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Pour raconter l'histoire du capitaine Tom Barnes, tragiquement ordinaire pour un soldat au front, le romancier anglais et ex soldat prend un angle profondément original en se focalisant sur les différents objets qui ont assisté ou même participé à sa mutilation:, la scie chirurgicale utilisée pour l'amputation, le sac à main de sa mère au moment où on lui a appris la nouvelle, ses prothèses, le garrot ayant servi à stopper la première hémorragie, le rasoir que son père utilise pendant que le soldat est plongé dans le coma ( au cours de ce qui est la séquence sans doute la plus poignante du roman), la pile ayant provoqué l'explosion...

En tout ce sont plus de 40 objets qui vont donner matière à la souffrance et à l'espoir de ce soldat qui a tant perdu au combat, totalement meurtri dans sa chair, et qui va livrer un combat très dur au prix d'une force morale incroyable

Ces objets parviennent à donner corps aux souffrances, aux émotions, aux deuils et aux espoirs d'une humanité fragile et précieuse, et finalement se révelent plein d'empathie comme la prothèse " quelques jours après nous être unis pour la première fois" ou même l'infection qui s'installe dans le corps du soldat : " j'allais survivre et toi, non. Mais je n'avais pas le choix, sinon l'oubli."

L'auteur, Harry Parker qui a sauté sur une mine en Afghanistan en 2009, connait donc bien son sujet et tient jusqu'au bout cet angle qui permet de rester sur l'intransigeance des faits, qui paradoxalement va conférer pas mal d'humanité à ce récit au départ centré sur le matériel tout en évitant du coup le glauque et le pathos.

Une lecture forcément difficile et éprouvante, mais paradoxalement plein de vie et d'humanité à travers le combat de ce jeune homme, ainsi qu'à travers l'histoire de son ennemi.

Harry Parker reconstitue avec un réalisme saisissant, cette lutte particulièrement apre que ce jeune capitaine anglais va donner une lutte finalement plein de vie par ce récit pas forcément accessible mais d'une belle profondeur et d'une grande sincérité qui un peu comme le très beau Yellow Bird arrive à exprimer l'indicible des guerres.. et nous expliquer que la violence guerrière peut-être vaincue par l'humain...

Que ce message soit affirmé par des objets rend le tour de force d''Harry Parker - et non pas Harry Potter- totalement incroyable et original...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'originalité de cette histoire est qu'elle est racontée par des objets : un sac à main, un garrot, une paire de baskets, un téléphone, etc. Pas facile de deviner de quel objet il s'agit. On est loin d'une lecture détente. L'horreur du corps mutilé, les opérations, la souffrance. Je m'arrête au tiers. Pas trop envie de lire ces choses-là en ce moment. En 2009, l'auteur a perdu ses deux jambes en Afghanistan. Je pense que ce texte lui a servi de thérapie, j'espère que cela l'a aidé. Trop pénible pour moi.
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Je suis tombée sur ce livre à la bibliothèque près de chez moi. Le sac rouge a attiré mon regard et puis en lisant la 4ème de couverture j'ai pensé : pourquoi pas?

Dès les premières pages j'ai été emportée par cette narration vraiment originale : pas moins de 45 narrateurs pour raconter l'histoire de Tom mais aussi un peu celle de Latif et de Faridun. Des narrateurs inattendus : les objets du quotidien ou en transit autour des personnages.

Cela étant dit, après plusieurs chapitres... on s'en lasse un peu. Par exemple, en racontant l'histoire les objets s'adressent à Tom en lui donnant du "tu". On pourra dire que cela change du "je" et du "il" mais voilà... c'est un peu déstabilisant (ou agaçant? je n'ai toujours pas décidé).

J'ai trouvé très émouvante la partie avec les parents de Tom. Par contre j'ai trouvé que le personnage de Tom n'était pas assez profond. Ce qui peut s'expliquer par le fait que tout est relaté de l'extérieur... peut-être une façon pour l'auteur de prendre ses distances par rapport à ce qu'il a vécu?

Certaines scènes sont revisitées plusieurs fois en fonction de l'objet concerné et forcément sous différents angles. C'est vraiment particulier, je n'ai jamais rien lu de comparable. Je dois reconnaître que c'est plutôt innovant : cela m'a sortie de ma zone de confort.

