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Critique de Myriam3


"Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l'ordre des années et des mondes." Proust. Ainsi se termine A la Recherche du Temps Perdu.

Ainsi commence Perec. Un jeune étudiant de 25 ans, son âge à l'époque de l'écriture, dont on ne sert rien se laisse aller à ne pas aller aux examens de sociologie: le réveil sonne, il ne se lève pas. Pourtant il est prêt, il a étudié, il a préparé ses vêtements la veille. Il imagine son double courir pour être à l'heure, entrer dans la salle, pendant que lui reste allongé. Il n'éprouve pas de soulagement, il ne se sent pas rebelle, il ne s'inquiète pas non plus. Il reste là, c'est tout.
Commence une longue période où il va s'entraîner à l'indifférence, disparaître au monde, être là tout simplement mais sans émotions ni sensations.
Ca ressemble à une dépression, à un grands mal-être, mais on ne sait rien du pourquoi ni du comment: c'est un instant de vie.

Un peu comme Proust, Perec s'attache aux infimes détails que perçoit un regard affûté habitué à une même pièce des semaines de suite, les ombres, les traces, les plis, ce que l'obscurité crée. Il tente l'objectivité avant tout, comme un recul de lui-même et ça crée un sentiment de malaise: peut-on s'attacher à ce personnage qui est presque mort?

Perec est un auteur que j'aime beaucoup, notamment parce que dans ses tentations d'une écriture neutre, ressort finalement toute une sensibilité refoulée.
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