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Critique de lulu8723


Orhan PAMUK. Cevdet Bey et ses fils.

Troisième livre de cet auteur que je lis et auquel je décerne une bonne note. En effet, cet écrivain turc nous promène dans son pays, nous permet de visiter la capitale et nous déroule une belle histoire familiale. Cette saga, présentée dans ce volume nous décrit avec de nombreuses précisions un univers de riches commerçants musulmans qui ont construit un immense empire. Mais au fil des générations une désescalade s'opère.

Ce récit présente trois parties. Dans la première, qui débute en 1905, Cevdet implante son commerce florissant dans le quartier occidental de Nisantasi. Avec son épouse, Nigan Hanim, il a trois enfants. Un premier fils, Refik, puis un second, Osman et la benjamine, Ayse. L'aîné Refik, s'unira à Perihan. de cette union, naitront Melek, une fille puis quelques années plus tard, Ahmet, un garçon qui rompra avec la tradition et sera artiste peintre. Cette famille embourgeoisée, Cevded fait prospérer son commerce, s'enrichit et construit une superbe demeure où tous résident. C'est au cours de cette période que Mustapha Kemal ATATURK prend la tête de cet immense territoire, la Turquie et jette les bases de la République Turque dont il devient président.

La seconde partie, la plus longue, plus de 550 pages mais l'ouvrage en comporte 750, nous plonge dans les arcanes politiques et les différentes instances administratives, commerciales, internationales et les évènements politiques avec la seconde guerre mondiale. Les deux fils de Cevded sont associés dans la gestion du commerce florissant crée de toutes pièces par leur père. Mais Refik s'éloigne peu à peu de cette gestion et il a d'autres projets. Sera-t-il en mesure de les mettre en application ? Il en est de même dans sa vie personnelle, familiale ? Il s'exile pendant de longs mois, abandonne femme et enfant pour rejoindre un ami, ingénieur comme lui et qui prolonge le réseau ferroviaire vers l'ouest de la Turquie. Nous suivons les évènements politiques qui secouent cette jeune république. Résistera-t-elle à toutes ces contraintes, ces agitations menées par les partis en présence ? Qu'en sera-t-il de cette puissante famille commerçante ?

La troisième et dernière partie est dominée, par Ahmet, petit-fils du héros qui donne le titre à cette saga, nous abordons les années 1970, à la veille du coup d'état qui mettra fin aux années républicaines voulues par ATATURK et l'instauration d'une nouvelle politique. Cette dernière partie se déroule sur une seule journée et une soirée, au cours de laquelle, l'aieülle, épouse de Cevdet décède.

Orhan PAMUK nous dépeint la Turquie au cours du XXème siècle. Il nous démontre les rouages politiques de ce pays, l'évolution puis la révolution subie par les habitants. Une page d'histoire, tirée de la grande Histoire. Cette vision, de la bourgeoisie qui s'occidentalise nous montre une facette décalée du peuple soit le monde ouvrier, soit le monde rural. Les personnages sont attachants et les coutumes bien décrites. Nous assistons à l'agrandissement d'Istanbul, l'implantation des instances administratives, à Ankara, la capitale, l'évolution ou la régression de l'agriculture, la naissance de nouvelles perspectives…. Une approche du modernisme favorisé par le développement des voies ferroviaires de communication et l'ouverture vers l'Europe. Mais que reste-t-il des grandes théories instaurées par Kemal ATATURK. J'ai lu précédemment de cet auteur : « Cette étrange chose en moi » en 2017, et « Mon nom est Rouge » et je vous invite à les lire. Je félicite Orhan de nous faire découvrir son pays. J'ai visité une partie de la Turquie en 1992. Je suis prête pour faire un nouveau pèlerinage…. Mais je ne suis plus toute jeune… Bonne journée.
( 05/04/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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