Martine ne sait rien faire

Une rencontre des plus improbables : Martine, persuadée que tout ce qu'elle entreprend est invariablement voué à la catastrophe, et Isidora Santos-Dupont, persuadée, elle, qu'elle réussira la grande entreprise de sa vie : inventer la machine qui permettra à l'homme de voler …
Contrairement à son illustre homonyme qui sait absolument tout faire, notre Martine est donc une fillette très ordinaire … Quoique … Ne faut-il pas un brin de folie, beaucoup de recul et un grand sens du décalage pour être à la fois persuadée de sa propre nullité et convaincue des capacités sans limites d'Isidora, tout en se gardant bien de lui révéler que les machines volantes existent depuis pas mal de temps déjà ? Quant à Isidora, c'est une autre histoire ! Nimbée d'un halo d'irréalité, renvoyant à un ailleurs aussi temporel que géographique, apparentée, à une lettre près, à l'un des grands pionniers de l'aviation dont elle semble tout ignorer, elle a tout d'une héroïne de fiction subitement parachuté dans une histoire quotidienne.
Quel plaisir de lire un roman où chacune aime l'autre avec toutes ses particularités, ses bizarreries, ses incapacités ! Où les héroïnes partagent des codes et un univers qui leur est propre ! Où deux enfants s'acceptent sans questions ni restrictions ! Chacune joue le jeu de l'autre, mais Martine un peu plus, semble-t-il ! En effet, le vouvoiement, le projet fou, l'ignorance de la réalité, l'ambition de ramener à la maison son propre poids en livres, tout cela est le propre d'Isidora et Martine s'y investit totalement. Mais, malgré ses allures de savant fou totalement étrangère à la réalité, Isidora a compris Martine avec beaucoup de finesse et elle lui apportera ce qu'elle n'a jamais reçu, résignée à s'en passer en raison de sa nullité : une invitation à une fête et une récompense qui la mettra dans la lumière - leur engin volant s'appellera « Mademoiselle Martine ».
Nous avons tous rencontré une Martine ou une Isidora, nous le sommes tous un peu … Pour ces deux fillettes, leur rencontre à un moment où chacune avait besoin d'un coup de pouce pour progresser est inestimable. C'est LA rencontre qui permettra à chacune de dépasser ses limites et de poursuivre ses rêves.

Sympathique petit roman, qui met en scène une fillette sans aucun talent, et une autre que l'on devine d'origine très riche, et pour le moins originale.
Elles vont se rapprocher pour tâcher d'inventer une machine à voler, sans crainte du danger (livre à ne PAS reproduire chez soi).
J'ai adoré le début du roman, les livres décrivant l'absence totale de talent de Martine. Dommage que cet humour ne soit pas entretenu tout au long du livre. Néanmoins plein d'autres éléments très intéressant : le rapport assez incongru entre les fillettes, qui se vouvoient ; le fait que Martine apporte malgré elle des (fausses) solutions à leurs problèmes ; et surtout, le fait que leur objectif ne soit jamais atteint (ou alors un tout petit peu).
Les amateur.rices de machines étranges et les bricoleur.ses apprécieront particulièrement !

Martine semble une enfant bien ordinaire, totalement sans talent mais douée d'un certain recul sur cette situation, voire d'une grande maturité. La rencontre avec Isadora va lui ouvrir des possibilités de découvertes étonnantes : cette amie croit vraiment en elle et à la réalisation de grands projets avec elle. Elles se lancent dans la réalisation d'un engin volant, "pour survoler les forêts tropicales, les montagnes blanches...."
L'imagination de ces fillettes est débordante, l'audace d'Isadora sans limite ... ou presque.
Quant aux motivations d'Isadora, elles sont à la fois touchantes et désespérées.

Chouette histoire, duo de personnages tout à fait originaux et intéressants. Chouette clin d'oeil ironique à la série des Martine qui suggère que celui-ci en est un énième : Martine ne sait rien faire 🤭. Un bémol : je ne comprends pas pourquoi l'institutrice ne nomme pas la langue qu'elle va leur apprendre qui est aussi celle d'Isidora, comme si c'était tabou, c'est bizarre, pas naturel, pas crédible.