selon leur pays d'origine. Au départ je pensais que l'auteur parlaient de toutes les filles de couleur mais elle n'aborde pas la problématique des filles issues de l'esclavage. Il faut préciser que Daphne Palasi Andreades est d'origine philippine.
J'ai bien aimé le leitmotiv "Filles de couleur filles de couleur fille de couleur", parfois suivi d'une litanie de prénoms de toute origine, puis "nous…. " ou bien "certaines d'entre nous… ". Ce n'est pas à proprement parler un roman choral puisque c'est toujours "nous" qui raconte mais ce "nous" met en scène toutes les situations possibles. Elles sont courageuses ces filles, elles veulent s'en sortir, pas comme leurs frères. Elles se veulent des êtres libres, ne comprennent pas leur mère, encore moins leurs tantes restées au pays. Elles sont aussi un peu fofolles et veulent profiter de la vie. Elles sont en fait comme toutes les filles occidentales, et certainement d'ailleurs, qui refusent de suivre les injonctions de leur mère et leurs diktats ancestraux. Elles ont toujours l'obsession du "garçon blanc" et pourtant…. la nostalgie du "garçon de couleur" reste.
Si j'ai trouvé le sujet passionnant, le parti-pris narratif original, les répétitions nécessaires, j'ai tout de même trouvé ces répétitions un peu trop nombreuses et les thèmes abordés un peu répétitifs. Bien que court, ce récit m'a paru un peu long. C'est un premier roman intéressant à l'écriture insolite et, en tout cas, une auteure à suivre !
#LesFillescommenous #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Les filles comme nous est un premier roman très intéressant et à la narration pour le moins particulière car le récit est raconté en nous.

C'est un groupe de filles vivant dans le Queens, des filles de couleurs, d'origine chinoise, africaine, mexicaine, philippine, qui nous décrivent leur vie. Chacune a un parcours singulier, l'une souhaite être artiste, une autre infirmière, informaticienne, une autre encore, devient mère ou cinéaste...elles restent cependant des filles de couleurs. Une minorité. L'auteure nous pousse à de nombreuses réflexions. Nous renvoie en tant que lecteur à nos préjugés, bousculent nos pensées. Ces filles parlent de racisme ordinaire, des difficultés de l'immigration, de l'envie de s'en sortir, de la peur de quitter le quartier, du rêve d'épouser un Blanc...
Les thèmes sont nombreux.

Ce premier roman singulier peut presque être qualifié d'essai sur l'identité. Qui sont-elles, ces filles de couleur ? Quelle est leur place ?

Ne tardez pas à le découvrir en lisant ce livre.
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Un roman écrit par une seule femme mais qui donne voix à toute une communauté en nous parlant toujours avec le "nous". Une sorte de journal intime des filles "à la peau brune" qui va nous livrer leur vie. Des aventures, les rencontres, l'amitié qui les lie, les relations pas toujours évidentes avec leurs mères, leur enfance, les études, la vie active, la vie de femme et puis de mère pour certaine, puis la fin.

Je que j'aime dans ce roman, c'est qu'à travers ce "nous" on découvre une foule de personnalités car toute les filles "à la peau brune" n'ont pas le même caractère, n'ont pas les mêmes objectives, les mêmes envies, les mêmes amours. Un "nous" qui nous permet de vivre plusieurs vies, de voyager, de voir de quelle façon la vie a souvent été injuste envers elles parce qu'elles ont "la peau brune".

On se fond un peu en elle en les découvrant. Un texte qui est plein de réflexions très justes sur le statut qu'on leur donne, sur ce qu'elles ressentent.

Avec leurs yeux, on voit l'évolution d'un lieu de vie, le Queens qui va bien changer entre le début et la fin de cette histoire. Les changements dans les communautés mais aussi dans leur manière de voir les choses, d'évoluer. Elles vont suivre des chemins différents. Malgré leur amitié, elles vont s'éloigner mais prendront plaisir à parfois se retrouver.

