Je n'ai pas trop aimé ce roman dont l'intrigue m'a semblé brumeuse, le ton maussade et la langue railleuse. C'est ce cumul qui m'a empêchée de rentrer dans l'histoire.
Le héros est plutôt un anti-héros, et pas vraiment du genre attachant. Velléitaire et dépressif, il ne fait quasiment rien : il n'écrit pas son article, il n'enquête pas vraiment, il ne séduit même pas la veuve qui lui semble pourtant destinée et les lettres qu'il écrit, il ne les envoie pas, faute de courage comme il le reconnait lui-même. J'ai rarement vu un personnage si passif, et ce jusqu'aux dernières pages du roman.
La Faucille d'Or donne une image de la Bretagne vue par un Parisien dépressif et nostalgique de ses vacances d'enfance dans la région ; une image trop proche des vieux clichés, pas très engageante. de la même façon, les personnages sont stéréotypés : on a l'impression de les avoir déjà croisés et de savoir ce qu'ils vont faire. Tout cela donne au roman un arrière-goût de fable ou de conte. Et le dénouement hautement improbable,
avec la découverte dans l'estomac d'un poisson d'une lettre d'adieu du péri en mer qui est au coeur de l'enquête qu'est censé mener notre héros journaliste vient renforcer cette impression d'irréalité.
On arrive au bout du roman sans avoir vraiment de réponses, sans que les personnages aient évolué, si ce n'est qu'ils n'ont tiré quelques constats peu optimistes...