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sur 158 notes
Un remake de l'Etranger …
Solario, un patronyme qui évoque le soleil apprécié du narrateur « il y a ce soleil de septembre qui réchauffe les coeurs… » (comme son frère gémellaire Meursault : Mer/Soleil) mais dont on peut aussi entendre ou imaginer la consonance « solitaire »…
Solario, un être simple, badin, sensible, vulnérable, jouissif des petits riens de la vie.
La mort de sa mère, une mauvaise rencontre sur le parking d'une boite de nuit, une amitié dangereuse… et c'est sa vie qui bascule soudain dans l'absurde.
Et tous les menus moments de sa vie, tous les détails falots, tous les instantanés quelconques, toute cette enfilade de gestes anodins qui composent et alimentent sa vie vont être autant de charges dans un procès inique, fantoche dont il est le centre après avoir tué un truand .
Une société qui interprète ses attitudes, ses pensées, ses sentiments, les petits déraillements passés et présents, qui se transforment en inhumanité, en indifférence au regard des conventions sociétales , une Cour de justice qui décide de sa désocialisation, de sa culpabilité , de sa dangerosité, et voila Solario incarcéré , un Solario qui malgré son enfermement trouve à jouir de la vie par de petites vétilles furtives : toucher la terre, se délecter de quelques couleurs éclatantes , de la lumière…
Et il y a aussi les clones remastérisés : la brune Marie devient Louise avec qui il n'aura jamais d'enfant, Ange, le boxeur corse qui évolue dans un monde interlope c'est Raymond le souteneur…
Un beau moment de lecture !

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Je me souviens que ce livre m'avait fait sourire dans ma librairie habituelle : Accolé au nom de l'auteur, le titre ne pouvait me tromper, j'allais passer un bon moment, la quatrième de couverture ôtait le dernier doute !

Je ne savais pas à quel point cette relation (auteur-titre) faite dans mon imaginaire, allait prendre sens...

Solaro, c'est pépins et ses copains !...

La vie ne l'épargne pas, il en fait pas exprès cela lui tombe dessus malgré lui...

C'est le style d'écriture de son auteur qui fait de Solaro un personnage si original, car résolument optimiste.

Cette joie c'est sa force, mais aussi sa grande fragilité, qui va l'isoler, le heurter à des incompréhensions dans sa façon de rendre des comptes sur sa vie, dans le box des accusés. Il est déconcertant.

Car oui là c'est le gros pépin...il voulait pas, mais il a tué quelqu'un.... Cela se durcit....15 ans de prison le laissent sortant vers un hôpital psychiatrique....

Solaro est un personnage....lunaire, hors du temps mais qui perd de son angélisme, de sa magnanimité car il ira jusqu'au bout de son délire....

J'ai aimé ce livre parce que Charles Pépin, il a le talent de son écriture : faire sourire et réfléchir sur la joie qui est un moment furtif et le bonheur, une quête durable.



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"Je n’ai pas beaucoup dormi mais il y a ce bonheur dans mes muscles, cette chaleur dans mon sang qui me tiennent compagnie."
Voilà précisément comment débute le roman La joie de Charles Pépin. Solaro le narrateur nous y raconte sa vie en commençant juste avant le décès de sa maman.
Là où d'autres s'effondreraient, ce jeune homme a la particularité de faire jaillir la joie à chaque moment de son existence, même lorsqu'elle est parsemée d'embûches.

L'auteur nous montre dans ce court ouvrage que la joie, certes moins durable que le bonheur, est un jaillissement possible même qd le bonheur n'est plus là.
Elle se déploie ici contre tout ce qui lui résiste (la mort, la douleur physique, l’emprisonnement, l'injustice, le chagrin. ..).

