— Vous voulez dire qu’il y a un meurtrier dans ce village?
— Il y a un meurtrier dans tous les villages. Dans tous les foyers. Dans tous les cœurs, répondit Gamache en épiant Paul. La seule chose qui manque, c’est une raison suffisante pour passer à l’acte.
(Flammarion Québec, p.78)
Mais ce pauvre homme s’est-il enlevé la vie? se demanda Gamache. La lui a-t-on plutôt enlevée?
C’est un code ancien. Les trois pins rapprochés sont synonyme de sécurité. Ils servaient de signal, il y a des siècles. Ils marquent l’emplacement d’un sanctuaire.
Gamache ne dit rien. Les cris, savait-il, déstabilisaient les gens. Mais le silence avait sur eux un effet encore plus profond.
La docteure découvrit aussitôt la raison de sa présence en ce lieu. Elle avait beau côtoyer la mort violente presque chaque jour, elle en souffrait encore. C'était d'ailleurs l'un des traits de l'inspecteur-chef Gamache qu'elle appréciait. La mort l'affligeait, lui aussi. Il ne plaisantait jamais en présence des morts.
Three Pines reposait au fond de la valle, comme si le village cherchait à se cacher du monde. Et le monde tombait dans le panneau.