Un roman riche et profond à la narration originale. Un nous emporte et nous captive, tout en étant saisissant de vérité. J'ai beaucoup aimé.
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Je pourrais commencer par "J'aurais voulu aimer ce livre".

Et c'est vrai, j'aurais voulu l'aimer ! La thématique des "filles de couleurs" qui grandissent dans leur quartier, choisissent d'en partir ou d'y rester, de vivre ou de se laisser vivre aurait pu vraiment me convaincre. Il y a des beaux moments notamment lors de ces longues litanies où les jeunes femmes se parlent à elles-mêmes et rendent compte de leur évolution. On sent une forme de poésie dans la répétition du terme "filles de couleur".

Pourtant, il y a aussi de trop nombreuses longueurs et des passages lents qui ont entrainé un décrochage de ma part. le style est parfois lourd, avec des phrases longues. Parfois je ne me souvenais plus du début au moment de la terminer.

J'en ressors un peu frustrée parce que les thèmes abordés sont vraiment riches (le métissage des couples, l'accès à la présidence de Trump, la question des origines). Mais ils sont desservis par ce style parfois complexe à suivre.

Dommage. Mais comme c'est un premier roman, je suis convaincue que ça ira mieux dans le prochain !
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Le ton est direct, les phrases parfois incisives pour témoigner de la vie pas vraiment de rêve de ces"filles comme nous", celles dont fait partie l'auteure Daphne Palasi Andreades, des filles noires ou métisses, originaires d'un quartier new-yorkais pauvre, le Queens.
Ce parti pris d'un pronom personnel collectif a l'avantage de marquer nos esprits sur une expérience et un ressenti communs à ces filles, adolescentes, femmes, mères, puis femmes plus âgées.. L'auteure est habile : parfois, elle généralise certains vécus mais elle sait différencier les situations, par exemple, le choix d'avoir un enfant ou pas, de vivre en couple ou pas, d'avorter ou pas...
le récit nous parle de leur adolescence, de l'école, des études, de la vie amoureuse, de la famille, des désirs d'enfants. Les personnages sont confrontés aux mêmes questions, aux mêmes situations mais elles n(ont pas forcément les mêmes aspirations.
Daphne Palasi Andreades a grandi dans le Queens, sa famille est originaire des Philippines. Elle est diplômée de l'université de Columbia. En écrivant un roman à la première personne du pluriel, elle nous fait vivre dans la peau de personnages multiples, unis dans leur identité de filles noires d'immigrés. de quoi faire réfléchir.
Cette lecture à la construction très originale ne m'a pas laissée indifférente.Je me suis laissée emporter par ces tranches de vie de filles d'immigrés qui ont fui leur pays dans l'espoir d'une vie meilleure.
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Un très bon moment de lecture.
L'utilisation du « nous » fait l'effet d'une claque tout le long du roman. On ne peut s'attacher à un personnage car c'est en réalité toutes ces femmes qui vivent ces histoires et ces moments de vie. Elles sont drôles, touchantes, dévastatrices et révoltantes. On ressent une profonde empathie tout au long du récit et s'attache à des vies qui ne sont mentionnées que par leurs actions.
Je reste un peu sur ma faim quant à la fin de l'histoire. le choix de l'autrice de poursuivre dans l'utilisation du « nous » jusqu'au bout, donne la sensation d'un réel déterminisme sur les vies de ces femmes à la peau brune. Je crois qu'intérieurement j'aurais aimé avoir un « je » pour me prouver que tout n'est pas déterminé, que tout n'est pas tracé. Et je comprends le fait qu'il ne vienne pas, car même la mort est teintée d'un déterminisme social.
J'ai eu l'effet d'un récit sociologique et ancré dans une réalité qui ne prend pas de pincettes. J'ai aimé cette plume, les chapitres courts, la poésie et la révolte que l'on ressent fortement. C'est percutant.
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