Nos rapports aux animaux sont un miroir dans lequel nous voyons ce que nous sommes devenus au fil des siècles. Ce ne sont pas seulement les horreurs dont notre espèce se rend coupable en exploitant d'autres êtres sensibles qui apparaissent dans ce miroir, mais le visage blafard d'une humanité en train de perdre son âme.
L'individu ne se perçoit que comme une force de production et de consommation ; il a perdu tout ce qui le faisait participer au monde commun. Les gadgets et les petites victoires qu'il peut remporter contre l'anonymat ne comblent pas son vide intérieur.
En faisant peu de cas des animaux […] nous nous amputons aussi d’une part de nous-mêmes en étouffant la voix de la pitié. Celle-ci désigne la répugnance innée que l’on éprouve devant tout être sensible en proie à la souffrance.
Aller au cirque pour voir des spectacles avec des animaux, c’est consacrer la domination, en faire un art.
Prétendre que les zoos ont une fonction éducative est un mensonge, car cela revient à affirmer qu’il est légitime de placer un animal en captivité pour satisfaire la curiosité de spectateurs.
Le besoin de dominer et la cupidité ont leur origine dans le vide intérieur d’êtres ayant perdu tout idéal et ne ressentant pas ce qui les relie aux autres, humains et non-humains.
La violence que nous leur infligeons témoigne du mépris que nous avons à l’égard des êtres que nous jugeons inférieurs à nous, ou qui sont simplement différents de nous.