Un bon premier roman.

Challenge multi-défis 2017 (22)

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Un soldat (sans doute britannique), combattant sur un terrain d'opérations extérieures (sans doute Afghanistan) est grièvement blessé par une mine.
Voici planté le décor...

La déflagration va brouiller violemment la narration. Il va falloir reconstituer le puzzle, en trouver les pièces qui s'accordent entre elles, redessiner une chronologie.

Comment exprimer l'indicible: la violence, la souffrance, la peur de la mort omniprésente, la concentration et l'adrénaline des combats? Comment partager avec ses proches ou les en protéger? Et mutilé, comment gérer l'entourage quand il faut se reconstruire?

Ce sont les objets qui nous entourent qui racontent les évènements, nous montrant le décor et les individus tels qu'ils nous voient, avec cette distanciation glaçante du factuel sans sentiment.
Cohabitent indifféremment dans le processus dramatique les possessions matérielles du militaire réduit à un matricule, le matériel médical, les composantes de la préparation de l'attentat, jusqu'aux bactéries qui envahissent le corps mutilé. Ces témoins neutres, jamais nommés, deviennent les observateurs muets et pourtant bienveillants de ce qui se joue dans l'humain. Et ce procédé narratif exacerbe le ressenti du lecteur, mis en demeure de vivre l'événement, de souffrir comme un damné, de se battre en rééducation. Jusqu'à la nécessaire compréhension de l'acte perpétré par l'autre "camp".

Ad nauseam, tout est minutieusement explicité, dans un réalisme non édulcoré.
Si ce cours d'anatomie a été une épreuve de lecture, il n'en restera pas moins un livre marquant par son originalité littéraire.
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Tom Barnes, matricule BA5799, capitaine dans une guerre contemporaine, peut-être l'Afghanistan, saute sur une bombe artisanale. L'histoire d'une vie qui bascule, des événements qui y ont mené, d'une convalescence et d'une reconstruction est ici racontée par 45 objets qui l'entourent : sac, casque, jumelles, lit, sonde, prothèse, médaille... Objets de l'avant et de l'après, d'ici et de là-bas, du camp britannique ou opposé qui se répondent et font avancer la narration. Un tour de force et un coup de coeur littéraires pour une auto-fiction brutale, violente, mais aussi pudique et pleine d'humanité.
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Le capitaine Tom Barnes a posé le pied sur une mine au cours d'une mission. Il a perdu une jambe au moment de l'explosion et on a dû l'amputer de la seconde après un début de gangrène. de retour en Grande Bretagne, il doit apprendre à vivre avec son corps mutilé. de la douleur atroce à la résignation, du début de la rééducation aux premiers pas avec ses prothèses, c'est un nouveau parcours du combattant semé d'embuches qu'il affronte avec dignité et lucidité, entouré par les siens et par des équipes médicales aussi bienveillantes qu'efficaces.


L'auteur, Harry Parker, a lui-même sauté sur une mine en Afghanistan en 2009. Il connait donc son sujet et aurait pu faire de ce premier roman une autofiction dégoulinante de pathos, s'apitoyant sur son sort à chaque page. Il ne l'a pas fait et c'est tant mieux. Car l'histoire n'est pas ici racontée par le soldat Tom Barnes mais par des objets : le garrot ayant servi à stopper la première hémorragie, la pile ayant provoqué l'explosion, la scie chirurgicale utilisée pour l'amputation, le sac à main de sa mère au moment où on lui a appris la nouvelle, ses prothèses, etc. Quarante-cinq objets prenant tour à tour la parole, avant, pendant et après le drame. du coté britannique mais aussi du coté des insurgés. Quarante cinq chapitres sans véritable continuité temporelle, éclatés comme une bombe, mélangeant passé, présent et désir d'avenir.


J'ai craint un texte purement descriptif, froid et désincarné. Les objets n'ont pas de sentiments, ils n'ont pas le moindre affect, ils se contentent de décrire les événements, point barre. A la longue le procédé, relevant de l'astuce narrative, serait forcément tombé à plat. Mais Harry Parker a su donner de la consistance et une véritable profondeur à son roman grâce aux dialogues. Car les objets restituent ce qu'ils entendent. Et à travers leurs échanges, les personnages disent la peur, la douleur, la colère, l'angoisse, la honte, l'espoir. Ils expriment leurs différences, leurs divergences, leur compassion et leur incompréhension.


