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Critique de cmpf



Membre de la Real Academia Española, Arturo Pérez Reverte a un jour découvert que la bibliothèque de cette noble institution comprenait les vingt-huit volumes de l'Encyclopédie dans sa première édition. Sachant qu'elle était alors interdite (l'Inquisition espagnole ne sera supprimée qu'en 1834), il s'interroge sur la façon dont elle est parvenue sur ces étagères. Voilà le point de départ de ce curieux livre dans lequel l'auteur joue avec ses lecteurs.

En 1780 l'Académie Royale d'Espagne décide donc d'envoyer deux de ses membres à Paris se procurer les vingt-huit volumes de l'Encyclopédie, interdite en principe en France et plus fermement en Espagne et cependant avec l'autorisation du roi Charles III et l'accord du membre représentant l'église. C'est l'histoire de ce périple, par deux émissaires très différents, l'un Hermogénes Molina sincèrement croyant qui tâche de concilier cette foi avec la raison, et l'autre, Pedro Zárate esprit scientifique et athé. Pourtant alors qu'ils ne s'étaient jamais vraiment parlé auparavant, les deux hommes grâce à leur honnêteté d'esprit et leur courtoisie vont devenir amis. Mais cette équipée est compliquée par l'opposition de deux autres membres de l'Académie pourtant adversaires mais qui ont dépêché un sbire pour les empêcher de venir à bout de leur mission. Au lieu d'en faire un simple récit historique, l'auteur choisit de montrer le livre en train de se faire.
Mais en fait ce n'est pas si simple, cet écrivain qui nous explique ses recherches, ce n'est pas vraiment Perez Reverte. Il cite des lieux où il a écrit tel ou tel passage d'un de ces livres, sauf que L'ombre de Richelieu ou le chasseur de livres n'existent pas. Et puis les recherches qu'il dit faire ne semblent pas toujours indispensables. Il reste nombre de références bibliophiliques comme celle aux mémoires de Lenoir qui assure que la Révolution française est l'oeuvre de médiocres, frustrés par leurs échecs.
Et qu'en est-il de ce collègue Francisco Rico qu'il brocarde ? Oh il existe bien mais Reverte a t il réellement du mépris pour ce philologue qu'il interroge pour les besoins de son livre ? Qui est dupe ?
Ce roman fait aussi revivre le Paris juste avant la Révolution avec cet abbé Bringas qui y jouera un rôle, et tant d'autres figures comme madame Dancenis, Marat, des encyclopédistes, ou lieux tel le café Procope...

Voilà donc un livre érudit. Est-ce à dire que c'est un chef d'oeuvre ? Pas vraiment pour moi. Si je l'ai commencé avec beaucoup de plaisir, au fil du temps j'ai eu de moins en moins d'empressement à le reprendre. C'est peut-être dû au fait que j'ai largement entrecoupé ma lecture de recherches sur Internet. Pourtant je le recommande.
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