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À Turin Pablo traîne sa vie. Et traîne de bar en bar en jouant de la guitare. Quand l'un de ses copains reste paralysé à la suite d'un accident de moto, il lui subtilise Linda, sa petite amie. Relation compliquée. Il ne cesse pas de s'interroger, et de l'interroger, sur ce qu'elle a vécu avant lui avec d'autres. Sur ce qu'il la soupçonne de vivre encore maintenant avec d'autres. Mais Linda n'entend pas qu'on lui dicte sa conduite. Ni qu'on la mette sous haute surveillance. La rupture est inéluctable.
Heures passées à vendre des cigarettes dans le dépôt de tabac familial, heures consumées au café avec les copains, bals, ennui. Et s'il changeait de vie ? Faisait de sa guitare son métier ? Si, en tout cas, il faisait autre chose ? Et, dans le sillage de Carletto, un acteur de revue, il part pour Rome où il va participer, avec les « rouges » à la lutte contre le fascisme. Et trouver du travail dans des conditions particulièrement favorables, sous la direction d'une patronne fort accommodante, c'est le moins qu'on puisse dire. Découverte des conditions de vie de la classe ouvrière ? Prise de conscience politique ? C'est à cette lecture que les critiques ont parfois procédé. J'avoue ne pas être convaincu et avoir du mal, en ce qui me concerne, à croire à la sincérité de ses engagements. Je n'ai pas pu me défaire de l'impression que tout cela reste artificiel. Qu'il n'est pas vraiment investi dans la cause qu'il embrasse. Qu'il s'agit davantage, pour lui, de se donner le sentiment d'exister, de tromper son ennui, de s'accorder à lui-même une certaine importance. Et son retour à Turin, à la toute fin de l'ouvrage, le ramènera probablement à la case départ.
Peut-être, sans doute, y a-t-il à son comportement plusieurs explications possibles. C'est son foisonnement qui fait la richesse d'un ouvrage. Et sa complexité la richesse d'un personnage.
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Pavese nota,quelques années après sa sortie et juste deux ans avant sa mort:
"8 octobre 1948. Relu en début de page,un passage du Compagno. Sensation de toucher un fil électrique.Il y a une tension supérieure à la normale,folle...Un élan continuellement bloqué. Un halètement..."
traduit de la 4è de couverture italienne
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Pablo, le narrateur, est un jeune Turinois qui vit à l'époque de l'Italie fasciste. Il tient à l'occasion le comptoir-tabac familial, il sort le soir avec les copains, il joue (très bien) de la guitare, mais dès les premières pages, il fait part de son amertume : « Je voulais comprendre pourquoi j'en avais marre et pourquoi, précisément maintenant je me sentais comme un chien, je ne voulais plus entendre parler des autres ». Un sentiment de vie gâchée, comme celle de son ami Amelio victime d'un accident de moto. Jusqu'au jour où, presque sur un coup de tête, il part pour Rome. Là-bas, il se frotte à la résistance antifasciste.

Une action lente, mais un récit tendu. le ton est sec et distant, à l'image du narrateur, et le texte n'offre que peu de descriptions et de développements psychologiques. Malgré sa simplicité apparente, ce style exige une attention de lecture particulière pour interpréter les faits et les paroles, souvent chargées de sous-entendus.

Pavese, comme Carlo Levi, a été assigné en résidence surveillée dans un village du sud de l'Italie en 1935. Autant le ton de Levi est chaleureux dans le Christ s'est arrêté à Éboli (voir ma critique), autant celui de Pavese est froid dans le camarade. Les deux auteurs se connaissaient et j'ai trouvé très intéressant de confronter leurs approches opposées de la littérature, de la vie même (sachant que Pavese s'est suicidé à 41 ans), malgré un combat politique partagé.
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