Lire ces chroniques déjà anciennes en temps épidémique met d'autant plus en lumière l'absurdité, l'inhumanité du système voulu par l'État de l'hôpital entreprise. Il y a près de 15 ans, les urgentistes dénonçaient déjà le manque de postes et de moyens... Ceux qui restent sont d'autant plus admirables et méritants. La présidence n'en prend conscience qu'en temps de crise majeure...
Ce qui ressort aussi de cette lecture, c'est la détresse, la solitude, l'abandon, d'un grand nombre de personnes âgées. Mais aussi la flamme de vie qu'il peut encore y avoir chez les plus de 80 ans !
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Bravo Monsieur Pelloux pour votre courage.
En effet, il en faut beaucoup pour oser nous dépeindre la situation des urgences dans les hôpitaux français.
Toute personne, ayant eu besoin d'accéder à ces services, doit avoir rencontré l'attente insupportable avant une prise en charge médicale, les couloirs encombrés de brancards, les malades qui se plaignent épuisés par la souffrance et l'attente...
Quant à la mutation de l'hôpital, et aux divers plans élaborés par les divers ministres qui se sont succédés, il est certain que nous sommes très mal informés.
Nous entendons régulièrement parler de fermetures de lits, de suppression des petites et moyennes maternités mais quelle vérité derrière ce qui nous est connu?
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La médecine reste marquée par l'empreinte d'une société patriarcale où l'argument d'autorité l'emporte sur tout le reste. le partage du savoir, la confrontation des idées, les souhaits du patient. Certains médecins se comportent aujourd'hui comme des directeurs de conscience. N'oublions pas aussi que l'hôpital est désormais géré comme une entreprise avec des impératifs d'efficacité et de production. Les médecins sont asservis aux chiffres, ils n'ont pas toujours le temps nécessaire pour laisser place à la parole et à la subjectivité. Plus qu'une relation d'égal à égal, qu'il est illusoire d'atteindre. Patrick Pelloux est devenu la bête noire du conseil de l'ordre. L'injustice lui fait horreur, alors il brave, travaille sans relâche à dénoncer en racontant ses histoires et cette maladie qui atteint gravement, et ronge en détruisant comme un virus, dont les pouvoirs du haut commandement ne recherche aucun remède en attaquant les structures de l'hôpital, en soumettant à leur caprice de rentabilité boursière tout en sacrifiant le personnel, et les patients. Face au système déplorable, ou le malade est pris comme un objet scientifique, il est de moins en moins possible d'asseoir entre le médecin et le patient un pouvoir et d'évacuer la question du psychisme, de l'affect, et de la souffrance.
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Un état des lieux édifiant ! Commencé en 2004, ces constats restent malheureusement d'actualité... ils sont même pire aujourd'hui...
On n'imagine par forcément le quotidien des soignants... contre toute attente, ils ne sont pas là que pour soigner... non, ils doivent par exemple se battre pour avoir suffisamment de draps ou de blouses, ils doivent faire face à la tension des patients, de leurs familles et des autres collègues... ils doivent faire face à des injonctions paradoxales : être performant mais avec beaucoup moins de moyens humains et matériels...
Un roman percutant !
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Je pensais davantage retrouver une histoire des urgences avec leur quotidien. Ici l'accent est davantage mis sur les revendications syndicales que les soignants tentent de faire connaître et de faire accepter vu la précarité qui menace l'hôpital public. Manque de personnel, délabrement des locaux, fermeture de lits, matériel défaillant, tout devient plus compliqué et plus stressant dès qu'un soignant ne peut se rendre au travail.
Le fait aussi que ce soit un recueil des chroniques multiplie les répétitions.
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