Trois instincts, trois actes:
Acte I: instinct indomptable. La police fait une bien macabre découverte dans un entrepôt abandonné: huit cadavres dont l'état de décomposition suggère que les crimes se sont déroulés sur plusieurs années. Les corps ont tous été lacérés de nombreux coups de couteaux. Les inspecteurs Raoul Herry et Corto sont chargés de l'enquête. A part quelques cheveux laissés sur le lieu, aucun indice ne semble les mener sur le tueur en série, sauf deux factures d'une certaine bijouterie. Allant voir le propriétaire, les deux inspecteurs apprennent qu'une de ses employées s'appelle Sandra Ligorne. Ce nom à lui seul met Raoul dans tous ses états...
Acte II: instinct enfoui. le jeune Daffret est un garçon un peu à l'abandon depuis la mort de son père. Il s'occupe tant bien que mal de sa maman malade et il a été renvoyé du lycée parce qu'il portait un couteau sur lui. le pire de tout est qu'il se prostitue pour pouvoir subvenir à ses besoins. Malheureusement, un soir, un de ses clients se comporte mal avec lui...
Acte III: instinct nouveau. Un homme, à l'air un peu perdu, se rend dans une bouche de métro. Drôle d'endroit où il rencontre tour à tour un boxeur ou encore un gamin en slip. Il allume une cigarette en attendant le prochain métro lorsqu'il voit inscrit en lettres de sang: «Ne prends pas ce train». Une mauvaise blague ou une menace?
Acte final: 3 destins. Une petite fille, un homme mort dans un accident de voiture, le responsable de cet accident qui s'en veut...
Trois instincts, trois histoires au scénario puissant et troublant.
Trois instincts ou trois destins croisés et brisés...
Julien Parra a su raconter trois histoires qui de prime abord n'ont rien en commun mais qui finalement vont se recouper dans l'acte final. La tension est palpable au fil des actes puisque l'on cherche inévitablement à trouver le lien qui réunit ces
trois instincts.
Julien Parra réussit brillamment à nous plonger dans une sorte de puzzle énigmatique et original. La mise en scène est implacable, les différents protagonistes tous aussi étranges les uns que les autres, les couleurs vivantes varient selon les actes et le trait est parfaitement maîtrisé. Cet album au final époustouflant vaut largement le détour de par sa singularité et sa construction.
Trois instincts... le mien a fait défaut...