Ce soir là, on t'a préparé pour le transport.Des infirmières et des médecins sont venus et ont parlé en détailde tes blessures. Ils t'ont dit à l'équipe aérienne tout ce qu'ils pouvaient, chaque point ajoutant à ta fragilité et au risque que représentait ton rapatriement.Ils t'ont pris en charge avec une effacité éprouvée."
Tout ce que tu pouvais ressentir c'était toi-même. Pas de passé, pas d'avenir, rien que la solitude.
Ils ne pouvaient pas résister à la tentation de nous observer et ils se demandaient comment nous faisions. Nous étions de la science-fiction, toi et moi, et ils ne voyaient pas la douleur dans ton moignon, ni la sueur qui s'accumulaient dans tes doublures, ni les efforts que tu déployais pour me faire osciller au rayon du pain. Tout ce qu'ils voyaient, c'était la magie que je recélais et un homme jeune, bien droit, qui avait surmonté ce à quoi l'on ne pouvait survivre.
- Vous, les gars, vous êtes tellement courageux.
- Pas courageux, a dit Tom. J'ai seulement marché sur le mauvais bout de terrain.
« J’ai traversé un homme. Je l’ai écrasé contre la pesanteur. Il ne pouvait pas rester entier »
J’ai existé une fraction de seconde. J’ai été créée par une réaction explosive née d’un engin qui a fonctionné dans le but de me provoquer. J’ai traversé la pierre, traversé la boue, traversé la poussière, traversé l’air, traversé la semelle d’une chaussure.
Traversé un homme.
Je les ai tous traversés d’un coup, je les ai fait plier en deux sous le choc et la pression, et je les ai entraînés dans les airs avec moi.
Je suis aussi du bruit. Essayez bang, essayez boum, essayez un son terne lourd-sourd, essayez clac-vlan, essayez le ding perçant toujours à pénétrer tympan perforé.
Je l’ai écrasé contre la pesanteur.
Il ne pouvait pas rester entier et j’ai désagrégé son pied en passant violemment à travers et en le faisant éclater : pied et chaussure se sont fragmentés dans mon sillage. Je les ai forcés à s’élever avec la terre que je soulevais. À s’élever dans mon expansion supersonique, en déchirant directement sa peau. (Chapitre 42)
Ça c'est vraiment pas une chose à dire James. Ma vie n'est pas finie et c'est un peu insultant de s'entendre raconter qu'elle devrait l'être.
"Je te faisais mourir et, quand cela arriverait, je mourrais aussi. Mais je n'avais pas le choix, sinon l'oubli. Je devais persister et je te consumerais pour ce faire."
tout va bien mon pote. je suppose qu'on ne m'avait pas encore forcé y penser, c'est tout. Tout ça c'est tellement irréel. C'est pas moi, ce corps brisé. C'est pas moi,point final.Pas encore......Moi, je suis le type sur cette photo: en train de danser. Je suis quelqu'un qui court , un soldat...
Une araignée du désert s'est avancée d'un bout à l'autre du sol et m'a tâté de ses pattes velues en montant et en passant entièrement sur moi.