Dans une véritable réflexion philosophique, les émotions du personnage sont bien rendues et j'ai dévoré avec un immense plaisir ce roman qui m'attendait depuis plusieurs mois sur ma PAL. Je n'ai pas été déçue, car c'est un hymne à la Vie que Charles Pépin nous offre. Comme un élan vital contre ce qui nous fait souffrir ou nous menace (parfois ce ne sont rien d'autres que nos propres pensées !), il nous prouve qu'on peut se gargariser des plaisirs simples de l'existence quand bien même le malheur s'abat sur nous. Pour ma part, j'ai beaucoup progressé mais j'ai encore du chemin.
Étrange Solaro, qui nous est dépeint à la fois comme épicurien (il sait jouir de la vie) et comme stoïcien (il a compris l'inutilité de se battre contre le sort). Sa joie chronique se révèle cependant être une insulte à la manière de vivre des geignards, plaintifs, négatifs, râleurs, etc.... trop souvent enclins à se comparer au reste du monde et à ne penser qu'à soi.
Parviendront-ils à le condamner dans cette histoire qui rappelle parfois "étrangement" L’étranger de Camus ?

Peu importe... car finalement, l'important n'est-il pas que chaque ligne de ce roman nous chante l'importance unique et lumineuse d'être présent au monde, dans ce qu'il a de plus joyeux.
Un vrai grand coup de cœur !
Lien : http://justelire.fr/la-joie-..
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Charles Pépin, passionné de philosophie décide d'écrire un roman autour du rapport de la joie à l'être humain à travers l'histoire d'un homme condamné à de la prison ferme. Accepter ce qui nous entoure, passer outre le remord ou profiter des petites choses, voilà ce qui caractérise le personnage principale, M. SOLARO et qui pourtant va déstabiliser plus d'une personne. Pourquoi ?

La joie est un sentiment différent du bonheur. Charles Pépin l'explique dans de nombreuses interviews qu'il a pu donner. le bonheur est quelque chose de plus pérenne dans le temps alors que la joie peut apparaître n'importe quand même dans les moments les plus difficiles. D'ailleurs, le personnage principale essaie de toujours garder le sourire et essaie de faire rire sa mère mourante lorsqu'il lui rend visite à l'hôpital. Certains jugent que ce n'est pas un comportant opportun à avoir. de même, lorsqu'il est au tribunal jugé pour le meurtre à arme d'un jeune délinquant, il ne regrette pas ce qu'il s'est passé car cela ne va pas changer les choses. Il faut accepter et avancer comme on peut.

L'auteur n'hésite pas à expliquer que l'espoir est un mal de notre époque qui empêche de profiter de la vie. Espérer est croire en quelque chose qui n'existe pas où sur des choses dont on ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants. Il faut parvenir à accepter ce qui est là tout comme aimer ce qui existe et est présent. Chacun possède en soi des ressources qu'il faut trouver pour avancer surtout en période d'adversité. Notre héros se connecte sans cesse au réel sans jamais croire en un ailleurs mieux ou plus juste. Il apprécie les choses qui l'entourent et il essaie de tirer profit de tout que cela soit de l'enfermement carcéral pour développer sa musculature, du moment de plaisir avec Louise dans le parloir ou même celui de faire pousser des potirons.

Si le récit peut paraître comme une réflexion philosophique c'est parce que c'est bien le cas. Il existe tellement de livres sur la joie, le bonheur ou le bien-être, que l'auteur à décider d'écrire un roman philosophique autour d'un personnage et le rapport à la joie. Il exprime point par point à travers de cours chapitre que l'espoir nuit à l'épanouissement, il peut même tuer dans certains cadres comme la prison. Et qu'il faut trouver dans chaque chose une source de joie. Bien entendu, pas facile à trouver pour la plupart des humains, mais cela se développe en travaillant sur façon de percevoir ce qui nous entoure.

