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Critique de elitiatopia


Cet essai se propose d'examiner les impacts du conte sur notre imagination, nos images mentales et notre perception du monde, à travers des figures connues comme celle du Loup, de la fée, mais aussi des manifestations, des actions merveilleuses comme la métamorphose, l'animalisation, le passage dans un autre monde... Pour Pierre Péju, le conte n'est surtout pas un support pour donner des leçons de psychanalyse, plaquer des grilles toutes faites sur ces récits grouillant de vie et de symboles ; au contraire, il convient de les prendre comme de la matière brute, de se laisser porter par ce qu'ils nous chuchotent de liberté, d'ensauvagement. le rôle du conte est un peu comme celui du rêve, et l'on ne devrait pas tant les décortiquer que se laisser nourrir par les images vives qu'ils nous font traverser.

Souvent, note-t-il, le conte offre aux héros, et surtout aux héroïnes (prenez Blanche-Neige), une échappée mémorable au plus profond de la forêt, la rencontre peut-être avec la sorcière, et le passage sous les radars des rôles sociaux, même si souvent le conte se referme de nouveau sur un mariage. Qu'importe... Ils auront déposé en nous au passage des "blocs d'images", ou blocs de sens, qui nous marqueront à notre insu et influenceront notre vision du monde. Ils ouvriront ainsi une porte pour que souffle un vent autre, et que nous percevions l'enfance que nous ne devrions pas perdre, la capacité extraordinaire à imaginer, à créer.

Pierre Péju évoque des contes que nous connaissons tous, ceux de Grimm ou de Perrault, osant des parallèles inédits (l'histoire de Blanche-Neige versus celle d'Oedipe), mais il s'appuie aussi sur les contes des romantiques allemands (cités dans le résumé). Je les connais peu, donc je n'ai pas pu vraiment profiter de ses analyses, quoiqu'il résume toujours l'intrigue avant d'étudier les motifs. C'est foisonnant, un peu baroque, cela donne envie de lire les textes évoqués. J'ai un peu regretté qu'il mette dans le même sac toutes sortes de contes, mêlant le fantastique et le merveilleux avec le folklore, ce qui m'a paru manquer de rigueur. de plus, tous les contes ne sont pas allemands, il aurait pu citer Andersen ; il existe aussi des contes des origines, contes de sagesse... J'ai toutefois aimé son approche, cette lecture m'a stimulée.
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