Il était hors de question que je sois à mon tour dépendante d'un homme au point de lui donner ma vie. Ni non plus dépendante d'un Dieu au point de lui donner ma vie. Je ne voulais ressembler ni à ma mère, ni à Martin...Et lorsque je pensais à mon grand-père parti au Vietnam, je ne voulais pas non plus lui ressembler...Je veux demeurer libre. Être exclusivement en moi-même Dieu et esclave. Régner sur le royaume de mon corps, siéger à la chaire de mon esprit. Être strictement responsable, respecter le monde comme moi-même et n'emmerder personne.
Les mots me rassurent... Ils m'ont toujours rassurée. Je ne sais pas pourquoi. Ils s'embrassent et se suivent, se délectent d'être ensemble... J'aimerais me sentir à ma place dans le monde comme un mot au milieu d'une phrase. Ils y sont tous bien... Les mots sont aussi naïfs que les enfants. Il faut faire attention aux deux.
La peur soumet les hommes. Cette émotion est sans nul doute la plus démoniaque de toutes. La peur est l'absolu contraire de l'amour. Du vrai amour, du grand. Celui qui vient de je ne sais où, réchauffe le coeur, fait vibrer le corps et dont la source est inépuisable. "L'inconditionnel. "Le "conditionnel", ce n'est pas de l'amour. Et au bout du compte, ce n'est pas vraiment l'amour qu'il faut chercher, mais bel et bien tout ce qui empêche d'aimer.
La seule confiance que je ne trahissais pas, c'était la mienne.
Qu'on la donne ou non aux autres, c'est d'abord à soi-même
que l'on tient parole.