Un roman assez atypique où l'on va suivre le procès de la joie et de l'incompréhension de la plupart de gens face à cette philosophie. Les mots apparaissent tel une caresse et pleins de tendresse pour accompagner sa philosophie de vie que Charles Pépin veut amener tout en douceur. Alors si l'envie de comprendre une nouvelle perception de vie vous tente, allez à la rencontre de la Joie.
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Est-ce vraiment la « joie » qui s'exprime dans ce livre ou bien la difficulté de vivre hors des conventions ? En tous les cas, même si elle ne faillit pas aux évènements mêmes malheureux de la vie, la joie ne semble pas de mise dans un monde où la violence a remplacé les maux. La « joie » nous dit Pépin ne nait pas du monde mais de soi. En ce sens, c'est un regard, décalé et unique, sur ce que la vie nous offre toujours à vivre, pleurer et aimer.
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Solaro traverse une vie semée d'épreuves : sa maman est malade et meurt. Son père est dépressif. Suite à un malheureux enchaînement de circonstances, Solaro tue accidentellement un petit malfrat et est condamné à 15 ans de prison. Au bout de quelques années, il est transféré dans un asile psychiatrique.
Mais Solaro possède une joie de vivre à tout épreuve. Il n'est ni un imbécile heureux, ni un optimiste béat, mais il possède et cultive cette force d'accueillir le présent et de jouir de chaque moment dans ce qu'il a de meilleur. Son comportement sera, dès lors tour à tour jugé inadéquat (face à la maladie), dangereux pour la société (lors de son jugement), fou (d'où son enfermement à l'asile) par ceux qui le côtoien et ne le comprennent pas. Il dérange...

