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Citations sur Les os des filles (92)

Un an après leur rencontre eut donc lieu leur mariage, selon les traditions vietnamiennes, avec ao dai et le visage de la mariée peinturluré de blanc au point que son futur époux ne la reconnut même pas quand elle vint le rejoindre. C’était ainsi ; c’était la fin de la guerre, de l’enfance, de l’adolescence qu’elles n’avaient pas eue ; c’étaient les trois sœurs devenues trois femmes, trois épouses, trois mères, sous le même toit avec trois maris et leur propre mère, cette vétérane qui avait l’œil sur tout.
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Sur les écrans, une terre ronde tourne et, autour d’elle, en pointillé, la trajectoire d’un avion blanc se dessine. Au fur et à mesure de notre avancée, les pointillés s’allongent pour contourner la planète. Ce dessin, je le vois depuis que je suis enfant. J’avais compris déjà, le coup de la boule qui tourne. Mais les gens, on les laissait pour combien de temps ? Ils allaient faire quoi, en attendant ? Et nous, on partait où ? Et les cœurs, et l’amour, ils se plaçaient où sur les pointillés ?
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La fatalité se laisse percer par une marge dans laquelle il faut glisser son doigt pour mieux écarter l'étau qu'on croyait resserré, et le dégonfler.
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On ne pensait pas que ces nuages épais, immobiles, qui couvraient notre terre d´une ombre si froide et d’une bruine si triste, finiraient par sepercer d’un rayon de lumière. Ça arrive. Les rayons cassent un à un le cumulus d’horreur et l’on finit par avoir un rien de soleil.
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Dans les romans que je dévore, dans les poésies que je récite, les personnages me laissent en paix. L'auteur me parle, raconte, je regarde, je suis, j'écoute. Et j'oublie un peu mon corps de rescapée. Et personne ne me le rappelle, ne le pointe du doigt, ne le regarde de haut en bas. Il n'y a plus rien à cet instant-là que la littérature et elle me sauve la vie, elle occupe mon temps, elle m'extrait de ma guerre un instant.
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Ils ont sous leurs pieds le travail et son gain. Le bonheur est présent car le sol est généreux, les voisins sympathiques. C’est-à-dire, il sont tous dans la même situation, sans concurrence ni jalousie, tous pareillement soumis au ciel, au soleil, aux moussons, aux sécheresses… Ils sont les habitants d’une même terre, les fils d’une même mère, solidaires. Alors, ils vivent là, avec les plantes, les pluies, les familles, les bêtes et l’espoir.
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La mère refusait de lâcher une pièce, s’agaçait de la frivolité de sa fille, redoutait qu’elle ne tombe enceinte lors d’une de ses sorties nocturnes. Au village, c’était foutu après, une fille mère, personne n’en voudrait. Le proverbe traînait : les filles sont des bombes à retardement, un jour, sans crier gare, elles vous lâchent un môme dans la cabane, et c’est une bouche de plus à nourrir, une impossibilité…
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Tu étais entourée de ton père, ta mère, ton frère, tes amis aussi, puisqu’il y en avait toujours deux ou trois qui traînaient dans le salon. Tu étais entourée, oui. Au Vietnam, tu avais cinq familles : ta ville, tes parents, ta nourrice, tes grands-parents, tes amis.
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Cette liberté enfantine dans un lieu où rien ne peut vous arriver, cette chaleur, cette piscine, ces amis, ces animaux, cette errance, cet amour, ces rires : ils ont pu confondre cela avec le paradis.
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Je n’ai pas de rancœur, non, pas d’exigence contre ce qui nous est arrivé, mais j’ai de la peine, maman, tellement de peine. Pourquoi a-t-on dû partir et quitter tous ceux qui m’aimaient ? C’est la question que je pose, comme un soupir. J’ai de la peine, car ceux qui m’aimaient, je les aimais aussi. Pourquoi a-t-on dû couper, sous le pied de l’amour, toute l’herbe ?
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