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Critique de Serge67


Ancien photographe de guerre, Faulques vit reclus dans une grande maison afin de peindre une fresque représentant toutes les guerres. Un jour, Ivo Markovic, un ancien combattant croate durant le conflit de l'ex-Yougoslavie, vient à sa rencontre pour annoncer qu'il va le tuer. En effet, le cliché que Faulques a pris de lui durant cette guerre, a radicalement changé sa vie. Markovic a été emprisonné, torturé, sa famille exécuté à cause de cette photo. Mais avant de mettre sa menace à exécution, il aimerait comprendre les motivations du photographe. S'engage alors une discussion entre les deux hommes ponctuée de flash-back, Faulques se rappelant "ses guerres", ainsi que de la femme qu'il a aimé et qui l'a accompagné dans ces aventures avant d'y laisser la vie.
Le livre est dur et cruel, la guerre y est narré sans fard, sans gloire. Meurtres, exécutions, viols se déroulent sous l'oeil imperturbable de l'appareil de Faulques.
Je noterai tout de même deux bémols qui m'empêche d'attribuer la note maximum.
- Tout d'abord, les victimes de ces conflits sont totalement déshumanisés, on ne s'intéresse qu'au couple de photographes blancs et à leurs états d'âme (sa compagne affirme qu'elle l'accompagne dans ces guerres car elle en avait assez des défilés de mode !). Ils philosophent sur le sens de la vie en regardant une ville qui brûle et font l'amour près de camps de prisonniers. Mais peut-être est-ce volontaire de la part de l'auteur de montrer la relative indifférence des protagonistes qui ne font que leur boulot.
-Deuxièmement, le conflit principal décrit est celui de l'ex-Yougoslavie et on ne peut pas dire que l'auteur fait dans la dentelle. Il y a les "bons" et les "méchants". Les méchants sont les Serbes, brutaux, violeurs, tueurs sans pitié, de pauvres types devenus assassins (même les enfants, la preuve, cette scène où ils rencontrent un gosse serbe déjà violent et au sourire carnassier...), les bons sont les Croates, victimes innocentes, des soldats, courageux, humains, solidaires, partageant leurs maigres rations avec les journalistes. On sait aujourd'hui, que si les Serbes étaient les agresseurs, les exactions étaient assez partagées.
Mais, Arturo Perez-Reverte reste un très grand auteur, un grand conteur et le livre, malgré ses passages parfois difficiles pour les âmes sensibles, se lit presque d'une traite
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