Si je n'avais pas entendu les interviews donnés par Charles Pépin lors de la sortie de ce roman, je pense que j'aurai peut-être aussi été un peu déconcertée par le propos de ce livre. Construit (et ce n'est pas un hasard mais bien un hommage) sur la même trame que l'Etranger de Camus, ce roman se base sur une magnifique philosophie : Savourons le meilleur du le moment présent. Cultivons la joie. La joie n'est pas le bonheur qui, lui, se passe dans la durée et exige l'absence de malheur. La joie est, comme l'explique l'auteur, "une émotion qui jaillit parfois sans raison et qui nous déborde et elle n'est pas incompatible avec la souffrance ou le malheur. Elle est de ce fait subversive car elle agresse ceux qui ont envie de se plaindre". "Rien ne peut atteindre quelqu'un qui a la joie car il se suffit à lui-même". Apprendre à se focaliser sur le présent, à trouver que le réel nous convient et à ne pas vivre dans la nostalgie du passé ni dans l'espérance d'un futur meilleur, tel est le secret pour cultiver la joie. La joie peut durer un instant. Multiplier ces instants et les accueillir pleinement nous permet de nous renforcer pour mieux vivre les moments difficiles.
Voilà, en substance, ce que je crois avoir compris de ce roman que j'ai adoré, était-il besoin de vous le dire ?
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La joie (2015) est un roman de Charles Pépin inspiré de L'étranger (1942) d'Albert Camus. Solano traverse les épreuves avec une insouciance peu commune. Sa mère est mourante, sa micro entreprise est au bord de la faillite et sa vie sentimentale n'évolue pas mais rien ne semble avoir de prise sur lui. Un héros joyeux mais qui n'inspire guère de sympathie. Une relecture qui se lit facilement, qui questionne mais n'était pas forcément indispensable.
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J'avoue que ce remake "en rose" de L'Etranger de Camus ne m'a vraiment pas convaincue. D'autant plus que j'avais relu L'Etranger peu de temps avant afin d'aborder Meursault contre-enquête de Kamel Daoud, servi par un style et un lyrisme magnifiques.
Solaro, le "héros" de la joie traverse la vie et ses épreuves - surtout celles des autres - le sourire aux lèvres et sans la moindre empathie, comme Meursault. Peut-être que la vie n'est pas aussi noire que décrite par Camus en son temps, mais le fait de ne voir que "le bon côté des choses" ne relève pas plus d'une attitude nuancée du monde qui nous entoure, surtout sur des sujets aussi graves que le décès d'une mère ou un assassinat.
"On sourit, on rit et on savoure" dit Marianne Payot en quatrième de couverture. Je n'ai ni souri, encore moins rit et je suis restée sur ma faim.
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« LA JOIE » Charles Pepin (Allary, 170 pages)
Rarement un bouquin m'aura autant ennuyé, pire même, irrité. Il a fallu que je me force pour aller au bout (alors qu'il est de lecture très rapide) ; sans doute pour tenter -sans succès- de comprendre où voulait nous conduire l'auteur, par ailleurs philosophe, publiant chez Flammarion, traduit en vingt langues, chroniqueur dans « Philosophie-magazine »... n'en jetons plus.
Un homme perd sa mère après une longue agonie, croule sous les dettes professionnelles, se fait méchamment casser la gueule par une petite frappe, avant de tuer celui-ci quasi-accidentellement. Mais ce qui caractérise Solaro, le personnage central et narrateur, c'est que la joie ne le quitte jamais, ou presque ; ce que son entourage ne comprend pas, ce que le tribunal qui le juge ne comprend pas, ce que la société ne comprend pas… C'est un (très) mauvais remake de « L'étranger » de Camus, dont « La joie » suit la trame pas à pas ; ça se voudrait du Kafka dans une dénonciation de l'arbitraire absurde dont on ne peut échapper, mais ce n'est qu'une soupe indigeste de supermarché de la philosophie pseudo romanesque. Il ne suffit pas de s'adosser à un génie pour faire un grand roman – certains y parviennent pourtant, je pense à « Meursault contre-enquête » de Kamel Daoud. Rien n'accroche (sauf peut-être quelque pages sur la prison, en fin de livre), rien ne tient dans l'argument, tout y est artificiellement décrit, la longue scène du procès prête à rire tellement elle est peu crédible. Charles Pépin veut-il nous démontrer que la joie est une valeur cardinale qui peut porter une vie d'homme, mais que la société ne peut admettre ? Démonstration totalement ratée, tant sa construction et son argumentaire sont mal ficelés. La capacité de jouir du moment présent, d'en saisir toute la richesse, eut-elle une part d'asocialité, ce très beau sujet méritait un tout autre traitement.
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Drôle façon d'aborder la notion de joie! Voilà ce qui nous vient immédiatement à l'esprit après avoir lu quelques pages de ce roman de Charles Pépin. Et la lecture des 184 pages ne va pas nous faire revenir sur cette impression.
En effet, malgré le cancer et la mort de sa mère, la prison durant de longues années, c'est le récit de la vie d'un homme joyeux que nous découvrons, celle de Saloro.
Ce livre écrit à la première personne est le regard qu'un homme porte sur sa vie malgré toutes les épreuves qu'il va endurer. Est-il normal? Oui, on peut le supposer; a t-il eu une enfance heureuse? Oui; était-il amoureux? Oui à sa façon, mais une façon partagée.
Alors comment va t-il faire pour traverser ses épreuves?
De façon plus globale, comment Charles Pépin, philosophe parvient-il à faire le lien entre les plus dures épreuves de la vie et l'acceptation paisible de cette dernière? Voilà ce que nous découvrons; l'accent est mis sur le fait de savoir jouir du moment présent, quitte à être incompris des autres.
Il s'agit là d'un thème assez classique depuis plusieurs années, traité de nombreuses fois par les philosophes et plus largement par des auteurs de "livres qui font du bien".
Pour celles et ceux ne connaissant pas l'auteur, je ne conseillerais pas de commencer par cet livre; en effet il a tendance à laisser assez septique car il fleurete avec l'exagération. Peut être que la notion de joie est trop décallée, voire exagérée? Par ailleurs la fin reste laisse perplexe au regard de la façon qu'a l'auteur de définir la joie au travers de son personnage.
Mais on ne peut nier que ce livre reste une invitation à la réflexion :
-"je lui dis que c'est le réel qui compte; c'est lui et lui seul qui peut nous rendre heureux.... je lui dis que ma sortie je n'y pense jamais. Jamais. Je lui dis que j'ai cette vie là à aimer et une c'est bien assez. Je lui dis que je ne veux pas d'espoir parce que l'espoir est un poison : un poison qui nous enlève la force d'aimer ce qui est là."
-"On peux tout supporter pour soi mais on ne peut pas supporter le mal que sa propre situation inflige aux autres"
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