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Citations sur Un homme fini (57)

Rien à faire : quoi que je fasse pour m’abrutir ou m’assommer, ce qui me plaît toujours, ce sont les extrêmes. […]
Ou un paysan ou Dante –et hors d’ici tous les autres, fichez le camp, les hommes de talent, les hommes d’esprit, les hommes habiles et les odieux intellectuels ! Qu’est-ce que vous êtes donc, vous autres, devant un péquenaud crasseux qui bat le grain pour vous donner à manger, ou devant un poète qui extrait de son âme ces mots qui font frissonner et réfléchir mille générations ?
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Je sentais que j’étais né pour d’autres choses, que je visais d’autres fins. Ce n’était pas ambition de ma part ; ce n’était pas vanité, mais orgueil, tout bonnement orgueil, orgueil diabolique, orgueil divin. Je voulais être véritablement grand, épique, démesuré ; je voulais accomplir quelque chose de gigantesque, d’inouï, qui changerait la face de la terre et le cœur des hommes.
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La sérénité ne peut survenir qu’après la fin de la jeunesse, quand on a fait le tour, au-dehors et au-dedans des choses, et qu’on se console de l’infini du néant en savourant l’instant qui jamais ne reviendra.
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Je ne regrette pas d’avoir été trop franc et chercheur de noise. Rien à faire : je ne sais être utile aux autres qu’en les maltraitant et ne puis aimer qu’en méprisant.
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Et quand je me serai vidé de ma salive, de mon pus, de mon fiel et de mon sang corrompu, quand je me serai épanché, de tout et avec tous, alors je deviendrai moi aussi doux comme les lys de la vallée, et le matin j’écouterai avec recueillement le pépiement des moineaux sautillants sur les tuiles branlantes ; et je m’attendrirai au balancement des cloches dans les petits clochers trapus et décrépis des églises négligées, et je marcherai dans les allées des jardins hors de la ville en baissant la tête pour ne pas écraser une fourmi rouge pas prêteuse. Alors vous entendrez monter de mon cœur libéré un chant si soupirant de volupté, tellement gonflé de tendresse, à tel point détrempé d’amour larmoyant, que nul parmi vous ne pourra l’écouter sans se remémorer l’instant le plus solaire et passionné de sa jeunesse, sans se tordre et se pâmer à cette douceur trop poignante.
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Ils me disent, ceux qui sont autour de moi, que j’ai du talent, et ils croient me faire un grand honneur et un immense plaisir, les bonnes âmes ! Il y en a qui vont même jusqu’à dire que j’ai beaucoup de talent, un grand talent, et ce sont ceux qui croient m’aimer le plus et m’être le plus proche.
Chers humains, je vous remercie et m’incline devant vous et que Dieu vous le rende ! Vous faites et dites tout ce que vous pouvez faire et dire, et vous savez même vaincre votre amour-propre naturel et ma grossièreté de malappris.
Mais il n’y a vraiment personne parmi vous qui sache combien vous m’offensez et me peinez avec ce mot de talent ?
Au diable votre talent ! Qu’est-ce que c’est ? Est-ce que vous croyez vraiment, en conscience, que je puisse me contenter d’être un homme de talent, un jeune homme aux belles espérances jusqu’à la tombe, un bon compagnon spirituel qui sait intéresser les gens ? Pour qui m’avez-vous pris, grand Dieu ? Est-ce que j’ai le visage grisâtre et riant d’un homme qui se contente de ce que tout le monde possède et qui est heureux quand il a dix idées au bout de la langue et cent francs dans son portefeuille ? Vous ne vous êtes pas rendu compte, oiseaux de mauvais augure, que le talent est la denrée la plus courant qu’on puisse trouver dans les foires des hommes ?
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Mon unique amour était la puissance. Mais après la puissance ? J’étais vide –je me sentis effroyablement vide, comme une flaque qui ne semble un abîme que parce qu’elle reflète la profondeur lointaine du ciel.
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Toutes les questions –nationales, sociales, morales- ne sont, au fond, rien d’autre que des questions d’âme, des questions spirituelles. En changeant l’intérieur, l’on change l’extérieur ; en rénovant l’âme, on rénove le monde.
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Tout et n’importe quoi faisait mon affaire dans cette guérilla de tous les jours contre tout le monde : la citation érudite, l’idée nouvelle, le nom d’une autorité inconnue, l’argument ad hominem, le démontage dialectique, l’analyse du mot, la contradiction saisie au vol ; la blague, la boutade, le mot d’esprit, la raillerie, le regard de commisération, le sourire narquois, le ricanement, l’éclat de rire, l’injure ! Pourvu que j’en sorte vainqueur, pourvu que je fasse peser sur les épaules de ces idiots de goujats la supériorité de mon esprit et de mon savoir, tous les instruments, tous les gestes m’étaient bons.
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Je voulais libérer (c’est-à-dire, selon mon idée, aider) ceux-là même que je méprisais, et je les méprisais précisément parce qu’ils n’étaient pas libres, et c’est précisément parce qu’ils étaient méprisables que je voulais les libérer.
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