Certes, les objets tiennent le plus souvent le lecteur à distance, ils restent neutres, ils ne sont pas dans le jugement. Ils exposent les faits, décrivent des comportements, rien de plus. Mais parfois les descriptions prennent un tournant inattendu et offrent de purs moments d'émotion, comme cette scène où le père rase avec application son fils tout juste sorti du coma. L'équilibre entre description et émotion donne une force phénoménale à ce texte qui ne dénonce pas la guerre, qui ne donne pas non plus ou dans la glorification des soldats blessés et qui n'exige pas réparation.


Un premier roman lumineux, ambitieux et parfaitement maîtrisé, qui cherche la reconstruction après l'éclatement, la réappropriation d'un corps disloqué par un homme à jamais traumatisé.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un roman dont le traitement est original. L'auteur raconte le combat d'un jeune soldat Tom Barnes en Afghanistan d'où il reviendra blessé, à travers 45 objets qui l'accompagnent. Il peut s'agir d'un garrot, d'une paire de baskets, d'un tuyau pour respirer, d'un sac à dos.... L'histoire est donc racontée à travers ces objets. En revanche, j'ai trouvé que c'était long car il y a 45 chapitres et pour moi, c'était à la limite du supportable tellement certaines scènes sont crues et choquantes. C'est donc le sujet qui m'a gênée.
Mais c'est juste mon avis !
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Merci à Christian Bourgois !
Anatomie d'un soldat raconte l'histoire du capitaine Tom Barnes. Envoyé en mission dans une zone de conflit, il marche sur un engin explosif... Grièvement blessé, il est rapatrié en Angleterre, où il va devoir subir plusieurs lourdes opérations. Il va devoir à la fois surmonter sa peur, le fait d'avoir été amputé physiquement, mais surtout d'apprendre à dépasser l'événement et à avancer.
Le point intéressant d'Anatomie d'un soldat est sa manière de présenter l'histoire. En effet, Harry Parker utilise différents objets, que ce soit un sac, un fauteuil roulant, une prothèse, des baskets, et bien d'autres, pour raconter la vie de Tom Barnes et des personnes qui l'entoure. Cette forme de narration aurait pu être mal utilisée ou périlleuse ; mais heureusement, grâce au style d'Harry Parker et à sa sensibilité, Anatomie d'un soldat se révèle bouleversant et émouvant ! On ne peut que compatir à la vie de Tom Barnes, à sa situation... C'est un homme qui – comme beaucoup d'hommes – se penchait intouchable et fort, mais qui va malheureusement être rattrapé par le sort. le chemin va être long pour l'accepter, sa récupération et sa guérison va prendre du temps. Il va s'adapter difficilement, mais peu à peu il va finalement ouvrir les yeux sur sa situation.
(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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BA5799, c'est son matricule militaire. Tom Barnes, c'est son nom. Après avoir été grièvement blessé lors d'une patrouille, il est rapatrié en Angleterre pour se reconstruire...
Cette histoire de soldat est racontée d'un point de vue inédit : celui d'objets (une quarantaine) concernés de près ou de loin. Basket, fauteuil roulant, pile, lettre, prothèse... de manière réaliste et parfois même très crue , chacun d'entre eux raconte la guerre, la lutte, la mort, la survie, le retour.
Un procédé diablement original et parfois déconcertant (déroutant d'adopter le point de vue d'une... chaussette) qui, une fois qu'on s'y est habitué, reconstitue brillamment le puzzle d'une vie, de la même manière que les chirurgiens (dont les dialogues ne sont pas sans rappeler des scènes d'"Urgences") s'efforcent de reconstituer au mieux l'anatomie du soldat. le portrait d'un homme courageux et résilient.
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Quel dommage!
L'idée de départ de donner la parole à tous ces objets était très intéressante.
Malheureusement, nous restons à l'extérieur de ceux-ci. On ne devient pas ces objets; ce garrot, ce sac, ces bottes... On assiste au récit, on est des spectateurs...on demeure loin de tout.
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