Elle a appris qu'il n'y avait que deux manières de prendre le pouvoir en ce monde quand on naissait femelle, par le bas-ventre ou par le ventre. Écarter les jambes pour y faire entrer le pendeloche de son seigneur ou écarter les jambes pour en expulser l'enfant qui vous protégera. Sans mari et sans fils, point de salut.
Car la disparition d'un être cher ne fait pas le vide autour de vous, elle vous oppresse. C'est une matière mobile qui vous épreint pour faire couler la bile de votre tristesse, elle vous pénètre et vous engloutit.
Un véritable ami est celui qui saura souffrir à votre place.
Ce n’est pas un rêve, on ne rêve pas ce qui est vrai. C’est un vent qui se lève sur un lac et fait trembler la surface de l’eau. L’eau noire et profonde des souvenirs qu’il voudrait oublier. L’absence de sa femme dans laquelle il se débat. Car la disparition d’un être cher ne fait pas le vide autour de vous, elle vous oppresse.
L'esquisse d'un sourire se dessine sur les lèvres de la chambrière : que l'on mange du blanc de cygne ou de la potée de choux, quand la mort frappe, la seigneurie comme la servantaille n'est plus qu'un amas de chair flasque et froide.
Adelaïde aime son aînée sans pouvoir lui parler, et réciproquement, car elles sont femmes. Depuis l'enfance, tout leur est interdit et elles ont appris à se taire pour se protéger.
Le duc n'est pas de ces maîtres qui veulent qu'on les aime, il s'aime assez lui-même pour cela. Il est convaincu que l'homme est un loup pour l'homme et déteste les parlementeries. Pour lui, si grave que soit la crise ou la décision à prendre, rien ne sert d'attendre de prime à tierce pour se déterminer. les conseillers savent qu'ils ne sont que d'apparat, car c'est toujours le duc qui tranche, et vitement.
- Ah, le misérable, le patte-pelu ! Il pourpense qu’il peut me compisser sans vergonde ! Épouser une princesse sans mon consentement et étendre son duché au-delà des rivages ! Le grimpion !
Car la disparition d’un être cher ne fait pas le vide autour de vous, elle vous oppresse. C’est une matière mobile qui vous épreint pour faire couler la bile de votre détresse, elle vous pénètre et vous engloutit. Les remembrances surgissent malgré lui, comme si on le forçait à garder les yeux ouverts sous la vase.
La jeune femme découvre qu’elle est faite pour le plaisir et que le plaisir est bon, il suffit simplement de respirer pour s’y abandonner.