Et pourtant il y a une chose qui me torture plus que tout le reste : c'est que si j'avais vraiment aimé Layla, j'aurais dû être capable de la reconnaître partout.
N'importe où.
Mais si tu ne me ramènes pas, il y a une chose que je veux que tu saches : je t'ai toujours aimé, Finn. Nous t'avons toujours aimé.
Toutes les deux.
C'est dur à croire, mais je m'apprêtais à revenir chez lui qui l'avait si sauvagement assassinée et qui avait jeté son corps dans une tourbière. Parce que c'est là qu'est Ellen, Finn : dans une tourbière. Tu n'a jamais connu Ellen, tu n'as connu que moi qui jouais son rôle.
Tu ne devrais peut-être pas y accorder trop d'importance. Ça pourrait être quelqu’un qui nous fait une farce. Une sale farce, mais une farce tout de même.
Incroyable, la façon dont ces deux poupées russes me travaillent l’esprit. Il me serait très facile de jeter celle que j’ai trouvée, ou tout au moins la reléguer dans mon tiroir avec l’autre, celle qui a appartenu à Layla. Mais je la garde à portée, dans ma poche, comme pour me rappeler que je ne peux pas me montrer trop confiant. Inévitablement, cependant, elle fait remonter des souvenirs de Layla. Et pour ne rien arranger, Ellen a laissé sa famille de poupées russes bien alignées sur le plan de travail de la cuisine au lieur de les remboîter et de les remettre dans la salle à manger. Je ne veux pas lui demander de les déplacer pour ne pas montrer que j’y accorde une quelconque importance, ni lui faire croire qu’elles me mettent mal à l’aise.
Tant de souvenirs m'assaillent que mes jambes se dérobent presque. Layla debout dans l'entrée, assise sur l'escalier pour enfiler ses bottes, Layla qui descend les marches en courant pour se jeter dans mes bras.
Ses mots rebondissent en écho dans le couloir du temps, et je m’écarte soudain. « Tu veux toujours m’épouser, n’est-ce pas ? demanda-t-elle inquiète. – Bien sûr que oui » Je fais de mon mieux pour que mon sourire se reflète dans mes yeux. » p 66
Nous ne soupçonnions pas la poudrière qui dormait en moi, en attendant l’étincelle. » p 100
Et en berçant au creux de mes mains ces dix petites poupées russes, je me suis sentie toute-puissante. » p 152
Je savais qu’à un moment, il me faudrait avancer, sortir tant bien que mal de la vase qui m’engluait l’esprit, mais cette vase me rassurait parce qu’elle m’évitait d’admettre ce qui était arrivé à Ellen. Elle me permettait de me faire croire qu’elle était seulement partie quelques jours, comme je l’avais fait pour ma mère. » p 332